Top 5 rock des poètes (2)
Publié le 18 juillet 2025
Par François Baril Pelletier, Jean Perron et Alexandre Leboeuf
Ricardo Langlois a demandé à ses amis poètes les 5 albums importants qu’ils ont préféré dans leur vie.
« C’est en lisant un article sur l’écrivaine Amélie Nothomb, qui aime la musique, qui aime les musiques extrêmes, que l’idée m’est venue de demander auprès de mes amis leurs passions musicales. Amélie Nothomb écrit un livre par an depuis 1992. Cette femme douce et rieuse brise un tabou. Dans les années 80, elle découvre Iron Maiden et Metallica. Le classique est aussi nommé. Mais l’enthousiasme des fans jouent aussi un rôle. »
« J’ai réussi à vendre mon livre Mille soleils au centre Bell à des dizaines de fans à un spectacle de Metallica. »
« J’ai demandé à trois écrivains québécois (des amis que j’admire) de me parler de leurs musiques préférées. Les résultats sont étonnants. La musique rock est complexe, le saviez vous? »
François Baril Pelletier
Auteur de onze recueils de poésie dont Déserts bleus (Prix Le Droit, 2015), Les trésors tamisés (finaliste au Prix du Gouverneur général), La soif de la soie et Terre de soleils, parus en 2024-2025
J’ai toujours porté une égale attention aux mots qu’à la musique même, formant un tout indissociable. À mes débuts d’écoute musicale autonome, vers 15-16 ans, j’ai commencé à écouter du heavy metal. Ce ne fut qu’un bref épisode d’environ un an ou deux, mais je continuai en même temps à écouter du rock et de la musique francophone dont Harmonium et Desjardins, que j’écoutais déjà en famille… Depuis, j’écoute vraiment de tout.
Alors le rock progressif fit son apparition très rapidement à cette époque. D’abord, The Doors et Jim Morrison, puis une grande exploration de Pink Floyd, Led Zeppelin, les Beatles, Dire Straits qui me marqua profondément, Grateful Dead, Phish et tout le reste qui a constitué un élan fantastique de mon adolescence. Mais il a aussi jalonné mon parcours jusqu’à maintenant, même s’il ne constitue qu’une infime partie de mon écoute présente, qui comprend vraiment de tout ce qu’il a de meilleur dans tous les genres de musique sauf les plus commerciaux ou hardcore.
1) Ritual De Lo Habitual, (1990) Jane’s Addiction
De loin un de mes albums préférés à l’adolescence. Il s’agit aussi là de ce qui me fit passer du heavy metal et hard rock au rock progressif. Album que j’écoutais pour l’authentique fougue et l’exaltation déchaînée, l’équilibre entre le son plus fort et assumé et la beauté presque classique des mélodies. Et cet accent très prononcé, cette façon de dire les choses, empreintes d’originalité, me charmaient atrocement.
2) L’Heptade, (1976) Harmonium
Mon père jouant les deux premiers vinyles d’Harmonium déjà à la maison à Montréal alors que j’étais très jeune. Comme il avait été ramassé sur le pouce par le groupe alors qu’il était à l’université et y avait posé ses affiches. Tout Harmonium avait donc déjà résonné et mûri en moi très jeune, de sorte que lorsque j’ai découvert leur œuvre, j’avais déjà l’impression de connaître chaque chanson. Bien évidemment, cela se produit sûrement également chez tout le monde qui les découvre, étant donné l’universelle perfection de leur musique. Mais bon, je connaissais alors tout, sauf l’Heptade, que je me procurai vers 16 ans et qui dépassait alors tout ce que je connaissais en musique francophone.
J’y composai alors, influencé par cette musique inspirée avec des accents de noirceur et de lumière, certains de mes premiers poèmes, comme un album concept intitulé naïvement Le théâtre du délire, suite à cette écoute de même que celle de Fiori-Séguin. Il demeure un sommet qui me marqua et me guida longtemps, avec aussi sa version géniale live en Californie, un qui n’a jamais été égalé, ici au Québec comme ailleurs dans le monde.
Documentaire sur le voyage d’Harmonium en Californie, 1978
3) L’Album Blanc, (1968) The Beatles
Parlant de ces chefs-d’œuvre indépassables, je me souviens encore d’écouter enfant les Beatles à leurs débuts alors que je traversais le pont Jacques-Cartier avec mon père. Il m’a rendue familière beaucoup de musique. Ce n’est qu’en arrivant finalement à cette œuvre ultime, vraiment écouté pour la première fois à la début vingtaine, (bien que je connaissais sûrement déjà ces chansons mais pas l’ensemble) que je réalisai comment cette frénésie musicale, cette intensité cathartique et presque raw pour le groupe, était une véritable commotion, un summum inégalé, même peut-être par Abbey Road.
M’étant depuis tourné davantage vers les Stones, qui mûrissent en soi avec l’âge, je délaissai un peu cet album comme tout leur travail, trop écouté, qui pourtant fut un pilier dans ma compréhension de l’histoire du rock et un grand bonheur dans ma vie. Le White Album est non seulement un faîte fondateur et inatteignable qui dit tout, c’est en quelque sorte une légende qui dépasse la légende.
4) No Cities Left, (2003) The Dears
Cet album, avec les premiers albums de Metric et des Stars, marque un tournant dans ma vie musicale et correspond ultimement et très synchroniquement au moment où je réalisais mon œuvre picturale universitaire. Tourner en dérision le monde occidental, ses théories, ses idéologies colonialistes et profiteuses, sa propagande guerrière et ses conventions artistiques prétentieuses. Tout cela se passa après 2001,
et on sait ce qui se passait alors.
Album hypnotisant et orchestral, l’originale profondeur des textes et de l’instrumentation m’a véritablement envoûtée dès l’écoute du groupe au Bluesfest d’Ottawa alors que je ne les connaissais pas. Leur opus majeur resta en moi pendant une certaine période, cruciale dans ma vie créative subséquente. Cet album, escorté de Old World Underground, Where Are You Now? (2003) et Live it Out (2005) de Metric, ou encore de Set Yourself On Fire (2004) des Stars, ont pavé les débuts de ma vie adulte et accompagné l’esprit et les nouvelles images de ma création picturale. Je me dis que ce n’est pas si mal pour des albums et des groupes canadiens parfois méconnus.
5) Junta, (1989) Phish
Lorsque j’avais 17 ans, j’ai fait un poster de Grateful Dead (vous pouvez le voir dans mes premières œuvres, sur mon site web dont l’argent me permit de voyager aux États-Unis avec mes amis pour voir des spectacles de musique du groupe. Phish était également un groupe suivi par les Deadheads et Junta se retrouva très vite dans mes oreilles. Un album qui accompagna donc cet engouement premier, mais qui me conduisit plus loin comme il fit écho à l’absurde présent dans mes premiers écrits et ouvrit la porte à une certaine compréhension et intérêt pour le jazz.
Très polyvalents, excellents musiciens, les membres du groupe fusionnent dans ce double album léger et coloré des mélodies hypnotisantes et parfois avant-gardistes, rigolottes, profondes, parfois sublimes à leur façon, nouvelles pour l’époque et jamais vraiment imitées. Elles me portèrent aussi souvent loin dans l’imaginaire et m’accompagnèrent jusqu’ici. Celles de cet album et d’un des suivants du nom de Rift, également une petite perle de musique rock progressive aux accents contemporains qui m’accompagne encore.
En conclusion, j’écoute maintenant peu de rock progressif et ces albums ne me nourrissent plus autant, ayant marqué ma vie, les ayant trop aimés longtemps… D’ailleurs, j’écouterai peut-être davantage maintenant Mark Knopfler que Dire Straits, Roger Waters que Pink Floyd, Robert Plant que Led Zeppelin, mais cela est sans doute -avec tout le reste des types de musique variés que j’écoute- seulement prolonger l’amour.
Jean Perron
Jean Perron habite l’Outaouais. En plus d’écrire de la poésie, il compose des chansons et fait des romans. Il est l’auteur de 23 livres. Son plus récent recueil, Reprendre pied sur l’horizon, figure dans le Top 15 des meilleurs livres de La Métropole.
Mes choix ne constituent en rien un palmarès. Je présente les quatre premiers dans l’ordre où ces albums ont été importants dans mon cheminement, en poésie et en musique et plusieurs autres pourraient faire partie de cette liste. Le dernier est très récent et est représentatif de la nécessité intérieure de continuer de créer librement.
1) Sticky Fingers (1971) The Rolling Stones
Je n’étais encore qu’un pré-adolescent quand j’ai découvert, d’abord sur des 45 tours, certaines chansons de Sticky Fingers. Un album que j’aime encore écouter. D’un bout à l’autre de cet album, de la trépidante Brown Sugar à la planante Moonlight Mile, en passant par l’émouvante Wild Horses et l’irrésistible Can’t You Hear Me Knocking.
Les guitares au son à la fois brut et finement ciselé de Keith Richards, Mick Taylor et Mick Jagger (sur certains titres) sont omniprésentes, à la fois simples et habilement orchestrées. Le saxophone de Bobby Keys, quelques pianistes très inspirés et la pochette du disque signée Andy Warhol contribuent aussi à faire de Sticky Fingers un incontournable. J’ai appris des Stones qu’on peut intégrer plusieurs genres à un style unique, personnel et bien défini.
2) Le Cauchemar Américain (1976) Aut’chose
Cet album, dont le titre est plus que jamais d’actualité, commence sur les chapeaux de roue avec Les Pays d’en haut, dans laquelle cette expression quitte le terroir de Claude-Henri Grignon pour entrer de plain-pied dans le monde de William Burroughs, où « les junkies ont tellement de tracks sur les bras, le P’tit Train du Nord court après ». Le ton est donné et Le cauchemar américain est le plus subversif des albums d’Aut’chose, ce qui n’est pas peu dire quand on sait que le groupe carbure à la provocation dans l’ensemble de son œuvre.
Sur des musiques de Jacques Racine, qui mélange avec brio le punk, le hard rock et le rock progressif, Lucien Francoeur, associé à la « contre-culture », ouvrait en fait les portes de la culture tout court aux jeunes rebelles de cette époque.
Entre autres dans le texte de Hollywood en plywood :
James Dean rime pas avec John Wayne
Saint-Denys Garneau est mort désossé
dans les corridors des écoles de l’ignorance
les yeux de Janis Joplin
les pieds d’Isodora Duncan
les mains de Jimi Hendrix
la tête de Brian Jones
le sourire de Lenny Bruce
le cœur d’Édith Piaf
dans les haut-parleurs de la solitude
la voix de Léo Ferré
3) Animals (1977) Pink Floyd
Animals, c’est un peu comme si George Orwell, pendant qu’il préparait La Ferme des animaux et Jean de La Fontaine, pendant qu’il écrivait ses Fables, s’étaient rencontrés dans les années 1970 au cours d’un voyage dans le temps et après avoir participé aux expériences du docteur Albert Hofmann avec les hallucinogènes. Mais c’est surtout l’album avec lequel Pink Floyd s’affiche résolument comme un groupe contestataire.
L’ordre politique (Pigs), l’ordre social (Sheep) et l’ordre économique (Dogs) sont pris à partie dans des textes aussi incisifs qu’imagés de Roger Waters. Pendant que Rick Wright aux claviers et Nick Mason à la batterie créent une atmosphère envoûtante et que David Gilmour aux guitares donne à l’ensemble une force musicale particulièrement intense qui culminera ensuite sur The Wall.
Je pourrais inclure plusieurs autres albums de Pink Floyd (y compris avec Syd Barrett) dans mes préférés, mais Animals est le plus marquant. D’autant plus que j’étais au légendaire spectacle du 6 juillet 1977 à Montréal dans un stade olympique bondé et survolté durant la tournée qui a suivi la sortie de cet album.
J’ai appris de Pink Floyd à tirer le meilleur de quelques accords pour construire une musique et lui donner vie, mais aussi à garder mes distances avec le show- business contre lequel Waters nous mettait déjà en garde dans les chansons Have a Cigar et Welcome to the Machine de l’album Wish You Were Here.
4) An American Prayer (1978) The Doors
De 1967 à 1971, les Doors ont sorti six albums enregistrés en studio et un en spectacle. Ils sont rapidement devenus des vedettes de l’ère psychédélique avec des spectacles souvent houleux. Le chanteur Jim Morrison fusionnait à sa manière les fêtes de la mythologie grecque, le chamanisme et le théâtre expérimental. Quand il est retrouvé mort dans des circonstances nébuleuses à Paris au début de juillet 1971, sa tombe au cimetière Père-Lachaise devient un lieu de pèlerinage où je suis moi-même déjà allé.
2003
En 1978, avec l’album An American Prayer, les Doors font revivre leur ancien chanteur qui commence aussi à être reconnu pour ses écrits en tant que poète. Cet album créé par Ray Manzarek, Robbie Krieger et John Densmore contient des extraits de chansons, y compris en spectacle, mais a surtout pour matière première des poèmes récités par James Douglas Morrison, la plupart enregistrés le jour de son vingt-septième et dernier anniversaire de naissance et des compositions instrumentales des Doors.
De cet album, j’ai appris que des textes et des musiques composés séparément et sans plan établi d’avance peuvent être jumelés plus tard. J’ai aussi retenu une chose importante de Jim Morrison : à la fin de sa courte vie, il disait que si c’était à recommencer, il ne chercherait pas à devenir une vedette et mènerait une vie plus tranquille et consacrée à la création.
5) Songs of a Lost War (2024) The Cure
On peut avoir un nom aussi banal que Robert Smith, ne pas rechercher la virtuosité axée sur des prouesses et pourtant avoir une signature musicale qui défie toute classification et transcende les modes. En 2024, avec son groupe The Cure, Robert (comme il se présente en toute simplicité) a fait un retour remarqué avec l’album Songs of a Lost World.
Formé à la fin des années 1970, The Cure a connu plusieurs succès commerciaux, entre autres avec des chansons comme Boys Don’t Cry, A Forest
et Just Like Heaven et les albums Disintegration et Wish, sans jamais pour autant devenir un groupe commercial. On l’a beaucoup associé au rock gothique, mais il rejette cette étiquette comme toutes les autres.
The Cure fait une musique festive et chargée d’émotion qui imprègne les zones d’ombre d’éclats de lumière. C’est un groupe rock qui a traversé le temps et dont le plus récent album n’a rien à envier à ses meilleures créations passées.
Alexandre Leboeuf
Alexandre Leboeuf nous présente son premier livre de poésie, Cérémonies boréales.
Identifier les 5 albums m’ayant le plus marqué revient à raconter, à partir de grands repères, ma propre histoire, mon itinéraire existentiel, les moments pivots de ma biographie. Ainsi, à l’aube de la cinquantaine, alors que ma vie regorge d’instants mémorables et que mon fragile tracé est jalonné par une multitude de découvertes musicales plus stimulantes les unes que les autres, l’exercice est loin d’être aisé et le jeu, bien qu’extrêmement amusant, sera forcément réducteur. Mais s’il faut jouer, je serai bon joueur!
1) L.A. Woman (1971) The Doors
Jim Morrison et The Doors sont apparus dans ma vie au même moment où les fêtes arrosées et les expérimentations adolescentes sonnaient la charge d’une fin de secondaire curieuse, joyeuse, assoiffée d’ivresse, contestataire et désinvolte. Aussi bien dire que la rencontre fut fructueuse parce que la musique enivrée du quatuor californien offre exactement ce que poursuit l’adolescent: une explosion de liberté, une expression criante du désir de vivre, une énergie ensorcelante invitant aux danses dionysiennes, aux rituels chamaniques, aux célébrations des mystères du désert et de la nuit.
Si tous les albums du groupe méritent amplement que l’on s’y attarde, L.A. Woman m’apparaît comme le plus accompli et le plus cohérent. J’irais même jusqu’à dire qu’avec ce sixième album studio, nous touchons du doigt la quintessence du rock des années 60/70.
La voix unique de Morrison, tantôt rugueuse tantôt presque cristalline, porte des textes profonds, critiques, révoltés, exaltés. La guitare de Robby Krieger, assurément au sommet de son art, s’amuse en fusionnant avec beaucoup de créativité rock, jazz et flamenco. John Densmore, le batteur du groupe, rythme les incessantes envolées par des interventions particulièrement précises et un son unique, authentique, reconnaissable. Finalement, Ray Manzarek, le génial claviériste, démontre encore une fois que sa maîtrise hors norme n’exclut aucunement les innovations ainsi que la constante recherche.
Avec L.A. Woman, il réserve incontestablement sa place au panthéon du rock et fait à nouveau oublier l’absence pourtant étonnante de bassiste au sein du groupe.
2- L’Heptade (1976), Harmonium
J’écoutais en boucle depuis longtemps les deux premiers albums d’Harmonium lorsque je me risquai à enfin pénétrer l’univers de l’Heptade. Rien d’évident aux premières écoutes : l’Heptade est un album mature, exigeant, déconcertant. Si on y reconnait parfois l’énergie, la plume ainsi que des thématiques des opus précédents, on demeure à des années lumières de ces chansons formatées susceptibles de jouer une fois de temps en temps sur les radios commerciales.
Mais la patience est une vertu généreuse et l’Heptade qui cultive la luxuriance, le symbolisme et l’étrange subtilité finit par se laisser apprivoiser, apprécier, adorer. Ainsi, c’est une véritable quête du sacré que nous propose Harmonium, tant et si bien que l’on n’écoute pas l’Heptade comme n’importe quel autre album. On voyage et communie avec Fiori et sa gang, puis on prend notre envol et s’élève, ensemble, depuis le premier ciel jusqu’aux espaces éthérés de la conscience.
3- The Smiths (1984), The Smiths
Reel around the fountain, You’ve got everything now, This charming man, Still ill, Hand in glove, What difference does it make : autant de trésors sur un même album relève de la magie. Et c’est effectivement un premier album envoûtant qui annonce la naissance des Smiths, un album inattendu, un album transcendant.
Il faut dire que la rencontre du chanteur-parolier Morrissey et du compositeur-guitariste Johnny Marr mène à des propositions d’une qualité exceptionnelle. La voix de Morrissey, percutante, berçante, pénétrant jusqu’aux fibres de notre chair, propose une expérience en soi tandis que le
jeu de guitare de Marr, créatif, mélodique, aussi bien radicalement rock que profondément mélancolique, invite à un voyage entre cosmos et chaos, entre comédie et tragédie. J’écoute encore régulièrement les Smiths et ma passion est telle qu’ils devraient m’accompagner jusqu’au tombeau!
4- Surfer Rosa (1988), Pixies
Pixies est un geyser, un volcan, une explosion atomique d’une beauté brutale… dans tous les cas une puissance inouïe susceptible de tout emporter dans sa chute ou son envol. Pour moi, il n’y a pas plus rock que ce quatuor bostonnais. Avec Surfer Rosa, c’est tout le potentiel de Pixies qui s’annonce : l’association de punk, de rock, de surf rock, même de métal, le jeu ondulatoire entre mélodie pop et déflagration, le passage du chant harmonieux au cri primal, puis au hurlement complètement disjoncté.
Naturellement, Surfer Rosa, c’est aussi le dévoilement de Frank Black (chant et guitare rythmique) et de son génie créatif, de Kim Deal (chant et basse) et de sa sensibilité punk totalement assumée, de Joey Santiago (guitare) et de ses rythmes trippants, puis de David Lovering (batterie) et de son très efficace jeu de percussions.
5- Disintegration (1989), The Cure
Pour mille et une raisons, je n’ai porté attention à The Cure que très tardivement ou trop tardivement, vers la fin de ma vingtaine pour être précis, mais comme on dit : il n’est jamais trop tard pour bien faire! Quelle découverte et quel entêtement à ne pas accepter plus tôt les expérimentations alternatives de ce groupe britannique dorénavant culte et incontournable.
Considéré comme l’un des albums majeurs des années 80/90, Disintegration est un chef-d’œuvre, ni plus ni moins. Huitième album studio du groupe (dont Robert Smith est aujourd’hui le seul membre fondateur encore actif), Disintegration est sombre, parfois même ténébreux, excessif, complexe et riche, brillamment construit et savamment développé, mais surtout d’une élégance irréprochable.
Plongé en pleine dépression, Robert Smith y porte une voix teintée de nostalgie, de mélancolie, mais également de cette joie furtive qui lui permet d’entrevoir l’amour comme nul autre. Si certains voient dans les textes un exercice égocentrique, j’ai plutôt l’impression que par sa propre douleur qu’il canalise, Smith tente avec une intensité émotionnelle émouvante, de s’approcher d’une fragilité humaine bien universelle.
——————————-
Fabriqué au Québec
Basé à Montréal, capitale mondiale du rock francophone
INFOGRAPHE: MURIEL MASSÉ
WEBMESTRE: MARCO GIGUERE
RÉDAC’CHEF: MURIEL MASSÉ
ÉDITEUR: GÉO GIGUÈRE
Merci de nous aider en contribuant à notre campagne de financement. Si vous songiez à appuyer notre site, c’est maintenant, c’est ici. Chaque contribution, qu’elle soit grande ou petite, aide à notre survie et appuie notre avenir. Appuyez Famille Rock pour aussi peu que 5 ou 10 $ – cela ne prend qu’une minute. Merci.

You must be logged in to post a comment Login