Glenn Hughes Deep Purple

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Explora Rock 51 
Glenn Hughes
Publié le 8 août 2025

Par Sylvain Larouche

Bonjour à vous tous membres de la Famille Rock, aujourd’hui je vous parle de The Voice of Rock c’est-à-dire Glenn Hughes.

Le bassiste à la voix d’or

Né le 21 août 1951 à Cannock, une petite ville industrielle du Staffordshire, en Angleterre, Glenn Hughes est rapidement exposé à la musique grâce à ses parents, amateurs de soul et de rhythm and blues. Très jeune, il montre une attirance particulière pour la basse, un instrument encore marginalisé à cette époque, mais qui l’attire par sa capacité à lier la rythmique à l’harmonie.

Hughes commence à jouer dans des groupes locaux dès l’adolescence, s’inspirant à la fois de la soul de Motown et du rock britannique en pleine
effervescence. Parmi ses premières influences, il cite souvent des musiciens comme James Jamerson, le bassiste de la Motown, ainsi que Jack Bruce de Cream. Ces figures lui insufflent l’idée d’un jeu de basse expressif, mélodique et central dans l’architecture musicale.

1967, à 16 ans avec son groupe Finders Keepers

La carrière professionnelle de Glenn Hughes débute véritablement au sein du groupe Trapeze, qu’il rejoint à la fin des années 1960. Ce groupe britannique, initialement signé par Threshold Records, le label créé par les Moody Blues, mêle des éléments de hard rock, de funk et de soul, une combinaison qui correspond parfaitement à la sensibilité musicale de Hughes. Au sein de Trapeze, Hughes n’est pas uniquement bassiste : il en est aussi le chanteur principal et un compositeur majeur.

1969

Cet aspect sera fondamental tout au long de sa carrière. Les albums Medusa (1970) et You Are the Music…We’re Just the Band (1972) sont des jalons significatifs dans l’évolution de son style : lignes de basse souples et groovy, voix puissante et expressive et une fusion singulière des genres.

C’est grâce à ses performances dans Trapeze que Hughes se fait remarquer par d’autres musiciens de renom, notamment par le management de Deep Purple, à la recherche d’un nouveau souffle à la suite du départ de Roger Glover.

En 1973, Glenn Hughes rejoint Deep Purple pour participer à une nouvelle ère du groupe, souvent appelée la Mark III. Il y partage le chant avec David Coverdale, un duo vocal devenu iconique. L’album Burn, sorti en 1974, marque un tournant dans l’histoire de Deep Purple, mêlant le hard rock traditionnel à des influences funk et soul plus affirmées – une direction largement impulsée par Hughes. Le succès est au rendez-vous, mais derrière les projecteurs, les tensions sont nombreuses, notamment à cause des problèmes de drogues et d’ego.

Au château De Clearwell, en préparation pour leur nouvel album Burn.

L’album suivant, Stormbringer, bien que salué pour son audace musicale, divise une partie des fans traditionnels du groupe. Ritchie Blackmore quitte alors Deep Purple, frustré par la direction funk que prend la musique du groupe – un choix dont Hughes est largement responsable.

1974

Avec Come Taste the Band (1975), Hughes collabore avec Tommy Bolin, remplaçant de Blackmore, et contribue à créer un disque plus expérimental et funk que jamais. Cependant, la tournée qui suit est chaotique, marquée par les excès de drogues et d’alcool. Deep Purple se dissout en 1976. Hughes ressort de cette période à la fois reconnu pour son talent, mais affaibli par ses addictions.

1974

Après la séparation de Deep Purple, Hughes tente de lancer une carrière solo. Son premier album, Play Me Out (1977), est une œuvre très personnelle, orientée vers la soul et le funk, loin des attentes des fans de hard rock. L’album ne connaît pas un grand succès commercial, mais il est souvent redécouvert avec le temps comme une œuvre sincère et avant-gardiste.

Durant les années 1980, Hughes collabore avec divers artistes et groupes, notamment Gary Moore, Hughes/Thrall (un duo formé avec le guitariste Pat Thrall), Black Sabbath (sur l’album Seventh Star, en 1986) et d’autres encore. Mais cette période est aussi marquée par des difficultés personnelles, notamment une forte dépendance à la cocaïne, qui altère sa santé, sa voix et sa fiabilité professionnelle.

Pendant une bonne partie des années 1980 et début 1990, Hughes reste dans l’ombre, avec des apparitions sporadiques. Il est souvent perçu comme un talent gâché, un musicien prodigieux qui peine à retrouver la stabilité nécessaire à une carrière durable.

À la fin des années 1990, Glenn Hughes réussit à se libérer de ses dépendances grâce à une démarche spirituelle et à un engagement fort envers sa santé physique et mentale. Cette renaissance personnelle se double d’un retour artistique retentissant. Il retrouve non seulement sa voix – souvent décrite comme l’une des plus puissantes du rock – mais aussi une énergie créatrice renouvelée.

À partir de 2000, Hughes entame une série d’albums solos acclamés pour leur qualité, leur diversité et leur maturité musicale. Parmi ceux-ci,
Return Of Crystal Karma, Soul Mover (2005), Music for the Divine (2006) et First Underground Nuclear Kitchen (2008) incluant à son groupe le très talentueux guitariste JJ March que j’adore, ce qui témoignent de son désir de mêler rock, funk, soul et introspection. Il ne cherche plus à plaire à une catégorie spécifique de fans, mais à exprimer sa vérité artistique.

2004

Son retour est salué par la critique et ses pairs. Il devient une figure respectée dans le monde du rock, parfois surnommé The Voice of Rock en raison de l’amplitude et de la profondeur de son chant. Il multiplie les collaborations, notamment avec Joe Lynn Turner, Chad Smith des Red Hot Chili Peppers ou encore les membres de Dream Theater.

2004

En 2009, Glenn Hughes fonde le supergroupe Black Country Communion avec Joe Bonamassa (guitare), Jason Bonham (batterie) et Derek Sherinian (claviers). Cette formation, qui revient à un hard rock plus classique, est un succès critique et commercial. Leur premier album, sorti en 2010, est salué pour son authenticité et sa puissance.

Black Country Communion sort plusieurs albums entre 2010 et 2017 et un nouvel opus est sorti 2024. Ce groupe permet à Hughes de retrouver une forme de notoriété mainstream tout en conservant son indépendance artistique. Il devient un pilier du hard rock moderne, toujours en évolution.

2011

2021

Parallèlement, Hughes participe à d’autres projets, comme le supergroupe California Breed, Dead Daisies (Doug Aldrich, Deen Castronovo) et diverses tournées hommage à Deep Purple. Il devient également un conférencier et un porte-parole sur les dangers de la drogue dans le monde de la musique, utilisant son propre parcours comme exemple de rédemption.

Il a su bâtir une carrière remarquable, marquée par la diversité, la résilience et l’intégrité artistique. Il est l’un des rares musiciens à avoir traversé autant de styles – hard rock, funk, soul, blues – tout en conservant une identité propre. Sa voix, reconnaissable entre toutes, reste l’un de ses plus grands atouts, capable d’exprimer aussi bien la rage que la tendresse.

Son jeu de basse est souvent sous-estimé, éclipsé par sa voix, mais il est d’une richesse harmonique et rythmique impressionnante. Il privilégie une approche chantante de l’instrument, mettant l’accent sur le groove, l’interaction avec la batterie, et une expressivité mélodique qui rappelle
ses débuts dans la soul.

En 2016, Hughes est intronisé au Rock and Roll Hall of Fame avec Deep Purple, une reconnaissance tardive mais méritée. Il continue de tourner activement, avec une énergie intacte, il a repris le flambeau avec une tournée avec le groupe Black Country Communion en juillet 2025 et demeure un exemple de résilience et de passion pour les nouvelles générations de musiciens.

Mr. The Voice incarne une figure unique du rock : à la fois survivant des excès d’une époque et artiste en constante métamorphose. Sa trajectoire, faite de sommets vertigineux et de chutes abruptes, est aussi celle d’une rédemption rare dans le monde de la musique. De Trapeze à
Deep Purple, de ses albums solos aux supergroupes modernes, il a su façonner un style personnel, profondément sincère et audacieusement hybride. Son héritage est immense, non seulement en tant que bassiste et chanteur, mais aussi comme symbole d’une renaissance possible, même après les plus sombres chapitres.

Voilà c’est tout pour Explora-Rock cette semaine en espérant d’avoir suscité en vous quelques souvenirs ou vous avoir fait découvrir une grande légende encore très vivante. À très bientôt.

Le prochain album solo –Chosen– de Glenn Hughes sortira le 5 septembre 2025

Discographie:

Albums solo:
Play Me Out (1977)
L.A. Blues Authority Volume II: Glenn Hughes – Blues (1992)
From Now On… (1994)
Play Me Out (Special Edition) (1995)
Feel (1995)
Addiction (1996)
The Way It Is (1999)
Return Of Crystal Karma (2000)
A Soulful Christmas (2000)
Voodoo Hill (2000)
Days Of Avalon (2001)
Building The Machine (2001)
Songs In the Key of Rock (2003)
Soul Mover (2005)
Freak Flag Flyin’ (2005)
Music For the Divine (2006)
First Underground Nuclear Kitchen (2008)
Resonate (2016)

Albums en concert:
Burning Japan Live (1994)
Different Stages…Best of Glenn Hughes (2002)
Soulfully Live in The City of Angels (DVD and CD) (2004)
EP Talk About It (1997)

Compilations:
Greatest Hits: The Voice of Rock (1996) (compilation)
The God of Voice: Best of Glenn Hughes (1998)
From The Archives Volume I – Incense’Peaches (2000)

Hughes/Thrall:
Hughes/Thrall (1982)

Finders Keepers:
Sadie, The Cleaning Lady (simple) (1968)

Trapeze:
Trapeze (1970)
Medusa (1970)
You Are the Music…We’re Just the Band (1972)
The Final Swing (1973)

Highflyers: The Best of Trapeze – best of 1970-1976 (1996)
On the Highwire – best of 1970-1994 (only studio tracks) (2003)
Welcome To Real World Live (1992)

Deep Purple:
Albums studio:
Mark III
Burn (1974)
Stormbringer (1974)
Mark IV
Come Taste the Band (1975)

Albums en concert:
Mark III
Live in London (1974)
Made in Europe (1975)
California Jamming (1996)
Mk III: The Final Concerts (1996)
Live in Paris 1975 (2001)
Perks and Tit (2004)
Mark IV
Last Concert in Japan (1976)
On the Wings of a Russian Foxbat (1995)
Deep Purple: Extended Versions (2000)
This Time Around: Live in Tokyo (2001)

Compilations et démos:
Singles A & B’s (1993)
Days May Come and Days May Go (2000)
1420 Beachwood Drive, The California Rehearsals, Part 2 (2000)

Black Sabbath:
Seventh Star (1986)

Black Country Communion:
Black Country (2010)
2 (2011)
Afterglow (2012)
BCCIV (2017)

California Breed:
California Breed (2014)

The Dead Daisies:
Holy Ground (2021)

Participations:
Roger Glover And Guests – The Butterfly Ball and the Grasshopper’s Feast (1974)
Jon Lord – Windows (1974)
Tommy Bolin – Teaser (1975) (Non crédité)
Various Artists – The Wizard’s Convention (1976)
Pat Travers – Makin’ Magic (1977)
4 On the Floor (1979)
Climax Blues Band – Lucky for Some (1981)
Night Ranger – Midnight Madness (1983)
Heaven – Where Angels Fear to Tread (1983)
Phenomena (1985)
Gary Moore – Run for Cover (1985)
Black Sabbath featuring Tony Iommi – Seventh Star (1986)
Artistes Variés – Dragnet (Music from The Motion Picture Soundtrack) (1987)
Phenomena II – Dream Runner (1987)
Whitesnake – Slip of The Tongue (1989)
XYZ (1989)
Notorious (1990)
Artistes Variés – Music from And Inspired by the Film Highlander II: The Quickening (1990)
L.A. Blues Authority (1991)
The KLF – America: What Time Is Love? (single) (1992)
Lynch Mob (1992)
John Norum – Face the Truth (1992)
Geoffrey Downes/The New Dance Orchestra – Vox Humana (Version Européenne) (1993)
Sister Whiskey – Liquor and Poker (1993)
Marc Bonilla – American Matador (1993)
George Lynch – Sacred Groove (1993)
Stevie Salas – Stevie Salas Presents: The Electric Pow Wow (1993)
Mötley Crüe – S/T album: Misunderstood (1994)
Manfred Ehlert‘s Amen (1994)
Artistes Variés – Smoke on The Water: A Tribute (1994)
L.A. Blues Authority V – Cream of The Crop: A Tribute (1994)
Hank Davison & Friends – Real Live (1995)
Brazen Abbot – Live and Learn (1995)
Wet Paint – Shhh…! (1995)
Richie Kotzen – Wave of Emotion (1996)
Liesegang – No Strings Attached (1996)
Asia – Archiva 1 (1996)
Artistes Variés – To Cry You a Song: A Collection of Tull Tales (1996)
Artistes Variés – Dragon Attack: A Tribute to Queen (1996)
Amen – Aguilar (1996)
Glenn Hughes/Geoff Downes – The Work Tapes (1998)
Glenn Hughes, Johnnie Bolin & Friends – Tommy Bolin: 1997
Tribute (1998)
Stuart Smith – Heaven and Earth (1998)
Artistes Variés – Humanary Stew: A Tribute to Alice Cooper (1999)
Artistes Variés – Encores, Legends & Paradox: A Tribute to The Music of ELP (1999)
The Bobaloos – The Bobaloos (1999)
Niacin – Deep (1999)
Erik Norlander – Into the Sunset (2000)
Tidewater Grain – Here on The Outside (2000)
Voodoo Hill (2000)
Craig Erickson Project – Shine (2000)
Nikolo Kotzev – Nostradamus (2001)
Max Magagni – Twister (2001)
Artistes Variés – Stone Cold Queen: A Tribute (2001)
Artistes Variés – Another Hair of The Dog – A Tribute to Nazareth (2001)
Artistes Variés – Let the Tribute Do the Talking – A Tribute to
Aerosmith (2001)
Ape Quartet – Please Where Do We Live? (2001)
Voices of Classic Rock – Voices for America (2001)
Ellis – Ellis Three (E-III) (2001)
HTP (Hughes Turner Project) (2002)
HTP (Hughes Turner Project) – Live in Tokyo (2002)
The Alchemist – Songs from The Westside (2002)
An All-Star Lineup Performing the Songs of Pink Floyd (2002)
Ryo Okumoto – Coming Through (2002)
Jeff Scott Soto – Prism (2002)
Artistes Variés – Influences & Connections, Volume 1, Mr. Big (2003)
HTP (Hughes Turner Project) – 2 (2003)
Chris Catena – Freak Out! (2003)
Rata Blanca/Glenn Hughes – Vivo (2003)
Aina – Days of Rising Doom (2003)
Voodoo Hill – Wild Seed of Mother Earth (2004)
Tony Iommi – The 1996 DEP Sessions (2004)
Tony Iommi – Fused (2005)
Phenomena – Psycho Fantasy (2006)
Moonstone Project – Time to Take a Stand (2006)
The Lizards – Against All Odds (2006)
Ken Hensley – Blood on the Highway (2007)
Boys Club – Live from California (Avec Keith Emerson et Marc Bonilla) (2009)
Disturbed – Baba O’Riley Hellfest (2016)
Joe Satriani – What Happens Next (2018)

 

Fabriqué au Québec
Basé à Montréal, capitale mondiale du rock francophone

BANNIÈRE: DANIEL MARSOLAIS
WEBMESTRE: MARCO GIGUÈRE
RÉDAC’CHEF: MURIEL MASSÉ
ÉDITEUR: GÉO GIGUÈRE

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