Michel Pagliaro (première partie: Erika Hagen)
Festival Pop Montréal
Théâtre Rialto
Le 24 septembre 2025
Publié le 25 septembre 2025
Par Glen Bourgeois
Ça fait du bien, pouvoir jaser de façon amicale avec des purs étrangers à un spectacle. J’arrive au théâtre Rialto afin de voir ce qui ressemble à une longue file d’attente. Bizarre, ça fait environ dix minutes que les portes sont ouvertes… Ah! Je comprends: c’est la foule de l’Espace Pop Montréal, juste à côté. Bien de jeunes gens qui fument, qui jasent, qui semblent bien à l’aise. Peut-être une influence sur mon état d’esprit?
J’entre les portes du Rialto et aussitôt je me retrouve à jaser avec d’autres détenteurs de billets. Aucune prétention, personne n’est venu pour se faire voir, on est tous venu pour des bonnes tounes. Et Pag, il en a en plein, des bonnes tounes. Merci, Pop Montréal!
C’est presque garanti lorsqu’on passe plusieurs décennies à endisquer des succès. Autant en anglais qu’en français, de plus (bien qu’il a continué de composer en français pour bien plus de temps). Et lorsqu’on peut se permettre de lancer un album compilation en 1987, Avant, rempli de pièces dont certaines datent d’une quizaine d’années et que le tout sonne aussi frais (sans synthétiseur eighties, bien sûr)… J’entends frapper (version 1976) rocke toujours aussi fort et Travailler (de 1981) semble déjà voir l’arrivée de Jean Leloup.
Mettons que Michel Pagliaro mérite bien son intronisation au Panthéon des auteurs-compositeurs canadiens, cette année. (En passant, ça se
célèbre le 17 novembre à l’Espace St-Denis, si vous n’avez pas de billets pour l’autre grand auteur-compositeur en spectacle à Montréal ce soir-là, un certain surnommé McCartney…)
Peut-être que la foule est un peu plus âgée que d’habitude? Encore, pas de prétention: les gens sont tous à l’aise, les sièges au balcon permettent d’apprécier le spectacle tout en étant confortablement assis.
La table de marchandise est justement à côté du bar, et j’en profite afin de me présenter à Stephend, l’épouse de Michel, qui s’occupe des ventes avec Valérie. (En espérant que je ne me trompe pas, la mémorisation de petits noms n’étant pas mon fort.) Bientôt, je me rends au balcon à la recherche des amis de la Famille Rock qui ont également acheté des billets. Je m’asseois en attendant et sous peu, je me retrouve à jaser avec les gens autour de moi. (Lorsqu’un gars de Chéticamp entend dire qu’on a passé ses vacances aux Îles-de-la-Madeleine, ça sert bien comme introduction.)
Quelques minutes avant le début du spectacle, j’aperçois mes amis assis au centre de la première rangée… et ils m’ont gardé un siège. Parfait!
Muriel Massé, Glen Bourgeois, Yves Monast et Larry Todd Photo: Francine Landry
Première partie
Les “retrouvailles” se poursuivent lors de l’arrivée du premier groupe sur estrade… Quoi! Je reconnais l’auteure-compositrice Erika Hagen de mes courses en ville! Et pas d’une seule fois… son visage et sa coupe de cheveux me sont très familiers. C’est sa voix qui m’est nouvelle et ça me plaît. Ses pièces sont jouées en quatuor, Hagen accompagnée de la guitariste, d’un bassiste et d’un batteur, Charles Guay. (Et oui, j’ai oublié leurs noms.)
Photo: Glen Bourgeois
Le style varie entre quelques genres bien populaires à la radio francophone courante. Le alt-country style Colocs. Les sonorités atmosphériques post-Radiohead. Et j’en passe. Tous bien exécutés et plaisants à l’oreille. Les musiciens ne se déplacent pas trop, mais la musique est bonne. Son premier album Pouvoirs magiques est paru en avril cette année, (disponible chez Bandcamp et aux plateformes numériques de vente et streaming).
J’y reconnais maintenant plusieurs titres de la soirée, soit St-François, Méchant changement… et une qui incite des cris de joie de la foule lorsqu’elle présente Anita, chanson qui fascine avec ses changements de tempo et de tempérament. Les sourires se partagent même entre les membres du groupe lorsque Erika entame une chanson anglaise pendant laquelle le texte “looking for trouble” revient à plusieurs reprises. Le set semble un peu bref, mais très bien exécuté. j’ai hâte de la féliciter la prochaine fois que je la vois pendant mes courses. (Maintenant, si je peux me rappeler où je l’ai croisée…)
Le spectacle
Après quelques minutes, Pag et ses musiciens apparaissent sur scène. Après encore bien plus de minutes, toujours pas de musique. Quelque chose semble ne pas marcher… Finalement, Michel quitte la scène en disant à la foule d’un ton neutre, « Le spectacle est annulé. » Mon ami ne croît pas ses oreilles, mais je lui assure que j’ai entendu la même chose. Sous très peu, les techniciens sont de retour sur estrade à tester tous les micros, tous les fils. Dix minutes plus tard, le groupe retourne sur scène et entament leur set avec entrain.
Avant même la première note de musique, Michel présente son groupe: Corey Diabo à la guitare, Caroline Cameron à la basse, Anthony Pageot à la batterie.
Photo: Glen Bourgeois
Dès les premiers numéros, tous prennent leur place dans le mix. Diabo déclenche des solos qui pètent le feu sans aller trop loin. Cameron est bien solide autant aux choeurs qu’à son instrument. Pageot est bien technique et garde bien le beat. Je n’entend pas une seule fausse note de la soirée (bien que je dois dire de même du groupe à Hagen).
Et les succès se suivent… What the Hell I Got, Louise, Some Sing, Some Dance, J’entends frapper, Rainshowers, Loving You Ain’t Easy.
Michel les chantent toutes sans même que sa voix craque. Il nous avertit qu’ils entament la chanson la plus vieille du set avant de se lancer dans J’ai marché pour une nation (de 1968). Très tôt au spectacle, il lance celle que je voulais entendre, C’est comme ça qu’ça roule dans l’nord (de Rock’n’Roll, 1978).
Le temps presse, Ti-Bidon, Dangereux, Les bombes, Émeute dans la prison, L’Espion, T’es pas tout seul à soir (avec participation de la foule), Fou de toi. Michel et ses musiciens sont généreux, au point que Pag annonce du micro qu’il se dirige toute suite à la table de marchandises à la fin du spectacle. Question de rencontrer tous ceux qui désirent le rencontrer, de prendre tout le temps qu’il faut, no stress.
J’en profite afin de le saluer ainsi que son excellent guitariste Diabo qui se tient également près de la table. Je me suis acheté une copie de son double CD Acoustic Saloon de 2024 (que plusieurs m’ont dit est excellent). Pour certains, ça voudrait dire qu’ils ne peuvent plus ‘tougher‘ les grosses estrades et les guitares fortes. Pas Pag. Il est encore autant capable de rocker et rouler qu’auparavant.
Photo: Glen Bourgeois
Si vous n’avez pas voulu payer les prix élevés pour voir un légendaire Beatle au Centre Bell le 17 novembre, déplacez-vous à l’Espace St-Denis (billets en vente) pour écouter une autre légende des succès radio. Vous en recevrez sans doute bien de valeur pour votre argent.
Fabriqué au Québec
Basé à Montréal, capitale mondiale du rock francophone
Photo de bannière: Glen Bourgeois
INFOGRAPHE: MURIEL MASSÉ
WEBMESTRE: MARCO GIGUERE
RÉDAC’CHEF: MURIEL MASSÉ
ÉDITEUR: GÉO GIGUÈRE
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