Explora Rock 50
Larry Carlton
Publié le 23 juillet 2025
Par : Sylvain Larouche
Salut à vous tous chers membres, bien heureux de vous retrouver à nouveau pour un autre rendez-vous Explora-Rock estival. Aujourd’hui je vous parle d’un musicien guitariste, arrangeur et producteur que j’adore profondément depuis fort longtemps, qui malgré ses 77 ans bien sonnés, continue encore à nous faire vibrer au moyen de sa six cordes.
Éclectique et Prolifique
Il y a 35 ans, j’ai assisté au spectacle de Mr. 335 Carlton à la PDA de Montréal. Mémorable!
Larry Carlton naît le 2 mai 1948 à Torrance, en Californie, dans une région proche de Torrance–Harbor Gateway, en banlieue de Los Angeles. Il grandit dans une maison où la musique tient déjà une place importante, sa mère, jouait de la guitare acoustique dans sa jeunesse et son grand-père, jouait du violon.
Tout commence très tôt. À l’âge de 6 ans, il commence officiellement des cours avec Slim Edwards, dans un petit studio de musique de Harbor Gate. Ce même Edwards l’invite à improviser librement avant d’aborder les bases. Déjà à 9 ans en 1957, il se produit dans des concours locaux et remporte des prix comme la meilleure interprétation de St. Louis Blue. Adolescent, il intègre un groupe house band à Disneyland, tout en continuant les concours. Les guitaristes country Joe Maphis, Larry Collins, Ray Collins l’inspirent profondément. En 1962, à seulement 14 ans, Larry décroche son premier contrat professionnel.
Il y affine ses compétences techniques dans un contexte professionnel. Rapidement, le jeune Carlton s’ouvre à d’autres mondes sonores. Il entend Joe Pass via un enregistrement de Gerald Wilson Big Band, Moment of Truth 1962 et est bouleversé. Il développe alors un vif intérêt pour le jazz, tout en s’imprégnant des jeux de Barney Kessel, Wes Montgomery et côté blues, de B.B. King. Il écoute également John Coltrane,
notamment l’album Ballads (1963), qui le marque durablement.
Parallèlement à ses activités musicales, Larry étudie à Narbonne High School, puis à Los Angeles Harbor College où il suit une formation musicale. Il se produit même dans un combo scolaire lors d’un festival de jazz en 1966. Plus tard, il poursuit brièvement ses études à la Cal State Long Beach College pendant la fin de l’ère de la guerre du Vietnam.
En 1968, Larry publie son premier album, With a Little Help from My Friends, sur le label Uni Records. L’album, imprégné de touches jazz et de sa première influence pour Wes Montgomery, lui vaut de la reconnaissance. La même année, il tourne avec le groupe vocal The Fifth Dimension. Il devient également musicien de studio, en participant à des jingles et à la série pour enfants Mrs. Alphabet, incarnant même le personnage “Larry Guitar”.
À partir de 1970, Carlton enchaîne les sessions pop; Vicki Carr, Andy Williams, The Partridge Family. Il s’impose rapidement comme un musicien recherché dans les studios de Los Angeles. Il participe jusqu’à 500 sessions par an dans les années 1970. En 1971, peu après que le groupe a enlevé “Jazz” de son nom, Larry rejoint The Crusaders. Il restera avec eux jusqu’en 1976, contribuant à 13 albums aux côtés de Joe Sample, Wilton Felder et Stix Hooper, Larry mûrit considérablement. Il s’ouvre à de nouvelles formes musicales et développe une approche rythmique empreinte de blues.
1973
1976
Sur l’album Southern Comfort en 1974, le morceau A Ballad for Joe se distingue vraiment. C’est avec sa légendaire Gibson ES335 qui
deviendra son instrument iconique, lui valant le surnom Mr. 335 qu’il développe un son chaud, poli, avec usage caractéristique du volume pédale & techniques de tapping sur des enregistrements comme Crusader One en 1971.
À partir de mi années 1970, Carlton devient incontournable. Il participe à des albums de Steely Dan, Joni Mitchell (Court and Spark, Hejira), Michael Jackson, Dolly Parton, Quincy Jones, Sammy Davis Jr., Linda Ronstadt et beaucoup d’autres.
En 1976, il enregistre l’emblématique solo de guitare sur Kid Charlemagne (Steely Dan, The Royal Scam). Deux solos complets, réalisés en prises distinctes, qui deviendront un modèle d’équilibre entre jazz, blues et phrasing rock. Après plusieurs disques indépendants, en 1978 Larry signe avec Warner Bros. Il sort son album Larry Carlton, suivi par Strikes Twice (1980), Sleepwalk (1981), Eight Times Up (1982), puis Friends (1983) tous reconnus et plusieurs nominés aux Grammys.
1980
Il compose divers thèmes TV et le cinéma Against All Odds, Who’s the Boss, mais surtout Hill Street Blues, pour lequel il obtient le Grammy de la meilleure performance instrumentale pop en 1981.
1983
En 1986, Carlton signe chez MCA et sort Discovery, un album entièrement acoustique intégrant une reprise instrumentale de Minute by Minute de Doobie Brothers, qui lui vaut un autre Grammy en 1987. L’album live Last Nite (1987) est également nominé au Grammy jazz.
En décembre 1988, Larry est victime d’un tir dans la gorge devant son studio “Room 335” à Burbank. Le bilan, carotides touchées, nerf des cordes vocales paralysé, nerfs du bras gauche endommagés. Sa voix et sa main restent partiellement inutilisables plusieurs mois. Il effectue une rééducation longue et tenace.
Le 9 décembre 1988, il donne un concert de bienfaisance au Universal Amphitheater, célébrant sa guérison. Il fonde ensuite l’association Helping Innocent People pour soutenir les victimes de violence. Malgré la cicatrice, il poursuit son activité artistique avec constance. Dans les années 1990, il publie On Solid Ground (1989), Collection (1990), Kid Gloves, Renegade Gentleman (1993), Gift (1996) et With a Little Help from My Friends (1996) chez GRP et Edsel. Il met également à profit son studio pour faire de la production et arrangements, y compris pour sa femme Michele Pillar.
En 1997, il remplace Lee Ritenour dans le groupe fusion Fourplay aux côtés de Bob James. Il participe à six albums avant de quitter le groupe en 2010 pour se concentrer sur sa carrière solo.
2009
En 2002, son album No Substitutions Live in Osaka avec Steve Lukather décroche un Grammy du meilleur album instrumental. Il collabore avec le guitariste japonais Tak Matsumoto sur l’album Take Your Pick (2010), qui remporte un Grammy 2011. Il continue à sortir des albums, tel The Jazz King (2008), et joue encore régulièrement en tournée, en particulier au Japon et en Asie.
2001
Larry Carlton n’est pas seulement un virtuose de l’instrument. C’est un artisan du son, un penseur musical, un arrangeur instinctif. Sa carrière incarne l’excellence discrète sans tapage, sans ego, mais avec exigence et profondeur.
Sa capacité à servir la chanson, à jouer moins pour dire plus, à faire respirer la musique, en fait une référence incontournable. Là où d’autres misent sur la vitesse ou la démonstration, lui choisit l’émotion et la justesse. Carlton reste un repère essentiel pour toute personne qui veut comprendre ce qu’est l’élégance musicale.
Voilà pour cet Explora- Rock, en espérant avoir suscité en vous l’intérêt à découvrir une belle garniture de sa brillante carrière. Merci à vous Mr. Carlton. Je vais m’abstenir à tout inclure de sa discographie car elle est très exhaustive.
Discographie :
With A Little Help (1968)
Singing/Playing (1973)
Larry Carlton (1978)
MR.335 Live in Japan (1977) (importation japonaise)
Strikes Twice (1980)
Sleepwalk (1982)
Eight Times Up (1982)
Friends (1983)
Alone/But Never Alone (1985)
Last Nite (1986)
Discovery (1987)
On Solid Ground (1989)
Christmas At My House (1989)
Collection (1990)
The Best of Mr.335 (1992)
Kid Gloves (1992)
Renegade Gentleman (1993)
1993
Larry & Lee (1995)
The Gift (1996)
Collection Vol.2 (1997)
Fingerprints (2000)
No Substitution (2001)
Deep Into It (2001)
Sapphire Blue (2003)
The Very Best of Larry Carlton (2005)
Firewire (2005)
Live In Tokyo » (avec Robben Ford) (2007)
The Jazz King (2007)
Jazz King (2008)
Take your pick (2010)
Greatest Hits Rerecorded Vol.1 (2010)
Larry Carlton Plays the Sound Of Philadelphia (2011)
The Paris Concert (2012)
Four Hands & A Heart, Vol.1 (Compilation) (2012)
Autres Artistes:
Crusaders :
Crusaders 1 (1972)
The 2nd Crusade (1973)
Unsung Heroes (1973)
Scratch (1974)
Southern Comfort (1974)
Chain Reaction (1975)
Those Southern Knights (1976)
Free as the Wind (1977)
The Good and Bad Times (1986)
Happy Again (1995)
Louisiana Hot Sauce (1996)
Joni Mitchell:
Court and Spark (1974)
The Hissing of Summer Lawns (1975)
Hejira (1976)
Don Juan’s Reckless Daughter (1977)
Wild Things Run Fast (1982)
Steely Dan:
Katy Lied (1975)
The Royal Scam (1976)
Aja (1977)
Gaucho (1980)
(Voir Wikipédia pour la centaine d’artistes avec lesquels Carlton a participé.)
Fabriqué au Québec
Basé à Montréal, capitale mondiale du rock francophone
INFOGRAPHE: MURIEL MASSÉ
WEBMESTRE: MARCO GIGUERE
RÉDAC’CHEF: MURIEL MASSÉ
ÉDITEUR: GÉO GIGUÈRE
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