Cold Glitter: The Untold Story of Canadian Glam
Lancement le 24 avril 2025
Publié le 15 mai 2025
Texte: Glen Bourgeois Photos: Jessica G.Z.
(Re)vivre le glam du Nord (…et bien, nord des États, bien sûr)
Vous, les mélomanes du rock classique Québécois (avec un Q majuscule), vous savez ce que partagent ces groupes et artistes? Aut’chose. Danger. Eclipse. Angelo Finaldi, Mack. Et bien, dit le vétéran, ils se partagent (ou se sont partagés) bien de choses (et pour deux de ces groupes, la même gérance!). L’essentiel en ce qui consiste cet article: ils ont tous attiré l’attention du Canadien Robert Dayton. Auteur et artiste, Dayton est autant maniaque du glam, ce style musical dont le nom nous ramène à l’esprit les New York Dolls, l’époque Ziggy Stardust de David Bowie. Le mascara pour hommes et femmes et un son de guitare sale et menaçant, rôdant au rythme d’une batterie de cul de’sac qui arrive la main gauche munie d’un fouet, la main droite d’un rouge à lèvres. (Attention: surtout pas Aut’chose, le rouge à lèvres, dont Dayton s’est empressé à souligner avec allégresse son identité de “gutter glam.”)
C’est au son et lumières des machines à boules que furent illuminés plusieurs vedettes de la scène glam montréalaise des années ’70, au bar North Star (3908, Boul St-Laurent), le jeudi 24 avril 2025. Le visage de Robert Dayton était lui aussi illuminé, ce dernier comme un enfant au matin de Noël en accueillant Pierre Bellemare (Danger), Nick Catalano (Mack), Angelo Finaldi (qu’en plus de ses enregistrements, y inclus l’album Angie, a joué et composé pour bien d’artistes, Robert Charlebois, Diane Dufresne et Nanette Workman), Pierre-André Gauthier (Aut’chose, Eclipse, et bien d’autres) et Alan Lord (artiste, guitariste et réalisateur de l’album Le retour de Johnny Frisson pour Lucien Francoeur).
Dayton était de passage à Montréal pour le lancement de son livre, Cold Glitter: the Untold Story of Canadian Glam, publié cette année chez l’éditeur américain Feral House. La foule s’est régalée d’histoires partagées entre vedettes, de voyages à Londres, de l’échappée belle des menaces aux bars ruraux du Nouveau-Brunswick, des sessions d’enregistrement au légendaire Le Studio d’André Perry payées des restes budgétaires de groupes internationaux, de bières, de mascara, des rencontres d’un Bowie avec l’oeil qu’on dit ose…
Robert Dayton, Alan Lord, Angelo Finaldi, Nick Blagona, Pierre-André Gauthier et Pierre Bellemare.
Petit à petit, les liens se nouent en avant d’un écran qui cache le boulevard à l’extérieur et sur lequel est projeté plusieurs images tirées du livre de Dayton: pochettes d’album, coupures de presse, photos de groupe. Mack et Danger ont partagé la même gérance. Gauthier était de passage à un studio lorsque Danger est arrivé pour enregistrer son premier démo: il a fait l’écoute et s’est vite propagé chez lui afin de récupérer pédales de guitare et autres équipements, ce qui en a fait un démo retentissant et, sous peu, un contrat de disques.
Finaldi partage ses souvenirs de son séjour à Londres avec Richard Tate (batteur extraordinaire, ancien des Sinners), dont le duo a attiré l’ntérêt de l’imprésario brittanique Mickie Most, propriétaire de l’étiquette RAK. Alan Lord se rappelle de son travail et son amitié avec Francoeur, ancien poète, récitant et collaborateur de Pierre A. Gauthier au temps d’Aut’chose. Gauthier explique comment il a réussi à payer son synthétiseur Moog comme musicien de studio. Se partagent autant de sourires que de souvenirs.
On se rappelle des regrettés Lucien Francoeur et Polo Bellemare (ce dernier autrefois du groupe Danger). On se régale de l’enthousiasme de Dayton envers non seulement ses invités, mais toute la scène glam canadienne.
Cette soirée souligne la réalisation d’un projet coup de coeur pour Robert Dayton, qui révèle son propre côté de musique et de performance au sein de groupes qui portent des noms farfelus tels Canned Hamm et July Fourth Toilet. Déménagé de Vancouver à Los Angeles, Dayton ne manque pas de répéter son étonnement qu’il lui a fallu un éditeur américain afin de partager l’histoire du glam au Canada. Dayton soupçonne un complexe d’infériorité de la part des Canadiens qui pousse à l’oubli des projets excentriques d’un océan à l’autre, et souhaite leur donner un nouveau souffle de vie.
On se surprend de voir, parmi les 408 pages de Cold Glitter, non seulement Sweeney Todd de la Colombie-brittanique mais autant le Terre-Neuvien peu connu Peter Francis Quinlan (qui a ruiné plusieurs amortisseurs sur son camion, portant comme résultat la pièce titre glam assez mécomprise de son album Shock Absorber. Des Stampeders (groupe classic rock canadien par excellence) en Alberta aux Clichettes (experts du lip-sync et de la performance) en Ontario, de Rough Trade à Lewis Furey et Carole Laure. Des productions originales Rock Fantasy et Funtown de l’étiquette manitobaine K-tel (dont votre reporter ignorait complètement). J’en passe.
Le livre est un véritable trésor de souvenirs oubliés et jamais connus pour bien de mélomanes de la musique canadienne. (Attention aux francophones: le livre est disponible uniquement en anglais. Il est peu probable que l’éditeur américain s’intéresse à une traduction française.)
Robert Dayton en a profité afin de vendre et d’autographier plusieurs copies de son livre, y inclus le mien.
Suite à la table ronde relaxe de Dayton, les invités se sont faufilés parmi la foule (parmi laquelle on s’aperçut quelques membres enthousiastes de la Famille Rock) afin de jaser heureusement avec le public. Même Finaldi (qui a dû quitter tôt) s’est même attardé de sortir la porte afin de répondre à plusieurs questions des gens avec une finesse qui dégageait chaleur et amitié.
Chacun était visiblement bien content d’être de la partie, autant vedettes que auditoire. Et plusieurs ont sans doute revécu l’expérience de la soirée en peaufinant les pages de leur nouveau tôme avec l’autographe gigantesque de Dayton en première page.
Il faut dire que cet article ne révèle pas toutes les inclusions de la belle province au livre Cold Glitter: the Untold Story of Canadian Glam. À découvrir…
…Quand va-t-on voir une machine à boules en hommage d’Aut’chose, avec une voix familière qui nous invite: Prends une chance avec moi..
Lancement du livre – Vidéo: Shookmebabe (Luc Grisé)
Fabriqué au Québec
Basé à Montréal, capitale mondiale du rock francophone
Photo de bannière: Jessica GZ
BANNIÈRE : MURIEL MASSÉ
WEBMESTRE : MARCO GIGUÈRE
RÉDAC’CHEF : MURIEL MASSÉ
ÉDITEUR : GÉO GIGUÈRE
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