Chronique No # 9
Autopsie d’album revisité
ZZ TOP l’album Tres Hombres (1973)
Publié le 4 mars 2021
Par André Beaudoin
Je communique avec Géo pour prendre de ses nouvelles, car on sait très bien que notre cher ami a eu 74 chandelles et pour lui faire une proposition qu’il ne pourrait refuser. Shuuuuut! pas trop fort me dit-il, je lui dit qu’au contraire, il faut en parler et souligner aussi le 5e anniversaire de Famille Rock. Je lui propose alors pour cette période spéciale de son anniversaire, une chronique d’autopsie revisitée de son choix dans la collection d’albums qu’il m’a jadis léguée.
WoW, il aime l’idée et le concept. C’est sûr, Géo, tu lui parles d’une chronique à venir et c’est comme un cadeau de fête pour lui à chaque fois, et pour la rédaction de Famillerock.com. Pour l’aider à choisir un album, je lui propose des choix qui pour lui sont des coups de cœur. Elton Jonh, Rolling Stones, Supertramp ou un album québécois, Charlebois, Plume, Diane Dufresne, Marjo etc etc, Il y a plus de 800 albums. Le choix est grand. Je connais l’homme et subtilement, je lui glisse un ZZ TOP comme on dit on the side (La Grange) ça te dirait?
La réponse instantanée fut OUI et je lui confirme avoir vu dans la collection quelques ZZ TOP dont je crois me rappeler Tres Hombres sans savoir dans quel état était l’album avant la fameuse autopsie du DJ chirurgien, puisqu’il est important que le corps (l’album) soit dans un bon état. Ho ! je suis déjà transformé en DJ Chirurgien. Non Non, sors de ma tête, je parle avec Géo, qui au même moment, discute sur ce groupe qu’il aime beaucoup ! De très bons musiciens de blues et que, finalement, c’était un très bon choix. Ok, je te fais ça pour ta fête mon ami, sûr sûr, en attendant fait attention à toi le jeune vieux ! Drôle de coïncidence, l’album date de 1973, exactement ton âge 73 le Parrain !
Il est temps que je commence, ça me chatouille aux bouts des doigts. Allez, venez avec moi dans cette autopsie revisitée Spécial GÉO ZZ TOP. On se dirige dans la salle, on se lave les mains correctement, on porte un masque et des gants. Hummmm! Déjà entendu cela quelque part ces derniers mois !
Je reste toujours pareil au point de vue de la vie (jeunesse) des membres d’un groupe ou autres et qui que ce soit. Mais, je fais quand même un légère incision, côté biographie des membres de la formation ZZ TOP, qui sera une lecture de la fiche qui se retrouve toujours avec le corps (l’album) avec bien sûr quelques infos complémentaires pendant l’autopsie revisitée, ça ne peut pas nuire. Sur trois tables tournantes qui n’en font qu’une devant moi, on retrouve Dusty Hill, Billy Gibbons et Frank Beard, trio texan nés dans des régions différentes dans les années 1948-49 de Houston, Dallas et Frankston.
Groupe formé dans les débuts des années 1969 qui a subi plusieurs changements avant d’atteindre leur forme actuelle (lorsque Dusty Hill a remplacé le bassiste Billy Etheridge au début des années 1970). La raison du départ de ce dernier provenait principalement de son refus d’être lié par un contrat au studio d’enregistrement. Malheur pour lui, car peu de temps après le groupe signait un contrat avec London Records.
Le groupe est reconnu à leurs fortes racines blues et de motifs lyriques humoristiques s’appuyant fortement sur des sous-entendus, etc. Mais avec le temps, ils ont encore subi un autre changement de style musical en commençant par du rock inspiré du blues, puis en incorporant le new wave, le punk rock et oui, du dance rock et la cerise sur le sundae, l’utilisation intensive de synthétiseurs. Je pourrais dire et redire tout ce qui à été dit, mais nous avons une autopsie qui nous attend. Alors, je terminerai en soulignant que ZZ TOP est au Temple Rock and Roll Hall of Fame depuis 2004 et que le groupe se trouve au 80e rang des ventes d’albums aux États-Unis avec tenez vous bien, 25 millions d’unités. Eliminator (1983) à lui seul obtient 10 Millions d’unités vendues.
Titre : Tres Hombres
Année : 1973
Maison de disques : London Records inc
Production : Bill Ham
Ingénieur : Terry Manning (Ardent Studio), Robin Brian (Brian Studios)
Wannors Broders inc. # 7599-27381-2
Photographe : Galen Scott
Couverture de l’album : Bill Narum
Musiciens :
Billy Gibbons : Chant-guitare.
Dusty Hill : Chant-basse-claviers.
Frank Beard : Batterie
Côté A
1- Titre: Waitin for the Bus. Durée: 02:53.
J’entre dans la salle et à première vue (l’écoute), je constate que le corps (l’album) n’a pas subi de changements, toujours un lues rock avec des solos de guitares et d’harmonica «Spécial» bien ficelé et nos trois bodies sont encore en bon état et ensemble. La fusion des deux premières pièces, le retour de l’autobus et Jésus revient à la maison.
2- Jesus just left Chicago (03:29)
Je remarque au niveau de la gorge de Billy en m’approchant un peu plus, un début de transformation pour un style vocal à la black bluesman, on parle de style de voix et c’était efficace. Un bon Chuck Berry Childhood Sweetheart, écoutez la voix originale style blues. Jesus, pour lui, on ne pourrait pas le voir en personne mais lui, il nous verra quand même, Oui Oui, c’est écrit comme ça sur la fiche.
3- Beer Drinkers and Hell Raisers (03:23)
Cela ne fait que quelque minutes du début de cette autopsie et à l’écoute de cette pièce, j’aurais le goût d’une bonne bière et de soulever l’enfer. Je remarque qu’ils sont tous les trois des trips musicaux solides et avec des solos blues rock à la Stevie Ray Vaughan ou Eric Clapton. Changement de registre pour la suite, allons écouter.
4- Master of Sparks (03:29)
Ma main qui se retrouve tout près du cœur, soudainement, je ressens le rythme de la batterie de Frank Beard, le bout de mes doigts picotent comme de toutes petites étincelles, ma main se transforme en acier, au même moment la lumière dans la salle d’autopsie scintille à l’écoute de cette pièce. Après 3 minutes, je me suis calmé de ce piège de la mort musicale, soudain la porte claque et croyant avoir respiré mon dernier souffle, mais je n’en dis pas plus et il en va de soi, qu’ils sont passé Maîtres tous les trois.
5- Hot Blue and Righteous (03:20)
Que dire à ce moment, le corps (album) comme bien d’autres ont besoin de leur moment tendre. Une parole chaude à mon oreille et au même instant une présence au-dessus de nos Tres hombres, un ange blues chaud autour d’eux en permanence étant leur guide musical. Je referme le thorax et commence à faire les transferts des liquides dans tous les vaisseaux. Je tourne le corp (album) tout va comme prévu pour le moment. Maudit qu’il fait chaud.
Côté: B
1 Titre: Move me on Down the Line Durée: 02:30.
La voix de Gibbons fait plaisir à entendre mais ça sent le brûlé comme une courroie qui surchauffe, je vérifie rapidement en me plaçant directement sur la ligne. Du très bon blues rock accompagné de solos de Gibbons et Hill à un rythme soutenu de la part de Beard. Le trio parfait.
2- Prescius and Grace (03:09)
Je vois le liquide passer dans leurs veines et je crois qu’à l’écoute Billy G est à l’origine des harmoniques de sélections et que tout guitariste utilisera avec un certain abus, car tellement accrocheur comme résultat pour cette pièce. Le transfert des liquides se termine bientôt. Le temps file.
3- La Grange (03:51)
À ma grande surprise, la transfusion ne s’est pas effectuée comme prévu, double injection du produit et ça se remarque, je me réinstalle pour une autre transfusion et c’est reparti. Une voix dans ma tête qui dit «je veux savoir la rumeur répandue dans cette ville du Texas, la cabane, Chicken Ranch et la Grange et tu sais ce dont je parle, A Haw, Haw Haw Haw Bordel ! Le rythme soutenu, le bon blues rock, la voix de Billy et des riffs et grooves du Texas blues classic rock, comme on pourrait l’appeler. À L’écoute on peut presque sentir comme la chaleur, l’humidité et Noonshine de nos trois Hombres.
4- Sheik (04:00)
Cette chaleur se transporte musicalement dans celle-ci, comme si j’étais au Mexique à goûter un Burrito, comme ça «On voyage beaucoup dans ce corps» (album) sur des bases solides de blues, mais ici on est directement dans le funky blues et Beard avec son rythme continu, Hill contrôle et la voix Gibbons que dire, toujours à la hauteur. La fiche technique (pochette) est presque complète, la transfusion est terminée, tout est presque fait déjà, on achève.
5- Have you Heard (03:14)
Ce style de pièce qui pour moi à été précurseur de bien d’autres exemples autant du coté français dans ces années 1973 et plus, Émeute dans la prison de Pag ou Le blues de la bêtise humaine de Plume revendicateur dans la forme musicale ‘message’. Avez-vous bien entendu chers frères, eh bien aidons nous les uns les autres. Oui Oui Oui, c’est bien écrit comme ça. Dossier autopsie terminée, je referme la fiche technique (pochette) avec le corps (album).
De cet opus de 1973, leur troisième que je définis comme un groupe synonyme de Boogie Rock (blues), adeptes de voitures rapides et de belles femmes avec des gestes synchronisés de la main et la barbe abondante. Ils n’étaient que trois blues man quand même, avec un début modeste pour les ventes d’albums et des salles de concerts à moitié vides et de cet album Tres Hombres s’est avéré être leur percée commerciale. Leur genre effronté; de l’humour et l’image tellement texane sans excuses, on fait vraiment la différence avec d’autres groupes du côté du golfe, comme à titre d’exemple, Lynyrd-Skynyrd et la formation Allman Brothers Band qui étaient à mon avis un peu plus sudiste à l’époque.
Pour terminer ZZ Top, un blues enraciné imprégné du style Honkytonk de culture «Hot Rod» et de monument de la petite ville de jeunesse, ambiance désertique, cactus, téquila, des images colorées et graisseuses du hard rock. La voix est éraillée avec des accents nasillards et enfumés de l’Amérique profonde, les morceaux sont allongés avec des duels de guitare et de longs solos qui ont inspiré toutes les pièces de cet album. Les Texans portant très haut les emblèmes d’un rock sudiste rencontrent le rythme hard rock proposant un rock plus lourd marqué par le boogie. La rencontre d’un rock urbain, du blues et de ces rives du Mississipi. Voilà ZZ TOP. Vive le Blues, vive la Musique.
2020
BANNIÈRE: DANIEL MARSOLAIS
WEBMESTRE: STEVEN HENRY
RÉDAC’CHEF : MURIEL MASSÉ
ÉDITEUR: GÉO GIGUÈRE
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