Genesis Live
Angleterre 1973 – Label Charisma
Publié le 2 février 2024
Par Jean Jacques Perez de Marseille
Ce live, les membres de Genesis n’en voulaient pas, de peur de montrer les carences du groupe sur scène.
Il est vrai que les mélodies, parfois fort complexes et rapides, n’étaient pas forcément interprétées à la perfection en concert. Mais le responsable du label Charisma, Tony Strtton-Smith réussit à convaincre les musiciens de l’utilité de ce 33-tours afin de combler la trop grande séparation entre Foxtrot et l’album studio qui suivra.
En pleine tournée Foxtrot, ce sont les prestations données en février 1973 au De Montfort de Leicester et au Free Trade de Manchester qui serviront de matériel à ce Genesis Live.
1972
Ce LP en concert est publié en juillet de la même année avec comme illustration, une photo trompeuse. En effet, on peut observer Genesis sur scène et au centre Peter Gabriel avec un de ses fameux déguisements utilisé sur Supper’s Ready. Or de Supper’s Ready, il n’en sera nullement question. Ce qui est bien dommage d’ailleurs. Car ce vinyle va être pour l’époque le seul témoignage live de l’ange Gabriel. Une absence de taille donc.
Malgré cela, ce live est un parfait résumé du triptyque incontournable du rock symphonique qu’est Trespass, Nurcery Cryme et Foxtrot. Un best of live du meilleur de Genesis présenté brut de décoffrage.
Le quintet présente les cinq titres les plus riches de son répertoire dans une sauvagerie sans limite. Ici disto à fond, Steve Hackett se montre royal et agressif avec sa six cordes électrique.
Si ce disque dévoile quelques défauts et par endroit des maladresses (des raisons qui font que j’adore ce disque), on reste toutefois dans les délires alambiqués et théâtraux du chanteur/flûtiste. On y retrouve le côté champêtre et mystérieux. Mais face à un public surexcité, l’ambiance est bien plus chaude et métallique que dans les vinyles studios. On a affaire à un album de… de… Je le dis, oui ou non ! Allez, j’ose ! J’ai peur de rien moi ! Voilà une œuvre de stoner rock avant l’heure.
Ça débute avec Watcher Of The Skies où l’orgue sombre et le mellotron vaguement inquiétant de Tony Bank transforment le De Montfort en cathédrale cosmique. Le public après quelques applaudissements respecte un silence quasi-religieux. Jusqu’à ce qu’arrivent des guitares fracassantes à faire régner l’enfer.
S’ensuit Get ‘Em Out By Friday où la flûte se montre remarquable pour un final qui suspend les spectateurs. Arrive The Return Of the Giant Hogweed où Steve Hackett et Mike Rutherford (qui assure aussi la basse) sont diablement à l’unisson avec leur gratte électrique.
Vient la face B de ce vinyle où ça monte encore plus en intensité avec l’épique Musical Box et l’apocalyptique The Knife. Dans l’héroïque et féroce Musical Box, tout le monde se lâche à en chialer en particulier Peter Gabriel, Steve Hackett sans oublier Phil Collins derrière ses futs. Quant au guerrier et saignant The Knife, il se révèle un puissant titre de hard rock prog ravageur. Steve Hackett encore lui nous cisèle un solo flingueur. Saisissant, car le guitariste n’est pas présent dans la version studio. Il rejoindra le combo après la parution de Trespass.
Autre spectacle de Genesis en 1973
Détesté par les musiciens qui voient un album qui ne met pas en valeur le talent artistique du groupe et descendu par les critiques, Genesis Live rencontrera un certain succès parmi les fans de la première heure.
Un live humain, rageur et rock’n roll.
Fabriqué au Québec!
Basé à Montréal, capitale mondiale du rock francophone!
BANNIÈRE: MURIEL MASSÉ
WEBMESTRE: MARCO GIGUÈRE
RÉDAC’CHEF: MURIEL MASSÉ
ÉDITEUR: GÉO GIGUÈRE
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