Carmine Appice Beck Ozzy

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Explora Rock 52 
Carmine Appice
Publié le 26 août 2025

Par Sylvain Larouche

Bonjour à tous, j’espère que la saison estivale est remplie de belles énergies musicales de la tête au cœur. Aujourd’hui je vous parle d’une légende
vivante qui m’impressionne toujours lorsque je le vois et l’entend. Cependant, l’écouter en entrevue raconter des anecdotes de son parcours ainsi que ses rencontres dans sa carrière est tout aussi inspirant et fascinant.

Le batteur légendaire Carmine Appice

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Né le 15 décembre 1946 à Staten Island, New York, Carmine Appice grandit dans une famille italienne d’inspiration musicale. Dès l’adolescence, il se passionne pour les batteurs de jazz comme Buddy Rich et Gene Krupa, qu’il étudiait jusqu’à connaître chaque solo par coeur. Sa vocation était claire; insuffler l’énergie du jazz à la musique rock avec une présence explosive sur scène.

Appice commence à jouer en public à l’âge de 13 ou 14 ans; baptêmes, réunions familiales, petits clubs de Brooklyn. Rapidement, il se professionnalise à 17 ans, il achète sa première voiture avec ses gains de musicien. Son parcours musical se nourrit aussi d’une ouverture vers le
chant, le piano et la basse compétence qui lui serviront plus tard comme auteur- compositeur.

Sa première batterie

Après quelques expériences locales, il fonde Vanilla Fudge avec Tim Bogert et d’autres musiciens à la fin des années 1960.

Le groupe revisite des chansons populaires dans un style néo-psychédélique lourd, teinté de piano Hammond et surtout de ses frappes dramatiques et puissantes. L’explosion du Ticket to Ride et du Keep Me Hangin’ On révolutionne le rôle du batteur dans le rock.

Vanilla Fudge connaît un succès rapide avec son premier album en 1967. Carmine impose un style martial, retentissant, rompant avec les rythmes légers du psychédélisme californien. Ses interprétations de morceaux comme Keep Me Hangin’ On, She’s Not There ou People Get Ready marquent toute une génération de batteurs qui voudront « frapper fort » plutôt que simplement suivre la musique.

Le groupe produit plusieurs albums complexes et psychédéliques jusqu’en 1969 (The Beat Goes On, Renaissance, Near the Beginning, Rock & Roll) sur lesquels il explore des rythmes modulaires, des fills étendus et un jeu théâtral à l’image du piano Hammond en prépondérance. Sur Rock & Roll (1969), notamment la chanson Need Love, son jeu tranche par rapport aux standards de l’époque.

Lorsque Vanilla Fudge fait une pause, Appice et Bogert créent le groupe Cactus avec le guitariste Jimmy McCarty. En 1970, leur premier album s’impose comme une référence du blues-rock proto-metal. Le morceau Parchman Farm débute par un roulement de batterie puissant annonçant un groove syncopé redoutable, Appice y pose un style intransigeant et influent.

Cactus publie plusieurs albums marquants One Way… or Another (1971), Restrictions (1971), ’Ot ’N’ Sweaty (1972). Le rock rugueux et direct du groupe consolide la réputation d’Appice comme un pilier du rock dur en devenir.

En 1972, Carmine joint la guitare avec Jeff Beck et le bassiste Bogert pour former le trio Beck, Bogert, Appice. Leur unique album studio, sorti en mars 1973, contient une version explosive de Superstition que Beck propose après un jam avec Stevie Wonder, Appice en fait un hard-rock groovy et syncopé.

1973

Le trio travaille aussi sur des concerts et un album live (Live in Japan), avant que le départ de Beck ne scelle la fin du groupe en 1974. Durant cette période, Appice chante également plusieurs morceaux en leads et backing vocals, montrant sa polyvalence vocale dans certaines prestations en concert.

En 1976-77, Carmine rejoint la formation de Rod Stewart, amorçant une collaboration longue de sept années, une des phases les plus lucratives et créatives de sa carrière. Il contribue aux albums Foot Loose & Fancy Free, Blondes Have More Fun, Foolish Behaviour et Tonight I’m Yours. Plus encore, il coécrit les tubes planétaires Da Ya Think I’m Sexy? et Young Turks, apportant un mélange de boîtes à rythmes, hi-hat /cloche moderne et signature de batterie organique : un groove contagieux, hybride discorock.

1980

Carmine se souvient de cette période comme celle où il touche un vaste public, combinant compositions, tournées, studio et image performative sur scène devant des célébrités hollywoodiennes et fans emblématiques.

En 1983, Appice tourne avec Ozzy Osbourne pour la tournée Bark at the Moon, incarnant une facette plus technique et énergique du heavy métal live. Bien que ses compétences soient saluées, il est rapidement écarté de la tournée par Sharon Osbourne, en raison de tensions liées à ses activités extérieures comme les master classes, témoignant de la difficulté à concilier carrière pédagogique et tournée métal à gros appareil.

Carmine parle de l’époque avec Ozzy Osbourne

Plus tard, Appice collabore avec Michael Schenker, d’abord en 2011 sur l’album Temple of Rock, où sa batterie sert de base à des compositions virtuoses puissantes et mélodiques. Il apparaît ensuite sur scène au sein du Michael Schenker Group, notamment lors d’une
date marquante avec les Scorpions en 2010 à Chicago, où il interprète No One Like You avec intensité technique et rhythmique.

À travers ces décennies, Carmine impose un style unique frappes puissantes, fills rapides, double grosse caisse, spectaculaire, chant et groove. Formé à la rigueur du jazz, il l’adapte au rock dessiné par Cream, Hendrix ou Zeppelin et développe un jeu spectaculaire sur scène tout en restant musicalement précis.

Carmine Appice parle de John Bonham

Côté pédagogie, il publie The Realistic Rock Drum Method, manuel influent structurant le jeu rock et devient l’un des premiers à organiser des cliniques publiques et master classes mondialement, démocratisant l’enseignement du rock à la batterie.

Appice est une légende vivante du rock. Ses débuts psychédéliques avec Vanilla Fudge, l’énergie brute de Cactus, l’intensité technique avec Beck, Bogert, Appice, l’empreinte pop-glam de Rod Stewart, l’exploration métal avec Ozzy Osbourne, la virtuosité avec Michael Schenker à chaque étape. Il réinvente le rôle de la batterie, dépasse les frontières du simple accompagnement, s’impose comme directeur technique et rythmique, auteur, chanteur et formateur.

Plus de cinquante années après ses premières performances, il reste un phare de créativité et de professionnalisme, influençant toujours la jeune génération via ses performances, ses enregistrements et son enseignement. Son parcours unique, éclatant, multiforme, reste un chapitre essentiel de l’histoire du rock.

Carmine Appice a également joué un rôle de passeur culturel entre les deux rives de l’Atlantique. Pour une époque où les échanges entre musiciens européens et américains étaient encore relativement cloisonnés, il a servi de pont essentiel notamment avec l’aide de figures comme George Harrison pour faciliter l’entrée sur la scène américaine d’excellents musiciens venus d’Europe.

Grâce à sa notoriété et son réseau, Appice a permis à plusieurs talents de se faire connaître aux États-Unis, contribuant ainsi à l’élargissement et à l’enrichissement du paysage rock international.

C’est ce qui complète mon Explora-Rock cette semaine en espérant vivement avoir suscité en vous un intérêt certain pour ce beau parcours légendaire de Monsieur Carmine. À très bientôt chers membres.

Discographie :

Vanilla Fudge:
 Vanilla Fudge (1967)
 The Beat Goes On (1968)
 Renaissance (1968)
 Near the Beginning (1969)
 Rock & Roll (1970)
 Mystery (1984)

Cactus:
 Cactus (1970)
 One Way…Or Another (1971)
 Restrictions (1971)
‘Ot ‘N’ Sweaty (1972)
 Cactus V (2006)

Jan Akkerman:
 House of the king et Lammy sur Tabernakel (1973)

Beck, Bogert and Appice:
 Beck, Bogert and Appice (1973)
 Live in Japan (1974)

KGB:
 KGB (1976)
 Motion (1976)

Paul Stanley:
 Paul Stanley (1978)

Carmine Appice:
 Carmine Appice (1981)

King Kobra:
 Ready to Strike (1985)
 Thrill of a Lifetime (1986)
 King Kobra III (1988)
 Hollywood Trash (2001)

Blue Murder:
 Blue Murder (1989)
 Nothin’ But Trouble (1993)

Mothers Army:
 Mothers Army (1993)

Carmine Appice’s Guitar Zeus:
 Carmine Appice’s Guitar Zeus (1995)
 Carmine Appice’s Guitar Zeus II (2001)

Travers & Appice:
 It Takes a Lot of Balls (2004)
 Live At the House of Blues (2005)
 Bazooka (2006)

Pink Floyd:
 The Dogs of War sur A Momentary Lapse of Reason (1987)

Ted Nugent:
 Nugent (1982)

 

Fabriqué au Québec
Basé à Montréal, capitale mondiale du rock francophone

BANNIÈRE: DANIEL MARSOLAIS
WEBMESTRE: MARCO GIGUÈRE
RÉDAC’CHEF: MURIEL MASSÉ
ÉDITEUR: GÉO GIGUÈRE

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