We Know That We Like Genesis #56
Une série sur toutes les époques de ce groupe mythique
Publié le 19 janvier 2025
Par André Thivierge
La tournée Wind & Wuthering se poursuit!
Les membres de Genesis dont fait partie Tony Banks, Mike Rutherford, Phil Collins et Steve Hackett ont lancé le 1er janvier 1977 à Londres la tournée suivant la sortie de leur 8e album, le 2e sans Peter Gabriel, Wind & Wuthering.
Après 18 concerts au Royaume-Uni en janvier 1977, la tournée s’est déplacée en Amérique pendant deux mois, y compris quelques dates au Canada. Malgré l’annulation de deux dates aux États-Unis, la tournée a connu un succès retentissant. La précédente tournée en Amérique du Nord comprenait plus de 30 concerts, mais cette fois-ci, ce nombre a presque doublé.
Et c’est au début de mars 1977 que Genesis reviendra visiter le Québec et l’Ontario (Montréal, Québec, Ottawa et Toronto).
Qu’en pensera les spécialistes du journal Pop-Rock?
Le 2 avril 1977, le journal Pop Rock, l’ancêtre de Famille Rock lance un supplément de 3 pages pour décrire le spectacle de Genesis au Forum de Montréal qui s’était tenu un mois auparavant (2 mars).
Forum de Montréal en 1977
Dans son analyse du spectacle, le chroniqueur Jacques Landry qualifie Genesis de plus violent qu’auparavant!
Selon Landry, le groupe a atteint l’objectif qu’il s’était fixé suite au départ de Peter Gabriel : mettre l’accent dorénavant sur la musique. Il aura fallu deux étapes pour ce faire.
« D’abord, avec le premier show sans Peter Gabriel, A Trick of the Tail, Genesis laissait tomber les effets théâtraux pour ne conserver que les superbes projections de diapositives de même que les jeux de lumière et l’utilisation du rayon laser. Puis avec le show de 1977 qui met en vedette leur album Wind and Wuthering, le groupe abandonne définitivement les diapositives exception faite du light show. Genesis évolue sur une scène sans écran, sans mur, doublant son étendue et permettant une observation 360 degrés à la ronde.
Il est vrai au moins que le jeu de lumière est très complexe et d’un étonnant synchronisme avec les fluctuations de la musique. Mais seule une originale utilisation du laser laisse voir un souci renouvelé pour l’innovation visuelle.
Mais la musique de Genesis, elle, est restée intacte, respectant au détail près les légendaires fresques musicales que nous ont fait connaître les albums et les shows précédents même dans son exécution, Genesis est encore plus violent qu’auparavant. » C’est pourquoi, le chroniqueur indique être resté cloué sur son banc à la fin du show, bouche ouverte, victime encore une fois de cette explosion d’émotions déclenchées en lui par ces virtuoses du rock progressif anglais. Un show colossal de deux heures et demie qui proposait 15 pièces extraites de leur riche discographie.
« Le show a débuté avec Squonk et a conclu sur Los Endos. Entre ces deux extrêmes vont s’insérer 13 pièces de grand calibre toutes jouant sur différentes gammes sentimentales que Genesis maîtrise avec un self control jusqu’ici inégalé
Après cette intro amorcée par un Squonk très lourd, Phil Collins salue Montréal. Maintenant c’est lui l’homme a tout faire du band : batteur, chanteur et amuseur public d’occasion. En parfait gentilhomme, il offre à l’audience le choix de la langue pour ce spectacle. En français ou en anglais? propose-t-il. Une forte clameur en faveur du français trancha la question.
Dans un amusant méli-mélo de français et anglais, Collins nous introduit à la plus précieuse plage de Wind and Wuthering intitulée One for the Vine. Jaillit au beau milieu de cette séquence le cône vert phosphorescent qu’un rayon laser trace à la hauteur du Forum balayant une grande partie du plafond. Effet terrifique, apocalyptique qui sera repris à l’occasion de Supper’ Ready, mais cette fois mise en valeur par une fumée qui oscillat machiavéliquement au passage du rayon. Une peur cosmique est semée dans la foule.
Genesis joue immédiatement le grand coup. L’audience est dès lors sur le qui-vive, guette à chaque instant l’imprévu. Le reste du programme suivra en quelque sorte le même procédé de climax et d’anti climax bien mis en relief dans One For The Vine.
Malgré un suspense d’ensemble assez inégal, la fièvre émotive du public connaîtra son maximum d’intensité vers la fin du spectacle. Je ne crois pas me tromper si j’en juge par la réaction du public qui a été littéralement secoué d’enthousiasme suite à l’interprétation du long poème symphonique qui est Supper’s Ready. C’est d’ailleurs par cette vive tendance à faire connaître sa satisfaction que le public de Montréal s’est le plus distingué du public d’Ottawa et de Québec. »
« Je ne savais foule si ardente qu’au show des Rolling Stones. La salle ovationnait à tout rompre, délirait. À chaque propos suggestifs, à chaque solo réussi, à chaque changement musical bien traduit ce soulevaient des tempêtes d’applaudissements, jaillissaient des torrents d’enthousiasme. À plusieurs occasions en plus.
Pour ceux qui ont vu le spectacle, je n’ai qu’à rappeler l’ovation diluvienne que le public a déversé sur Chester Thompson, le co-batteur avec Collins, qui timidement debout dans cette allégresse avec comme protection que son imperméable humilité. Et aussi cette vive clameur qui a subi l’annonce surprise d’un interprétation intégrale de Supper’s Ready. La cohue des claquements de main a, alors éclatée étouffant les remerciements d’un Collins visiblement ému. »
Genesis a joué avec une majestueuse intensité. Ce qui ramène le chroniqueur à une de ses premières impressions suite à l’écoute de Wind and Wuthering : ce disque de vinyle est de beaucoup trop étroit pour que puisse se déployer à sa pleine grandeur et confortablement des pièces géantes comme In That Quiet Earth et Afterglow, des fins du monde en soi. Même un inoffensif Firth of Fifth, et un plus impulsif Robbery, Assault & Battery prenaient une ampleur si envahissante que je me passionne déjà quant à la sortie de leur prochaine album live prévu d’ici l’été (NDLR. Seconds Out, un album double qui sortira en octobre 1977). Que dire de Dance on a Volcano, déjà percutante sur l’album A Trick Of The Tail. Rien! Se mettre à l’abri seulement.
Mais Genesis ne nous a pas tiré que des coups de canon. Carpet Crawlers, Your Own Special Way et I Know What You Like ramenaient des climats plus délicats. Ceci fait penser à cette affirmation du bassiste Mike Rutherford, extraites du programme qu’on distribuait avant le spectacle : chez la majorité des groupes rock progressifs l’esprit de fond est masculin, mais le notre est féminin. Notre musique se révèle dans des teintes pastelles.
Mais ce n’est pas dans la pièce The Lamb Lies Down On Broadway que Genesis est le plus pastel, cette pièce que le groupe est venu jouer après que la salle l’ait réclamée en rappel… plutôt dans The Musical Box, ce hit bien connu qui fut greffé à la fin de The Lamb.
Une semaine après un tel triomphe sur la magie des sons, tous voulaient encore acclamer ses musiciens qui avaient été capable de recréer cette brève illusion qu’une force supérieure vous dépasse.
Mais quel est donc ce magnétisme qui met Genesis en spectacle? Rutherford dit plus loin dans le programme : je ne peux définir exactement ce que le groupe a, je peux simplement l’accomplir musicalement.
Set List du spectacle de Genesis à Montréal du 2 mars 1977
- Squonk (A Trick Of The Tail)
- One for the Vine (Wind & Wuthering)
- Robbery, Assault and Battery (A Trick Of The Tail)
- Your Own Special Way (Wind & Wuthering)
- Firth of Fifth (Selling England By The Pound)
- The Carpet Crawlers (The Lamb Lies Down On Broadway)
- …In That Quiet Earth (Wind & Wuthering)
- Afterglow (Wind & Wuthering)
- I Know What I Like (In Your Wardrobe) (Selling England By The Pound)
- Eleventh Earl of Mar (Wind & Wuthering)
- Supper’s Ready (Foxtrot)
- Dance on a Volcano (A Trick Of The Tail)
- Drum Duet
- Los Endos (A Trick Of The Tail)
Rappel
- The Lamb Lies Down on Broadway (The Lamb Lies Down On Broadway)
- The Musical Box (Nursery Crime)
Poursuite de la tournée mondiale de Genesis et retour de deux anciens membres de Genesis
Après un passage particulièrement réussi de Genesis au Canada, le groupe poursuivra sa tournée nord-américaine au printemps 1977 avant de se rendre pour une première fois en Amérique du Sud.
Entre-temps, deux anciens membres du groupe feront parler d’eux en lançant respectivement leur premier album solo. À suivre!
Fabriqué au Québec!
Basé à Montréal, Capitale mondiale du rock francophone!
BANNIÈRE: THOMAS O’SULLIVAN
WEBMESTRE: MARCO GIGUÈRE
RÉDAC’CHEF: MURIEL MASSÉ
ÉDITEUR: GÉO GIGUÈRE
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