1979 selon Ricardo (2e partie)
Publié le 22 février 2025
Par Ricardo Langlois
La musique c’est toute ma vie. Un voyage qui ne finit jamais. La vérité tient à la pureté d’une voix (celle de David Gilmour ou Roger
Hodgson). La vérité se trouve dans la musique de mon adolescence. Je ferme les yeux et je suis déjà au ciel. Comment aimer? Comment
pleurer?
Voici 8 albums importants de 1979 entre solitude et grandes amitiés. Tous des classiques pour moi.
Motorhead, Overkill
Overkill, c’est pas un album que l’on peut conseiller à n’importe qui. Ça commence avec une grosse double-pédale, c’est remplie de gros riffs de guitare sur-électrifiée, de lignes de basse ultra-puissante (aaah, le solo de basse de Stay clean, quel tuerie) et il y a Lemmy qui gueule. C’est pas facile à vivre pour tout le monde. Par contre pour tous les fans de Rock’N’Roll pur, simple et efficace. C’est magique.
C’est de la sueur, du cuir, du clou et de la fureur, (je sais plus où j’avais lu ça, mais j’avais bien aimé).
Van Halen, II
Eh bien, Van Halen II, bien sûr ! Et il a repris là où le précédent s’était arrêté, si ce n’est pas exactement. Après avoir donné le coup d’envoi avec une reprise utile mais quelque peu serrée d’un morceau de Linda Ronstadt, les gars passent à la vitesse supérieure avec l’un des meilleurs airs de fête du hard rock de tous les temps, Dance The Night Away. Il a des côtelettes, il a de la mélodie, c’est un bon moment qui attend de se produire. « Tente ta chance, tu es assez vieux pour DANSER TOUTE LA NUIT ».
Diamond Dave chante dans le micro alors qu’Eddie Van Halen pose de savoureux plans de guitare derrière lui et que les garçons se joignent à lui avec de superbes harmonies vocales. Ce qui a toujours été une force sous-estimée de ce groupe. C’est de la musique joyeuse… Van Halen est juste là pour passer un bon moment. Et ils font un excellent travail pour le transmettre.
Alors que Dance The Night Away était la chose la plus pop que le groupe ait jamais faite sur disque jusqu’à ce moment-là, à l’époque, la pop n’était pas la carte de visite de Van Halen comme elle le deviendrait plus tard. Non, le hard rock chaud, en sueur et sexy était l’as de Van Halen dans le trou. Et ce n’est qu’à la dernière chanson de l’album que ce morceau léger comme Dance The Night Away a montré son visage à nouveau. Au lieu de cela, nous obtenons beaucoup de ce que nous avons obtenu sur le premier album. La plupart du temps, c’est très bon.
L’exubérant Somebody Get me A Doctor trouve Dave et les garçons en chaleur pour un peu d’amour alors que ce morceau fume avec des riffs lourds, une batterie grandiloquente et une basse tonitruante. « Je suis surchargé, je peux à peine marcher », proclame Dave. Donc, vous savez, quoi qu’il a, il a mal car il gémit comme un train de tchou-tchou et la musique le pousse en avant.
Bottoms Up suit ce morceau fumant avec un boogie hard rock qui ferait rougir ZZ Top et des paroles qui ne laissent aucun doute sur l’intention du désir de Dave. Bottoms Up n’est pas une chanson à boire, bien que dans les bars du pays, je suis sûr que ça l’a été. Mais c’est une chanson sur le fait de se pencher et de frapper à la maison, et avec des paroles comme « pretty maids all in a row / go on set’em up », vous savez juste qu’un peu de claquement du genre non buveur va se faire !
En show, c’est phénoménal. Eddie Van Halen, le surdoué bouge tout le temps. Merci Pop Rock!
Kiss, Dynasty
7ème album de Kiss, Dynasty paraît en 1979 deux ans après le très bon Love Gun et juste après les 4 fameux albums solo de chacun des membres aux fortunes diverses, présentant du bon et du franchement moyen. Dynasty est l’album de la rupture pour Kiss. Jusqu’à présent, le groupe n’avait jamais dévié de sa ligne musicale Hard Rock’n’Roll, mais suivant la mode du moment et ne souhaitant pas être largué commercialement après déjà quelques années de carrière. Le quatuor va mélanger à son rock des influences disco, mouvement au top en cette fin des années 70.

1979 – Photo : Richard Creamer
Cela va donner un des albums les plus controversés de Kiss, mais aussi et paradoxalement celui avec son tube le plus énorme. Les fans et même les plus obtus vont en effet avoir bien du mal à accepter ce changement assez radical d’orientation musicale. Et de fait Dynasty malgré de bons moments s’avère être le disque le plus faible du groupe à ce moment de sa carrière. Quand on rajoute qu’en coulisses, le groupe bat déjà de l’aile (Criss n’a en fait joué de la batterie que sur un titre remplacé sur les autres par Anton Fig de manière fort discrète), on n’est pas loin d’une catastrophe complète.
Car sous l’influence assez néfaste du producteur Vini Poncia, Kiss va se perdre dans un style qui n’est pas le sien et rares sont les éclaircies dans ses neuf pistes. Il y a évidemment le tube absolu de Kiss, bombe disco-rock imparable écrite en partie par un Stanley qui voulait prouver que
Kiss pouvait écrire un hit disco fun à succès. Et il a réussi son pari au-delà de ses espérances car I Was Made For Loving You avec son célèbre refrain est en effet un tube absolu. Idéal pour être repris en chœur, à la ligne de basse omniprésente et l’air entêtant.
À côté, c’est un peu le désert. Il y a la reprise des Rolling Stones, 2000 Man, certes de qualité mais qui n’apporte absolument rien à l’excellent titre original. Ensuite il y a un autre succès, Sure Know Something, coécrit par Desmond Child. Assez réussi avec un refrain énorme, mais
complètement interchangeable avec n’importe quel titre écrit par Child dans ce registre sans guère d’âme.
Queen Live Killers
Je remercie mes amis de Saint-Bruno de m’avoir emmené voir Queen live au Forum de Montréal. C’est l’album avant The Game qui marque un tournant important pour le groupe.
La première face de l’album ne met pas vraiment en valeur le talent du groupe et ne parvient pas vraiment à prendre de l’élan jusqu’à ce que Get Down Make Love, avec l’utilisation du Red Special (guitare de Brian May), rende l’écoute quelque peu trippante. Dès lors, Live Killers ne manque pas d’étonner et parvient à rester cohérent, donnant à l’auditeur l’impression d’être réellement à un concert de Queen (bien qu’avec des tas d’overdubs et la censure sur Death On Two Legs).
La première face se concentre sur ce que j’appelle le medley Death On Two Legs. Ce medley particulier, comparé aux medleys du circuit précédent, manque à la fois de cohérence et d’élan, et ne parvient tout simplement pas à susciter l’intérêt.
La deuxième face, composée principalement du set acoustique, montre l’unité du groupe et à quel point ils travaillent bien ensemble malgré le fait que les chansons soient réduites à des instruments principalement acoustiques.
La troisième face est tout simplement une vitrine de Brian May, avec un excellent solo sur Don’t Stop Me Know. Le grand point culminant de la face (et de l’album) doit être Brighton Rock, avec un solo fulgurant de May.
Utilisant le Red Special à son plein potentiel, il parvient à superposer notes sur notes pour créer un régal absolu et absolu pour les oreilles.
La face quatre, comme la face deux, est un effort de groupe complet, avec tous ceux qui donnent tout ce qu’ils ont. Malgré cela, il se trouve que c’est aussi une chance pour la section rythmique de briller, avec les capacités de Roger Taylor et John Deacon mises à leur maximum.
Bien qu’il ne s’agisse pas du meilleur disque live (Yessongs me vient à l’esprit…), Live Killers est un disque essentiel pour un fan de Queen et/ou tous ceux qui aiment écouter des artistes classiques en direct, surtout dans la fleur de l’âge.
Notes :
Merci aux revues Rock N Folk et Rolling Stones pour certains commentaires.
Ricardo Langlois a été journaliste dès 1980 au journal Pop Rock. En mars, il nous présente un septième livre de poésie Musique du cœur.
Fabriqué au Québec
Basé à Montréal, capitale mondiale du rock francophone
INFOGRAPHE: MURIEL MASSÉ
WEBMESTRE: MARCO GIGUERE
RÉDAC’CHEF: MURIEL MASSÉ
ÉDITEUR: GÉO GIGUÈRE
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