Black Country Communion live en Europe
7 et 12 juin 2025
Publié le 17 juillet 2025
Texte/Photos: Patrick Loiselle
Encore et toujours classique, le Rock!
Le concept des «Supergroupes » existe depuis, au moins les années 60’, avec ce qui semble être le consensus du tout premier, avec le légendaire trio britannique Cream. C’est toujours excitant et intriguant quand plusieurs musiciens de renommée mondiale, provenant souvent de différentes sphères musicales, décident de s’unir pour une collaboration et même à l’occasion partir en tournée pour quelques soirées spéciales.
Le problème avec ces collaborations, c’est que généralement, elles sont de très courte durée. Les horaires à gérer pour chacun est souvent problématique et évidemment, les crises d’égo, pratiquement inévitables, peuvent rarement être évitées.
Mais, heureusement, il y a parfois l’exception à la règle avec Black Country Communion. Le supergroupe britanno-américain, composé de Glenn Hughes, voix et basse (Deep Purple, Trapeze, Black Sabbath, solo etc), Jason Bonham, batteur, le fils du légendaire John Bonham, le monstre du Blues américain à la guitare, Joe Bonamassa et le magicien des claviers, Derek Sherinian (Dream Theater, Sons of Apollo, solo etc), a effectivement sorti l’an dernier son 5e album studio depuis 2010, simplement intitulé V. On nous avait également promis quelques dates pour en faire la promotion en 2025.
J’ai déjà eu la chance de voir le groupe en spectacle, à leurs débuts, à San Diego en 2011 et malgré que les membres apprenaient seulement à travailler ensemble, on pouvait immédiatement apprécier le potentiel incroyable de l’unité.
C’était clair que si l’occasion se présenterait de les revoir à nouveau en spectacle, je m’organiserais pour que ça se réalise.
Finalement cette année, et fidèle à leur promesse et pour une des très rares occasions, tout le monde avait pu réserver un trou dans leur horaire respectif, pour planifier une très courte tournée européenne d’une dizaine de dates en juin.
Sweden Rock Festival
J’y serais donc pour deux d’entre-elles, soit au Sweden Rock Festival, du 4-7 juin, dans ce qui serait mon dernier show du Festival, avec un set un peu raccourci, pour les besoins de la cause. Quand l’organisation avait confirmé leur présence, ma décision de revenir pour une troisième année consécutive venait d’être prise sur le champ; je ne pouvais passer à côté de l’occasion!
Comme deuxième date, ça se passerait à Berlin, quelques jours plus tard, en tête d’affiche avec leur prestation complète cette fois.
Ça débute donc par le Sweden Rock, et comme c’est un festival, le temps est compté et c’est d’une plage de 75 minutes que le groupe bénéficiera. On n’aura donc pas le show complet, mais jeudi à Berlin, je me reprendrai. J’ai réussi, encore ce soir, à me positionner à mon endroit préféré, directement en face, accoté sur la seconde barrière. Exactement le même que j’ai eu pour pour tout le festival.
Quand même incroyable, bien que le groupe existe depuis 15 ans déjà, qu’ils ont 5 albums studio et un album live à leur actif, qu’ils n’en seraient qu’à leur 43e show live seulement en carrière ce soir!
C’est sur le coup de 19:00 et par un temps quand même agréable, que le groupe s’amène et débute immédiatement avec Sway de l’album BCC IV. Le son est très fort et comme tout le long du séjour, très clair. Tout est bien séparé, on entend tous les instruments clairement. La scène est vaste et le visuel très limité, avec seul le logo du groupe affiché en gros sur l’énorme écran LED à l’arrière. Pour l’occasion, c’est la musique qui prendra toute la place.
Suivront ensuite One Last Soul, Wanderlust et Save Me. Tout le monde se met en évidence. Glenn Hughes est toujours très en voix et quel joueur de basse il est également. On a tendance à l’oublier, parce qu’il est tellement reconnu pour sa voix, mais c’est tout un musicien. Contrairement aux albums studios où je trouve que Derek Sherinian est souvent très bas dans le mix, live il est très présent et c’est tant mieux, ça rajoute de la profondeur.
J’ai vu Jason Bonham plusieurs fois dans les dernières années, soit avec son groupe JBLZE et aussi avec Sammy Hagar l’été dernier, et je dois dire qu’il n’a jamais été aussi bon que ce soir. On dirait qu’il a trouvé son groove. C’est probablement un peu normal, il joue SON matériel et non celui des autres et ça paraît énormément. Il était monstrueux ce soir.
L’autre grande vedette est évidemment Joe Bonamassa. Il est juste trop bon. Joe c’est une machine et dans le contexte de BCC, il semble être très heureux de juste être le guitariste. Mais, il chante aussi à l’occasion et j’ai eu eu droit à ma pièce préférée du groupe, Song Of Yesterday et son magistral solo qui n’en finit plus. Juste épique!
Pour le reste, le groupe s’est promené parmi tous ses albums, sauf leur troisième The Afterglow. La superbe Cold, un des moments forts de Glenn et Red Sun du dernier album, avec un autre très long solo de Joe B. The Outsider, The Crow, Stay Free et une version aggressive de la pièce éponyme Black Country ont complété la soirée.
75 minutes de solide Classic Rock joué par des maîtres de leur instrument. Je le répète, le groupe n’a pas un grand historique à jouer ensemble et être si solide et tight malgré tout, démontre tout le talent de ces gens.
Ceci complétait de superbe façon mes 4 jours de festival et j’ai, une fois de plus, adoré mon expérience. Ce ne fut pas la meilleure année en terme de sélection de groupes, mais j’ai quand même vu plusieurs excellents shows. Je suis satisfait.
Iron Maiden et Bruce Spingsteen
Mais, ce n’est pas terminé, l’aventure se poursuivait avec Iron Maiden lundi soir à Copenhague pour le Run For Your Lives Tour. Depuis quelques années, je voyage rarement à l’extérieur s’il n’y a pas un show de Maiden dans les parages. Je déménageais ensuite mes pénates pour Berlin, où j’avais une deuxième date en 8 mois avec le Boss lui-même, Bruce Springsteen, avant de conclure mon Trip de la Mort; 3 pays, 7 soirs de show en 10 jours, avec ma deuxième séance de BCC.
BCC Berlin
Cette fois c’est au Columbiahalle de Berlin que ça se passerait. Drôle d’endroit, avec un look et feel très industriel. En terme de comparaison au niveau de la salle, ça pourrait ressembler au MTelus de Montréal. Une belle scène, avec amplement d’espace pour bouger et j’ai réussi à avoir mon spot désiré; en haut à l’étage, première rangée, juste en face de Joe Bonamassa. Exactement où j’aime m’installer au MTelus. Il est toujours important de bien faire ses recherches quand on visite une salle pour la première fois. Déformation professionnelle!
La salle était remplie à capacité et j’avoue avoir été agréablement surpris de la réaction de la foule. Très engagée et bruyante et même passablement jeune; ce qui m’a un peu étonné et c’est tant mieux.
La différence entre un show dans un festival, versus un show pour leurs fans, dans un environnement plus intime, est majeure et ça débute d’abord avec le setlist. On a eu droit à 45 minutes de plus qu’au Sweden Rock et quelques pièces supplémentaires. Mais, le gros avantage est que le temps n’est pas compté.
Quand un groupe de musiciens, habitués à « jammer », se retrouvent sur scène, un de leur plaisir est de justement se laisser aller, sans trop de contraintes et vivre un peu dangereusement. C’est exactement ce qu’on a pu voir et entendre ce soir. Certaines des pièces et solos furent rallongés et improvisés et la chimie sur scène était tellement plus évidente et palpable ce soir et dans ce contexte. Tout le monde avait ce plaisir évident d’être sur scène et ça se vivait!
Présentation des musiciens Vidéo: Eilenburg Chapter
La soirée fut mémorable, les performances superbes, avec en renfort la pièce Sista Jane du premier album, qui avait été laissée de côté en Suède, en mode très rallongée et improvisée, comme premier rappel.
Finalement, le moment grandiose, l’apothéose de la soirée et quelle façon de terminer l’assaut avec le classique de Deep Purple Mark III, Mistreated, de l’album BURN, en rappel final. Une version explosive de plus de 15 minutes, avec un jam incroyable de Joe Bonamassa, dans la portion centrale de la pièce. Glenn en a également profité pour prouver que l’âge et le temps n’ont pas encore eu le dessus sur lui, malgré ses 73 ans, en y allant de ses vocalises légendaires!
Vidéo: Eilenburg Chapter
La participation des gens pendant les soirées uniques de cette très courte mini-tournée européenne a été sans équivoque. Des salles remplies partout où ils sont passés, des passages aux prestigieux festivals Sweden Rock et au Hellfest, ont définitivement prouvé à tous et surtout au groupe lui-même, que le Classic Rock a toujours sa place dans le cœur des gens.
Il ne reste juste à espérer qu’on n’aura pas à attendre encore de nombreuses années avant que de nouvelles dates soient annoncées. Ce groupe est trop bon pour ne pas se réunir plus souvent!
Répertoire Berlin
Sway
One Last Soul
Wanderlust
Save Me
The Outsider
Song Of Yesterday
Red Sun
Cold
The Crow
Stay Free
Black Country
Rappel
Sista Jane
Mistreated (Deep Purple Mark III)
Fabriqué au Québec!
Basé à Montréal, capitale mondiale du rock francophone!
Photo de bannière: Patrick Loiselle
BANNIÈRE:MURIEL MASSÉ
WEBMESTRE: MARCO GIGUÈRE
RÉDAC’CHEF: MURIEL MASSÉ
ÉDITEUR: GÉO GIGUÈRE
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