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Claude Rajotte autobio

Les oreilles de Rajotte
Autobiographie de Claude Rajotte
Publié le 21 novembre 2024

Par Ricardo Langlois

Les oreilles de Rajotte

J’ai vécu toute mon adolescence avec la musique et les livres (surtout de la science-fiction). Les années 70 sont les plus belles pour un adolescent qui se cherche…

Claude Rajotte est devenu une référence pour les amateurs de musique. Un érudit. Comme lui, j’ai déjà acheté tous les disques de Black Sabbath. On a eu CHOM-FM comme professeur. J’étais un guide pour mes amis. Je les aimais en secret. J’ajoute Pink Floyd et Harmonium. Harmonium avec des textes mystiques que je recopiais minutieusement (1).

En lisant la biographie de Rajotte, j’y vois un homme heureux qui s’assume complètement. Une joie énorme. Un éternel enfant. Gay et rockeur. Est-ce possible d’être les deux? Il parle de son orientation sexuelle. J’ai envie de dire à Claude : j’aime Dieu, le métal et les garçons.

J’ai aimé qu’il souligne les groupes Pink Floyd, Yes, Emerson Lake & Palmer, King Crimson et Genesis. J’ai vu Genesis sans Gabriel. David Bowie a une grande importance dans sa vie. Il mentionne Space Oddity, Diamond Dogs et Station to Station. Bowie est un génie (p. 50).

Je me permets un commentaire personnel : J’ai eu la chance d’aller dans les studios de CKVL-FM (devenu CKOI). Certains animateurs étaient en amour avec moi. C’était un grand rêve pour moi de faire la radio en 1987 à CHAI FM à Chateauguay. Contrairement à Rajotte, le cégep a été une époque bénie pour moi. Merci la vie. Merci aux profs qui m’ont fait connaître la poésie. Lucien Francoeur est même venu à notre radio étudiante.

Je suis convaincu que pour Rajotte comme pour moi, la musique a un langage. Je pense à Jimi Hendrix qui cherchait un langage de paix (2).

CFGL, CKOI, CHOM…

Il y avait trois postes de radio qui ont été des professeurs. Coallier à CFGL, le FM qui parle et qui chante, qui jouait uniquement du franco. Véronique Sanson a été une belle découverte avec Jaune de Ferland. À CKOI, Offenbach et Harmonium sont des artistes que j’aime particulièrement. Dans ma tête, Offenbach était un peu notre Led Zeppelin québécois (p. 61). J’ai aimé rencontré Gerry Boulet, un être unique (chaleureux, son grand cœur). La plus belle époque pour toi et pour moi, cher Claude.

1979

Tu soulignes l’année 1975, animateur à CKRV à Drummondville, tu mentionnes Corcoran-Gosselin, Harmonium, Beau Dommage, Aut’Chose, Offenbach, Fabienne Thibault et Diane Dufresne. Tu as eu la chance de travailler avec Raymond Paquin, ton directeur des programmes qui a été le gérant des Colocs jusqu’au décès de Dédé (p. 87). C’est là que tu as fait ton retour à la terre avec deux amis.

J’ai vécu la même chose à Mirabel. C’est là que j’ai connu le fils de Gilles Vigneault. C’est l’époque de la liberté, d’une nouvelle manière de vivre. Influencé par la revue Mainmise et le journal Pop Rock. Géo Giguère m’a ouvert les portes. C’est une légende, il était à CHOM au début (3).

CKRV 1975

Top 10

Beau Dommage est ton premier choix. Tu dis : Ce sont des chansons et des histoires intemporelles. Harmonium, comme toi, j’ai eu la chance de les voir en spectacle au cégep. On peut remercier le ciel de nous avoir donné Serge Fiori. Avec Offenbach, Harmonium est mon autre groupe québécois favori (p. 95 ). Tu places Aut’Chose, Prends une chance avec moé (1975) en 5e place. Tu ajoutes : j’adorais ses textes abracadabrants.

Côté anglo

Pink Floyd, Dark Side of the Moon (1973), ici on a affaire à une œuvre magistrale qui n’est pas prêt d’être répétée. C’est à mon avis rien de moins que le Sgt. Pepper’s de la musique progressive ou comparable à des œuvres de grands compositeurs (p. 99). Personnellement, leur musique représente pour moi le sommet de la pyramide.

Je reste sans mots. On a fait l’amour, On a rêvé sur cette musique de feu. Je suis un pèlerin. Les mains vides avec une histoire que j’invente qui se déroule dans un ciel constellé d’étoiles. Pink Floyd joue à toutes les semaines chez moi. Encore aujourd’hui, au milieu des larmes de ma soixantaine, je vois Gilmour comme un grand poète. Tu places Supertramp, Crime of the Century (1974) en 3e place. C’est CHOM, c’est le cégep, c’est le rock prog, c’est vraiment une époque de créativité.

1990

Tu mentionnes Genesis, Selling England by the Pound (1973). Le coup de foudre : Peter Gabriel. Un été complet à l’écouter (p. 101). Je me reconnais dans cette phrase. On est fait pour être des amis. « Laisse-moi oser l’audace de la joie » disait Leonard Cohen que tu as eu la chance de rencontrer. Tu as été aussi le premier à reconnaître le génie créatif de Kurt Cobain. Le premier à Montréal à faire jouer Smells Like Teen Spirit (p. 179). Un texte sur la dépression qui deviendra un hit interplanétaire. Encore une fois, merci, tu as vu juste.

Le cimetière des CD, émission de 1994 à 2004 à Musique Plus 

Le vinyle

Enfin, l’ami Rajotte consacre un chapitre sur le vinyle. Pour ma part, ça fait depuis trois ans seulement que j’ai recommencé à acheter des 33 tours. En Amérique du Nord, les compagnies de disques avaient abandonné le vinyle assez rapidement. On avait apparemment gagné en qualité sonore avec le CD, ce qui n’était pas vraiment le cas. (p. 148). Plus loin, il ajoute « Finalement, le CD n’aura été qu’une mode de format. Les vrais amateurs de son l’ont pas toujours boudé, préférant leur table tournante… »

2013

2014

Les vinyles m’ont fait redécouvrir ceux qui ont éclairé ma vie. Je redeviens adolescent à nouveau. Yes, Genesis, Dylan, Plume etc. Selon les variations de l’âme. Comme Rajotte, la musique est une maladie incurable (4). Elle donne la joie de vivre.

J’arrête ici. Il y a plusieurs Top 10… Un top consacré à ceux qui ont la note parfaite. Jean-Pierre Ferland et Soundgarden parmi ceux-là. Il parle aussi de Musique Plus et de son émission culte Le cimetière des CD.

Merci Monsieur Rajotte d’avoir été un précurseur dans la sphère musicale. C’est une encyclopédie musicale avec des centaines d’anecdotes. Un livre pour les vrais amateurs de musique.

Notes
(1). Dans mon premier livre de poésie Nirvana suivi de Crépuscule (2018), je rends hommage à Serge Fiori et David Gilmour.
(2). Patti Smith, Just Kids Folio p. 236.
(3). Géo Giguère. Lire Harmonium, une histoire à raconter par Yves Ladouceur. 12e Art, 2000.
(4). Je cite de mémoire mon poète préféré Christian Bobin.

Claude Rajotte, Les oreilles de Rajotte, Les éditions de l’homme, 2024. Préface de Monique Giroux. 240 pages.

Ricardo Langlois est critique de littérature pour La Métropole.com. Il a aussi écrit 6 livres de poésie.

 

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