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Deep Purple Top 5

Deep Purple Le Top 5
Publié le 25 septembre 2525

Par Ricardo Langlois

Ah! les belles années, c’est mon adolescence. En quête de joie? De découvertes musicales.

Deep Purple, c’est du hard rock avec un côté recherché de progressif. C’est selon moi, un des meilleurs groupes au monde. Je parle
souvent de Pink Floyd et Black Sabbath, je n’oublierai jamais le dernier concert il y a deux ans déjà. Je sors fumer un joint pendant la pause, j’étais dans un état euphorique. Deep Purple est un monstre psychédélique dans la fleur de l’âge qui ne meurt jamais. Un groupe qui restera dans l’éternité…

Deep Purple, Machine Head 1972

J’ai toujours eu de la peine à me positionner sur les albums qui font une telle unanimité tant sur le point de vue des ventes de disques, que sur le nombre de morceaux cultes qu’ils renferment. Machine Head fait clairement partie de ceux-ci, du tube interplanétaire Smoke on the Water aux classiques Highway Star, Pictures of Home, Lazy, Space Truckin’ ou When A Blind Man Cries. Il est impossible de faire face à une compilation ou un live qui ne renferme la majorité de ces morceaux.

Machine Head ne fait clairement pas partie des albums que j’ai envie d’écouter en boucle tant ses chansons sont connues et reconnues. Il faut aussi dire que je préfère souvent les versions lives qui renferment des variations différentes ou des interprétations plus énergiques ou débridées.

Malgré cela, s’il ne devait rester qu’un album de Deep Purple, ça serait bien évidemment celui-là pour sa qualité. Ou Deep Purple In Rock, pour son côté plus innovant et sauvage. Il représente une forme de quintessence de l’esprit Deep Purple avec un équilibre parfait entre les musiciens, des compositions accrocheuses, efficaces et magnifiquement produites. Un classique du Rock des années 70 qui ne peut être ignoré des amateurs du genre.

Deep Purple, In Rock 1970

Galvanisé par la perception populaire de Jon Lord en tant que leader de Purple, Ritchie Blackmore prend vie ici. Personne ne jouait de la guitare avec une telle vitesse et une telle dextérité lorsque les années 60 sont passées aux années 70.

En commençant par Speed King et Bloodsucker, l’auditeur involontaire a été laissé meurtri et malmené par la nouvelle approche offensive des Purps. Certes, Child In Time a mal vieilli, malgré la performance vocale irréalisable de Gillan. Mais la deuxième face (telle qu’elle était), avec le quatuor tueur de Flight Of The Rat, Into The Fire, Living Wreck et Hard Lovin’ Man, est un chaos non-stop.

Oubliez la NWOBHM, c’est là que Metallica a fait ses armes.

 

Deep Purple, Made in Japan 1973 (version vinyle)

Se classer numéro un sur notre liste des 10 meilleurs albums Deep Purple est l’un des plus grands albums live de tous les temps. Il est rare qu’un album live figure dans le top 10 des albums d’un groupe, mais Made In Japan de Deep Purple est tellement bon. Il n’y a jamais eu de doute dans notre esprit que Made In Japan serait notre choix numéro un. 

Made In Japan est sorti en 1973, ce qui restera comme l’une des plus grandes années de l’histoire du rock and roll. Made In Japan était un coffret de deux disques qui ne contenait que sept chansons. Mais oh ! C’étaient sept versions live assez géniales de ce qui allait devenir les chansons légendaires de Deep Purple.

La version CD Made in Japan version remasterisé

Made in Japan est l’apogée du hard rock dans sa forme la plus pure et la plus noble. L’album live concentre, en deux CDs (partie classique + rappels), toute la puissance et la virtuosité du Mark II de Deep Purple, autrement dit, sa formation la plus connue : Ian Gillan, Ritchie Blackmore, Roger Glover, Jon Lord et Ian Paice.

En 1972, trois groupes se partagent la scène du hard rock, ce nouveau genre qui commence à peine à être nommé mais qui est déjà idolâtré par les plus jeunes et une partie de la critique. Ce trio est bien entendu composé tout d’abord de Black Sabbath et Led Zeppelin, deux groupes dont la renommée n’est plus à refaire. Mais c’est bel et bien le moins connu des trois qui débarque cette année-là au Japon pour y jouer trois concerts d’anthologie, à Osaka par deux fois et naturellement, à Tokyo.

Deep Purple, le groupe souvent caricaturé de manière absurde en ‘groupe à un seul tube’ (Smoke on the Water, est-il nécessaire de le préciser). Made in Japan se présente comme l’album live à offrir à tous ceux qui oseraient encore dire cela. Car, et c’est peut-être la chose la plus dingue avec cet album, Smoke on the Water en est sans doute la chanson la plus banale.

Cette compilation des trois concerts donnés au Japon démarre sur une version inégalée d’Highway Star, la célèbre chanson de speed rock, ouvrant l’album Machine Head. La voix de Ian Gillan y est extraordinaire (on ose parfois citer Axl Rose comme référence des variations d’octaves, la vérité se situe sans doute ailleurs). Jon Lord, ce monstre des claviers (paix à son âme) claque un premier solo dantesque et est bientôt suivi par Ritchie Blackmore qui nous offre une démonstration technique et poétique bien supérieure à ce qu’il sera capable de
produire dans les années 90.

S’ensuit Child in Time, qui fait la part belle aux claviers de Lord, parfaitement épaulé par un Ian Paice qui sait se montrer subtil et apporter une touche d’ambiance presque zen. Le solo de Blackmore est impeccable, les hurlements puissants de Gillan parfaitement contrebalancés par les couplets beaucoup plus calmes. Là aussi, Made in Japan nous offre la meilleure version de Child in Time, une alternance constante de rythmes, un maillage implacable de partitions de piano et de jeux de batterie. Blackmore et Glover complètement joliment le tableau. Sublime.

Puis vient enfin Smoke on the Water, le riff le plus connu du rock. Comme pour défier cette habitude de résumer la discographie du groupe à ce tube, Blackmore en casse l’introduction dans une petite improvisation qui rend cette version immédiatement reconnaissable. Le groupe reste assez classique dans son interprétation, à l’exception de Jon Lord, qui expérimente plusieurs accompagnements géniaux en fond sonore et de la fin du solo de Ritchie Blackmore, superbe aussi. Ian Gillan offre ici aussi d’excellentes variations de voix. Une version de grande qualité, même si je lui préfère celle de Total Abandon, avec Steve Morse à la guitare.

The Mule débarque alors. Si la basse de Glover fait des merveilles au début, c’est bien Ian Paice qui accomplit ici la plus grande partie du travail. Les neuf minutes lui sont presque intégralement offertes, pour un solo de batterie sensationnel. Moins long que Moby Dick, mais tout aussi fort.

Ian Gillan relance les hostilités avec Strange Kind of Woman, dans laquelle il place un cri rageux dès les premières secondes. C’est sans aucun doute la meilleure chanson de l’album. Gillan nous offre ici sa meilleure performance live enregistrée, Deep Purple, carrière solo et autres groupes réunis. Le chanteur tient tête à la guitare de Blackmore dans un duel effréné par des cris suraigus. Le guitariste se montre ici aussi immense de maîtrise. Ses solos sont encore une fois de grande classe.

Lazy, qui voit le retour en force des claviers de Jon Lord, offre un break bienvenu après un tel affrontement. Break de courte durée néanmoins, puisque la batterie de Paice et surtout la guitare de Blackmore reviennent immédiatement à l’assaut pour nous faire profiter de ce qui est peut-être le plus beau riff du Pourpre Profond. Les partitions de guitare et de clavier se superposent alors et Lord enchaîne par un magnifique solo, répétant ainsi les duels à distance entourant le troisième couplet d’Highway Star.

Ian Gillan revient alors avec une voix relativement grave, pour enchaîner par quelques secondes d’harmonica (la classe ultime) et reprendre en alternant chant grave et cris suraigus. Impressionnant. La chanson s’achève alors sur un duel guitare/claviers/harmonica.

Puis vient enfin Space Truckin’, qui clôt le premier CD. La chanson est grandement rallongée (vingt minutes !) et rappelle l’existence du public,
que l’on aurait presque oublié. Space Truckin’ , version Made in Japan, est principalement composé d’improvisations de très grande qualité offrant une expérience sonore totalement à part, impossible à résumer. Une fin dantesque pour un album qui ne l’est pas moins.

Le second CD offre trois chansons composant les rappels d’Osaka et Tokyo. Black Night et Speed King sont deux valeurs sûres, la seconde donnant encore une fois la possibilité à Gillan de tester ses cordes vocales. Encore une fois les meilleures versions live de ces deux tubes.

Le CD offre également une reprise de Lucille de Little Richard, une chanson qui aura grandement inspiré le groupe, puisqu’elle est notamment citée dans les paroles de Speed King (qui contient également une référence à Good Golly, Miss Molly, toujours de Little Richard).

Au bout du compte, que retenir de Made in Japan ? L’album live de Deep Purple, remasterisé pour la seconde fois en 2014 (donc à ne
surtout pas manquer !) concentre tout ce qui fait la richesse de ce groupe : la virtuosité technique, l’audace, les structures implacables et une liste de chansons d’anthologie.

Je disais en préambule que Made in Japan représente le hard rock dans sa forme la plus noble. L’écoute de cet album fait, je pense, prendre tout son sens à l’intérêt des albums live lorsqu’ils permettent de capturer tout ce qui ne peut l’être en studio, autrement dit, principalement l’improvisation. Les duels d’instruments, les solos allongés, les pitreries de Gillan et ses phrases cultes sont autant de richesses dont Deep Purple a le secret et qui ont malheureusement tendance à se faire de plus en plus rares, remplacées par un formatage fatigant (Hail to the King d’Avenged Sevenfold peut en témoigner).

Deep Purple, Fireball 1971

Fireball est l’album n°1 de Ian Gillan de la période Mk II de Purple. « Nous avons apporté le funk, le blues, la soul, le jazz et certaines des gueules de bois psychédéliques de nos débuts. Sans lui, nous n’aurions jamais pu réaliser Machine Head. »

Parmi les nombreux points forts, citons la chanson titre enragée ; le groove succulent de No No No, Demon’s Eye’s, début à la manière de Demon’s Eye et le profondément proggy The Mule. Sans parler de la performance déséquilibrée de Gillan sur Fools ou de l’improviste No One Came où il rappe plutôt que chante. Si Machine Head est devenu trop familier, alors Fireball est mûr pour être redécouvert.

Deep Purple, Burn 1974

Burn, sorti en 1974, établit la formation Mark III du groupe, avec David Coverdale et Glenn Hughes remplaçant Ian Gillan et Roger Glover, respectivement.

Un monstrueux morceau de speed metal, la chanson titre cinglante donne le coup d’envoi de l’album avec une série de passages de guitare et d’orgue enflammés, en plus d’un immense refrain plus grand que nature. Lay Down, Stay Down est un rocker optimiste avec un bon rythme de batterie et une voix inspirée.

Sail Away est un morceau de hard rock bluesy et rebondissant avec un refrain contagieux, tandis que What’s Going On Here est un morceau lourd de boogie avec un groove captivant.

Puis, le brûlant Mistreated entre en jeu. Une épopée blues à combustion lente avec un riff monumental, des leads de guitare qui fondent l’acier et l’une des plus grandes performances de Coverdale, la chanson se situe définitivement parmi les meilleures du genre blues rock. (cf: Loudwire)

Je dédie ce top 5 au grand musicien Jerry Fielden du groupe AraPacis.

Ricardo a été journaliste à Pop Rock dans les années 80. Il a été animateur et journaliste pour l’Uqam dans les années 2000. Il a écrit 7 livres de poésie.

 

Fabriqué au Québec
Basé à Montréal, capitale mondiale du rock francophone
 

INFOGRAPHE: MURIEL MASSÉ
WEBMESTRE: MARCO GIGUERE
RÉDAC’CHEF: MURIEL MASSÉ
ÉDITEUR: GÉO GIGUÈRE

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