Spectacles

Sword Montréal

Sword, Club Soda de Montréal
Le 18 octobre 2025
Publié le 21 octobre 2025

 

Texte: Jérôme Brisson            Vidéos/Photos: Glen Bourgeois          Photos: Mario Vallée

Le métal québécois : son passé, son présent et son avenir

Ce samedi 18 octobre, des fidèles de trois générations ont répondu à l’invitation de Sword, pionniers de la musique métal au Québec. Célébrer le 45e anniversaire de leur fondation au Club Soda.

Photo: Mario Vallée

Qui l’aurait cru? Qui aurait cru qu’un jour votre humble serviteur, à l’orée de la soixantaine et arborant aujourd’hui fièrement sa barbe blanche de père Noël, se retrouverait devant son écran d’ordinateur à écrire le compte-rendu d’une prestation de tous les diables livrée samedi dernier. Un quatuor de p’tits gars de Saint-Bruno-de-Montarville, qui se sont décidés un jour de 1980 de suivre les traces de leurs idoles et de faire du gros heavy rock qui brasse?

Photo: Géo Giguère

Pas de nouvel album ni de tournée de spectacles à promouvoir, juste un beau rendez-vous entre ami(e)s, un prétexte pour se replonger avec délectation dans un répertoire certes concis. Seulement trois albums studio en carrière, mais d’une qualité exceptionnelle qui n’a pas pris une ride au fil des décennies. Une soirée qui se voulait également une fenêtre sur des groupes émergents, à savoir les formations montréalaises Linx et Paradise, qui ont su démontrer à un public conquis la santé et le dynamisme de la relève du métal québécois.

Linx

C’était à Linx que revenait l’honneur de partir le bal vers les 20 heures. La jeune formation rock alternatif industriel aux accents dark wave. À la base, un duo composé de la charismatique Zenab Jaber, ex The Anti-Queens, au chant, basse et guitare et Frédéric Gauthier, ex Projekt F, à la batterie et synthés. S’est joint par la suite le guitariste Simon.

Ouvrir avec The Prey, extrait de leur premier album Annihilation lancé officiellement le samedi précédent au Turbo Haüs. Histoire de montrer que leur musique possédait l’attitude et l’énergie nécessaires pour faire bouger les métalleux et métalleuses présents.

Photo: Glen Bourgeois

Photos: Glen Bourgeois

Alternant sans peine entre basse, guitare et micro, Zenab se révèle comme une redoutable meneuse, à l’allure gothique et ténébreuse et avec une voix puissante. Aussi à l’aise dans le chant mélodique que dans le rugissement guttural du death metal. Periodic Dance qui a suscité les approbations enthousiastes et les mains cornues tendues bien haut des spectateurs présents. Une prestation fort appréciée, bien qu’un peu courte : six chansons pour une vingtaine de minutes à peine. On en aurait repris vingt minutes de plus sans problème! Linx, une formation à surveiller très assurément.

Paradise

Leurs vidéoclips pour les chansons Straight From Hell et Hitting On All Sixes m’ayant mis l’eau à la bouche, j’avais très hâte de juger de visu pour la première fois la performance sur scène de Paradise. Formation apparue au début des années 2000 et qui a déjà compté parmi ses membres Mike Plant lui-même (à l’époque où Sword était encore en dormance) et Michel « Away » Langevin de Voïvod. Le regretté Denis « Piggy » D’amour a même collaboré au second album Paradise Hotel en 2005.

Toutefois, c’est avec le 3e album éponyme paru en 2020 que les médias spécialisés ont commencé à prêter l’oreille à ce heavy rock explosif, aux guitares bien grasses et accordées bas. Et avec ce chanteur aux longues tresses rastas à la voix graveleuse pleine de soul (j’ai pensé à Jon Oliva de Savatage).

Photo: Géo Giguère

Mes attentes – et, j’en suis sûr, celles de l’ensemble des spectateurs, incluant les membres de la gang de Famille Rock qui m’accompagnaient c’est-à-dire notre Grand Manitou Géo, Nanette De Bulle, Glen Bourgeois, Mario Vallée et Éric Roger – furent non seulement comblées, mais même outrepassées. Quelle claque magistrale nous avons reçue!

Glen Bourgeois, Nanette De Bulle, Jérôme Brisson et Géo Giguère

Bénéficiant d’une sono impeccable, le quintette montréalais – RL Black au chant, Frank Kelly à la guitare solo, Fred Crew Grr à la guitare rythmique, Fred Kelly à la basse et Mat Hias à la batterie – nous a asséné riff accrocheur après riff accrocheur, nous laissant à peine le temps de reprendre notre souffle.

Mention spéciale à RL pour qui l’expression « bête de scène » semble avoir été créée, une boule d’énergie et d’enthousiasme contagieux et irrésistible autant sur scène que dans la foule durant Who Do You Wanna Be. Le sourire qui illuminait le visage de Géo alors qu’il regardait ces quatre jeunes, qui avaient à peine l’âge légal de boire, en train de sauter et danser durant la prestation était on ne peut plus éloquent.

Ne ratez pas Paradise lorsqu’ils se produiront en spectacle près de chez vous.

Photos: Glen Bourgeois

Sword

Après le set ravageur de Paradise, d’aucuns auraient pu craindre que les héros de la soirée se soient ainsi fait voler la vedette. Fort heureusement, toute crainte qui aurait pu subsister à ce titre s’est dissipée dès que l’obscurité s’est faite dans l’enceinte du Club Soda dès les 21 h 30.

Photo: Géo Giguère

Apparaissent sous les acclamations des fans Mike Plant armé de sa Les Paul noire, Mike Larock avec sa basse Fender Precision en bandoulière. Dan Hughes derrière sa batterie en acrylique orange juchée sur une impressionnante plate-forme ornée d’écrans où seront projetés images et vidéos d’accompagnement. Alors que les vibrations de guitare et le murmure des cymbales s’intensifient, surgit enfin Rick Hughes, sourire aux lèvres et l’air gamin. Il donne le coup d’envoi avec Unleashing Hell du dernier album III, chanson de circonstance qui évoque les débuts du groupe.

Le groupe puisera judicieusement dans ses trois albums au cours de cette soirée riche en émotions, s’assurant de jouer tous les morceaux incontournables de leur répertoire, les préférés de leurs fans.

Children of Heaven fournit l’occasion au groupe de rendre à Ozzy, une influence fondatrice dont la photo est projetée sur les écrans. Le Prince des ténèbres ne sera d’ailleurs pas le seul grand disparu auquel le quatuor rendra hommage au cours de la soirée.

Même passés le cap de la soixantaine, les musiciens affichent une forme exceptionnelle et jouent « sur la coche », épaulés encore ici par une sono impeccable, bravo Johnny Huot!

Photos: Mario Vallée

Après le doublé Outta Control/Dare to Spit on My Grave, le groupe en profite pour rendre hommage à Ace Frehley de Kiss qui nous a quittés récemment. Il nous invite à replonger avec eux dans un bain de nostalgie en reprenant trois classiques qui figuraient dans leur répertoire à l’époque glorieuse des bars rock. Communication Breakdown de Led Zeppelin (une performance hallucinante de Rick Hughes, qui accote encore à 62 ans les notes suraiguës d’un Robert Plant à 20 ans!). Paranoid de Black Sabbath (avec Mike Plant qui a ressorti sa Gibson SG pour l’occasion en guise de clin d’œil à Tony Iommi). Let There Be Rock d’AC/DC, une occasion rarissime pour Rick de sortir une splendide guitare Gretsch et d’agir à titre de guitariste rythmique au sein de Sword (clin d’œil au regretté Malcolm Young cette fois!)

Les nostalgiques (dont je suis) auront noté, projetés sur les écrans géants de la plate-forme, les extraits de spectacles en VHS captés dans certains de ces endroits mythiques. Le Rock Palace à Sherbrooke, le Moustache à Montréal, etc. Nostalgie, quand tu nous tiens!

Land of The Brave s’ensuit, avec ce riff épique digne du Black Sabbath de la période Heaven and Hell, une des pièces de Sword les plus chères à mon cœur. Mais j’ai aussi un faible pour Bad Blood et son solo de guitare orné d’une wah-wah bien goûteuse. Après Spread The Pain et Life On The Sharp Edge (hélas sans la slide guitar de la version studio!), le groupe conclut avec son cheval de bataille, F. T. W (Follow The Wheels). Le refrain est repris à gorges déployées par les quelques 400 métallomanes enthousiastes présents.

Le temps de s’éclipser deux minutes au plus, Rick et ses collègues reviennent sur scène pour nous remercier du fond du cœur de notre loyauté. Ils nous assènent en guise de rappel, un triplé garanti, Prepare To Die, Stoned Again et l’indispensable Evil Spell. 

45 ans après leurs premières répétitions dans le sous-sol familial de Saint-Bruno-de- Montarville, les quatre p’tits gars ont des raisons d’être fiers du chemin parcouru. Ils ont battu le sentier et maintenant, c’est au tour des artistes de la relève comme Linx et Paradise qui, après avoir emprunté le sentier, n’hésitent pas à en sortir pour tracer le leur.

Bon travail les gars!

Photo: Mario Vallée

Liste des chansons:

Unleashing Hell
Dirty Pig
(I Am) In Kommand
The Trouble Is
Stuck in Rock
Children of Heaven
Took My Chances
Outta Control
Dare to Spit on My Grave
Reprises : Communication Breakdown (Led Zeppelin)/Paranoid (Black Sabbath)/Let There Be Rock (AC/DC)
Land Of The Brave
Bad Blood
Spread The Pain
Life On The Sharp Edge
F. T. W. (Follow The Wheels)
Rappel: Prepare To Die – Stoned Again – Evil Spell

Famille Rock, pour ses lecteurs, a fait tirer 2 billets pour cet événement. Voici les gagnants. 

Les gagnants en compagnie de Nanette De Bulle    Photo: Géo Giguère

Devant le Club Soda Mario Vallée et Géo Giguère     Photo: Glen Bourgeois

Géo Giguère, Nanette De Bulle et Glen Bourgeois au restaurant Pool Room

Dans la loge, avant le spectacle. Nanette et Glen et les musiciens de Linx    Photo: Géo Giguère

Nanette et Mario avec les musiciens de Paradise    Photo: Géo Giguère

Au kiosque des marchandises Sword. Leur gérant Richard Chartrand (avec la casquette)    Photo: Géo Giguère

Après le spectacle (à l’arrière-scène)

Nanette, Rick et Mike     Photo: Nancy

Éric Roger, Mike Plant, Nanette et Jérôme Brisson     Photo: Nancy  

Mike Plant en compagnie de Zenab Jaber     Photos: Mario Vallée

Photo: Nanette De Bulle

 

Fabriqué au Québec
Basé à Montréal, capitale mondiale du rock francophone

Photo de bannière: Glen Bourgeois
BANNIÈRE: MURIEL MASSÉ
WEBMESTRE: MARCO GIGUÈRE
RÉDAC’CHEF: MURIEL MASSÉ
ÉDITEUR: GÉO GIGUÈRE

Merci de nous aider en contribuant à notre campagne de financement. Si vous songiez à appuyer notre site, c’est maintenant, c’est ici. Chaque contribution, qu’elle soit grande ou petite, aide à notre survie et appuie notre avenir. Appuyez Famille Rock pour aussi peu que 5 ou 10 $ – cela ne prend qu’une minute.

Click to comment

You must be logged in to post a comment Login

Laisser un commentaire

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

Archives

Compteur

  • 731 639 Visites

Suivez-nous

To Top

Honorons Nos Survivants Pleurons Nos disparus

Basé à Montréal, capitale mondiale du rock francophone!

Pour Un Monde Meilleur!

Fabriqué au Québec!