Chroniques

Jon Hiseman Colosseum 

Explora Rock 57 Jon Hiseman 
Le batteur de Colosseum, Tempest et plus… 
Publié le 14 décembre 2025

Par : Sylvain Larouche

Salut à vous tous, bien heureux de vous retrouver cette semaine. Je ferai un détour vers Londres, le lieu de naissance d’un de mes batteurs favoris, Jon Hiseman.

Il a eu un parcours impressionnant malgré une personnalité discrète. Hiseman est né à Woolwich, Londres, en 1944. Il grandit dans un environnement où la musique classique et populaire se côtoyaient. Enfant, il étudia le piano et le violon, instruments qui lui donnèrent une solide base théorique et une sensibilité mélodique. Mais c’est à l’adolescence qu’il découvrit sa véritable passion ; la percussion. Ses premières expériences furent sur les timbales dans un petit orchestre, avant qu’il ne s’oriente vers la batterie.

Il était attiré par l’énergie du rock et du jazz moderne. Ses mentors furent autant ses professeurs de musique que les batteurs qu’il admirait sur la
scène britannique. L’influence de Ginger Baker, qu’il remplaça en 1966 dans le Graham Bond Organisation, fut déterminante. Hiseman assimila la liberté rythmique et l’audace stylistique de Baker, tout en développant une approche plus technique etanalytique.

À 18 ans, il jouait déjà semi-professionnellement dans des groupes de rhythm and blues et de jazz moderne sur la scène londonienne. En 1966, il devint batteur du Graham Bond Organisation, puis accompagna Georgie Fame et ses Blue Flames. Ces expériences lui permirent de se forger une réputation de musicien polyvalent, capable de passer du swing au rock psychédélique.

1967

En 1968, il rejoignit John Mayall & the Bluesbreakers, participant à l’album Bare Wires. Ce disque marqua une étape importante, il montrait déjà son goût pour les structures complexes et les improvisations étendues.

En avril 1968, Jon Hiseman fonda Colosseum, considéré comme l’un des groupes pionniers du jazz-rock européen. Avec des musiciens
comme Dick Heckstall-Smith et Dave Greenslade, Chris Farlowe et Dave Clem Clempson, il développa une musique qui mêlait improvisation jazz, puissance rock et sophistication progressive. Colosseum devint rapidement une référence, notamment grâce à des albums comme Valentyne Suite (1969), qui illustraient l’ambition de créer une musique hybride et intellectuelle.

Colosseum 1969 – Festival jazz de Montreux

Le groupe se dissout en 1971, mais l’impact fut durable. Colosseum ouvrit la voie à une génération de musiciens européens cherchant à dépasser les frontières stylistiques.

Après Colosseum, Hiseman fonda Tempest (1973), avec Allan Holdsworth et Mark Clarke. Ce projet, plus orienté vers le rock progressif
et la virtuosité instrumentale, confirma son rôle de catalyseur de talents. 

Tempest

Tempest: Mark Clarke, Jon Hiseman and Ollie Halsall.      Photo: Fin Costello

Puis, en 1975, il lança Colosseum II, avec Don Airey et Gary Moore. Ce groupe poussa encore plus loin la fusion jazz-rock, avec une intensité technique et une énergie électrique qui séduisirent les amateurs de virtuosité.

1978

Hiseman fut aussi un batteur de studio très demandé, jouant sur de nombreux enregistrements. En 1977, il travailla avec Andrew Lloyd Webber, apportant son sens du rythme à des projets de musique contemporaine

Il collabora étroitement avec sa femme, la saxophoniste Barbara Thompson, au sein du groupe Paraphernalia. Leur partenariat musical et personnel dura plus de cinquante ans et leur complicité artistique fut saluée dans toute l’Europe.

Dans les années 1980 et 1990, Hiseman participa à l’United Jazz & Rock Ensemble, un collectif pan-européen qui réunissait les meilleurs musiciens de jazz fusion.

Il reforme Colosseum en 1994, preuve de l’attachement du public à cette aventure musicale.

Jon Hiseman se distinguait par une technique irréprochable, une polyvalence stylistique, un rôle de leader et contrairement à des batteurs plus médiatisés comme John Bonham ou Keith Moon, Hiseman resta une figure discrète et respectée. Les critiques soulignent qu’il pouvait « jouer dans n’importe quel idiome » et qu’il était capable de « battre techniquement la plupart de ses contemporains »

1994

Dans les années 2000, Jon Hiseman continua à jouer et à enregistrer, notamment avec le trio JCM (Jon Hiseman, Clem Clempson, Mark Clarke).

En 2018, il succomba à un cancer du cerveau, laissant derrière lui une carrière de plus de cinquante ans et une empreinte indélébile sur la musique européenne.

Conclusion
La carrière de Jon Hiseman illustre l’évolution de la musique britannique et européenne entre les années 1960 et 2000. De ses débuts classiques à la fusion jazz-rock, il incarna la curiosité, la rigueur et l’audace. Son rôle de pédagogue, de mentor et de chef de groupe fit de lui une figure incontournable. Même s’il resta moins médiatisé que certains de ses contemporains.

Son héritage perdure à travers les enregistrements de Colosseum, Tempest, Colosseum II, Paraphernalia et l’United Jazz & Rock Ensemble.

Pour les batteurs et les amateurs de musique, Jon Hiseman demeure un modèle de créativité et de discipline.

C’est déjà tout pour cet Explora-Rock en espérant vous avoir fait connaître ou vous avoir fait redécouvrir ce grand magicien des baguettes percussives en Jon Hiseman.

À très bientôt chers membres.

Discographie:

Avec John Mayall & the Bluesbreakers :
Bare Wires (1968)
Avec Jack Bruce :
Songs for a Tailor – (1969)
Things We Like – (enregistré en 1968, sorti en 1970)
Avec Colosseum :
Those Who Are About To Die Salute You – (1969)
Valentyne Suite – (1969)
The Grass Is Greener – (1970)
Daughter of Time – (1970)
Colosseum Live – (1971)
Bread & Circuses – (1997)
Tomorrow’s Blues – (2003)
Live05 – (2007)
Avec Tempest :
Tempest – (1973)
Living in Fear – (1974)
Under The Blossom: The Anthology – (2005) [inclut les deux albums et les BBC sessions]
Avec Colosseum II :
Strange New Flesh – (1976)
Electric Savage – (1977)
War Dance – (1977)
Avec Andrew Lloyd Webber :
Variations (1978)

Avec United Jazz + Rock Ensemble
Live Im Schützenhaus (1977)
Teamwork (1978)
The Break Even Point (1979)
Live in Berlin (1981)
United Live Opus Sechs (1984)
Highlights (1984)
Round Seven (1987)
Na Endlich! (1992)
Highlights II (1994)
Die Neunte Von United (1996)
The UJRE plays Albert Mangelsdorff (1998)
X (1999)
The UJRE plays Wolfgang Dauner (2002)
The UJRE plays Volker Kriegel (2002)
Avec JCM (Jon Hiseman, Clem Clempson, Mark Clarke) :
Heroes (2018)
En solo :
A Night In The Sun – (1982)
About Time Too! – (1991)
 

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