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AC/DC Top 5

Le top 5 AC/DC de Ricardo
Publié le 13 mars 2024

Par Ricardo Langlois

AC/DC

Quand j’ai commencé comme journaliste à Pop Rock, AC/DC était au sommet. Il y avait dans la revue française Best, leur référendum 1980-81 : ACDC 31.7% suivi des Clash 10,7%, Scorpions 4,1%, Kiss 3,3%, Iron Maiden 1.7%… À partir de 1983, avec la revue Enfer, le groupe Metallica deviendra le chouchou des Français et des Québécois.

Je vous présente un top 5 bien personnel. Le dernier album Power Up, leur dix-septième album sorti en 2020, a été une surprise pour les fans. Il est dédié au guitariste Malcolm Young décédé en 2017. Il a été numéro un dans 21 pays. AC/DC, c’est la jeunesse éternelle.

AC/DC, Highway to Hell (1979)

Pour Malcolm Young, le guitariste rythmique d’AC/DC, tout reposait sur le riff. Il s’est présenté avec celui de Highway to Hell au début de 1979. Dès le départ, il a su que celui-ci possédait quelque chose de spécial. Avec cette forme de franchise et de vulgarité qui a toujours caractérisé le groupe, Young a déclaré : « Des centaines de riffs voyaient le jour quotidiennement. Mais nous avions le sentiment que celui-ci cassait vraiment la baraque. Il ressortait autant que les couilles d’un chien. »

Ce riff staccato était parfait. Il impressionnait par sa simplicité, rappelant le morceau All right now de Free. De cette séquence est née ce que l’on peut considérer comme l’œuvre la plus importante de la carrière d’ACDC, Highway to Hell est la chanson titre de l’album sorti au cours de l’été 1979- le premier de la formation australo-britannique qui s’est vendu à un million d’exemplaires.

Pour la première fois, elle a placé un hit dans le top 10 en dehors de l’Océanie (au Royaume-Uni). Plus important encore : Ce disque a permis à AC/DC de percer en Amérique, souligne Angus Young. Highway to Hell est devenu le premier simple extrait de l’album. Il a permis à AC/DC de s’imposer durablement sur les radios américaines (on peut parler d’une reconnaissance tardive). Les confrères d’Angus ont adoré ce morceau.

« Ma chanson d’AC/DC préférée, c’est Highway to Hell », a ainsi indiqué Billy Gibbons de ZZ Top.

À ma grande surprise, j’ai entendu ma grand-mère l’accompagner au chant. Malheureusement, le succès fut vite assombri par une tragédie. Le 19 février 1980, moins d’un mois après la fin de la tournée Highway To Hell, on a retrouvé le chanteur Bon Scott mort à Londres. Il avait beaucoup bu durant la nuit. Les circonstances de son décès ont fait l’objet de multiples spéculations.

AC/DC, Back in Black (1980)

Difficile de trouver dans l’histoire du rock un album plus marquant que Back In Black. Tout d’abord parce qu’il s’agit de l’album de rock le plus vendu au monde (42 millions de copies tout de même, soit un album toutes les 20 sec en moyenne). Et surtout car il sert d’éloge funèbre au très charismatique Bon Scott, décédé quelques mois auparavant. C’est dans ce contexte pas simple que déboule Brian « The Throat » Johnson, avide de montrer qu’il a tout à fait sa place dans le combo australien.

Suite au décès aussi tragique que soudain de Bon Scott, les frères Young parviennent à surmonter l’immense chagrin qui les habite et décident que la meilleure façon de saluer la mort de leur ami est de continuer de faire exister AC/DC. Ils engagent Brian Johnson et enregistrent Back In Black en quelques mois. Inutile d’avoir fait de grandes études de psychologie pour comprendre la signification du titre et de la pochette entièrement noire du vinyle : le fantôme de Bon Scott plane.

2022, Brian Johnson parle de Bon Scott

Pourtant l’album est loin d’être funèbre et à l’exception de deux titres dédiés à feu Scott (la légendaire Hell’s Bells et Have a Drink on Me). L’ensemble des titres semble plutôt célébrer le mode de vie qu’affectionnait Scott à grand renfort de riffs rock n’ roll. Rock n’Roll? Plus tant que ça, finalement… Bien sûr il y a toujours
cette petite touche blues/rock qui peuple la musique des frangins, mais le ton s’est nettement durci depuis Highway To Hell et la voix du père Johnson n’arrange pas les choses. Nettement plus rapeux et beaucoup moins chaleureux. Le timbre du gaillard est plus propice aux déferlantes nerveuses qu’aux déclamations sexy/malsaines de son prédécesseur et son arrivée fait plonger définitivement le groupe dans le hard rock.

Tout comme la production, d’ailleurs… Plus tendue et axée sur les guitares (qui gagnent en saturation), elle donne aux titres un regain de puissance mais fait perdre le côté « live » et chaleureux des premières productions. Étant donné l’histoire particulière de cet album, il est très facile de croire que le succès de Back In Black ne repose que sur l’aura qui entoure la mort de Bon Scott et tout le décorum qui entoure la sortie de l’album.

Si cela n’est pas entièrement faux, ça n’en est pas moins réducteur. Il ne faut pas perdre de vue que l’album des Australiens est peuplé d’excellentes chansons, dont certaines deviendront les « hymnes » des tournées gigantesques, apanage du AC/DC post-Scott. À commencer par le morceau titre Back In Black. Bénéficiant d’un riff inoxydable, d’un groove qui a brisé plusieurs générations de cervicales et d’un solo qui figure au Panthéon du rock (et ce final, ce final!). Ce morceau justifie à lui seul l’achat du disque.

Enfin avec Hells Bells, intro inquiétante, riff hargneux et le refrain mythique : énorme. Dans la même lignée Shoot to Thrill ou You Shook Me All Night font bonne figure : bon groove et excellentes lignes de chant d’un Johnson qui donne tout pour faire ses preuves (sans compter son petit côté canaille pas dégueulasse !) et qui y parvient.

Dans un registre moins hard-rock, Givin the Dog a Bone ou Shake a Leg font leur effet et la part belle aux riffs de la paire Young, qui, comme à leur habitude, sonnent comme un seul homme. Ajoutons à cela Rock N’ Roll Ain’t Noise Pollution, profession de foi d’un Brian Johnson qui semble à l’aise dans son nouveau rôle et qui vient prouver sa légitimité au sein du groupe.

AC/DC, Powerage (1978)

Le fait que Powerage soit le seul titre d’album d’AC/DC à ne pas figurer dans le refrain d’une de leurs chansons en dit long sur l’une des principales vertus de l’album, la subtilité. Certes, il n’y a pas grand-chose de subtil dans les riffs étranglés de Riff Raff ou de Kicked In The Teeth. Mais ailleurs, sur le magnifiquement lacrymose Down Payment Blues, l’espiègle What’s Next To The Moon, le plaintif et dans la poche Gone Shootin’, AC/DC fait preuve d’une discipline, d’un contrôle et d’une puissance contenue. Que seuls les joueurs les plus matures et les plus confiants peuvent atteindre.

Il s’agit de l’album du défunt leader Bon Scott. Une grande partie de la beauté de Powerage vient des portraits merveilleusement esquissés de Scott, d’hommes déçus et désespérés poussés au-delà du point de rupture par l’amour perdu et les poches vides. Aussi sûr de lui qu’il pouvait l’être, Scott a toujours eu une affinité pour les
brisés et les meurtris. Ce gars avec des trous dans ses chaussures, des trous dans ses dents et des patchs sur les patchs de son vieux jean. Powerage est une célébration de la force d’âme face à des revers écrasants.

Mais surtout, au cœur de l’album, il y a toujours de l’espoir, toujours un aperçu de ciel bleu pour ceux qui sont frappés dans le caniveau, comme en témoigne Sin City, un glorieux « fuck you » aux destins, un dernier hourra provocateur face à des probabilités cruellement empilées.

Après Powerage, AC/DC deviendrait plus fort, plus lisse et plus grand, mais ils ne feraient plus jamais preuve d’autant de cœur, d’âme et d’humanité.
« Quand Bon a chanté sur le fait d’aller à Sin City pour entrer dans Dieu sait quoi », nous a dit Billy Corgan de Smashing Pumpkin, « vous saviez – absolument sans aucun doute – qu’il savait de quoi il parlait. »

« Down Payment Blues est l’un de mes morceaux préférés d’AC/DC de tous les temps », a déclaré Slash. « L’une des chansons d’AC/DC les plus granuleuses mais aussi les plus mélodiquement articulées de tous les temps. De plus, la prémisse des paroles se lit comme l’histoire de ma vie.

C’était des chansons qui voulaient dire quelque chose. Il a été fait sous pression. Son prédécesseur, Let There Be Rock, a été le premier album d’AC/DC à ne pas entrer dans le Top 10 en Australie (au Royaume-Uni, il a atteint la 17e place, aux États-Unis, il n’a même pas fait le Hot 100). Le bassiste Mark Evans a été remplacé par l’Anglais Cliff Williams, un homme qui n’a pas pu obtenir de visa pour se produire en Australie. Atlantic, leur label new-yorkais, aurait aimé que le groupe donne maintenant à Bon la botte aussi, blâmant sa voix pour le manque de passage du groupe à la radio. Mais encore une fois, les guitaristes, les frères Young, ont décidé de s’acharner et de prouver à tout le monde qu’ils avaient tort. Ce qu’ils ont fait, de manière assez spectaculaire, avec Powerage.

AC/DC HighVoltage (1975)

L’album qui a fait connaître AC/DC au monde au-delà de l’Australie n’a pas été unanimement salué. Rolling Stone a décrit High Voltage comme un « plus bas historique » pour la musique rock.

L’album est composé des meilleurs morceaux des deux premiers albums australiens du groupe en 1975 : l’original High Voltage et T.N.T. Deux de ces chansons sont restées dans le set live d’AC/DC depuis. T.N.T. lui-même, avec sa sensibilité merveilleusement yobbish et le blues sale The Jack. Et dans Rock N’ Roll Singer et It’s a Long Way to the Top (If You Wanna Rock N Roll) – les histoires de rêves et de chagrins de Bon Scott – il y a une faim dans sa voix qui brûle.

La production, signée Harry Vanda et George Young, est nette et simpliste, à sa manière tout aussi bonne que les tours de boutons plus sophistiqués de Robert John Mutt Lange sur les diamants ultérieurs d’AC/DC tels que Highway To Hell et Back In Black. Et vous devez admirer l’audace d’inclure des cornemuses sur le morceau d’ouverture It’s A Long Way To The Top. L’héritage écossais d’AC/DC n’étant pas largement apprécié à ce stade précoce de leur carrière. Une première internationale à savourer.

AC/DC The Razors Edge (1990)

Le producteur Bruce Fairbairn, l’homme qui avait revitalisé la carrière d’Aerosmith trois ans plus tôt avec Permanent Vacation, a pris Angus Young à part : « Je veux que tu sonnes comme AC/DC quand tu avais dix-sept ans », a-t-il dit. Nulle part ailleurs ce son caractéristique n’a été mieux capturé que sur l’ouverture de The Razors Edge. 

Thunderstruck, introduit par un riff électrisant d’Angus Young, composé de doigtés martelés et tirés sur une corde de si à vide. Le morceau se construit de manière dynamique en utilisant des chants de terrasse et les martèlements brutaux mais simplistes du nouveau batteur Chris Slade pour émerger comme un niveleur de stade à la pointe de la technologie.

Cette prémisse simple a été martelée par Fire Your Guns et Moneytalks, le premier construit autour d’un riff de blues mordant et d’un discours sexuel classique à sens unique. Le second positionnant Johnson comme un lothario sordide de Wall Street (« Hey little girl, you want it all/The furs, the diamonds, the painting on the wall »). Instantanément addictif, il reste le simple américain le mieux classé d’AC/DC. La chanson-titre, à la sonorité inquiétante, était la plus rare des chansons d’AC/DC, une rumination sur la politique mondiale.

Note :
Les commentaires sur Powerage et High Voltage sont des traductions à partir du site loudersound.com

Ricardo a écrit 6 livres de poésie. J’habite le ciel 70 pages, illustrations en couleur 12$ frais de poste inclus.

 

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BANNIÈRE: MURIEL MASSÉ
WEBMESTRE: MARCO GIGUÈRE
RÉDAC’CHEF: MURIEL MASSÉ
ÉDITEUR: GÉO GIGUÈRE

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