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Guns N’ Roses

Le top 100 de Ricardo # 11
Appetite for destruction, Guns and Roses
Publié le 19 juillet 2023

Par Ricardo Langlois

Guns and Roses, Appetite for destruction, 1987

Quand cet album est arrivé en 1987, c’était une révolution. J’étais à la radio et Sweet Child O’ Mine était un hit qui était en grande demande. Il y a aussi Paradise City, la préférée de Slash. Appetite for destruction est un des plus grands albums de rock de tous les temps.

Je me souviens aussi de leur performance en première partie du fabuleux Iron Maiden. En 1987, le hair metal était toujours au sommet. Motley Crue avait vendu des millions de disques. Poison a mis tout le monde dans la merde! Assénait Axl avec amertume. Dès le départ, GNR a voulu prendre ses distances avec la scène du hair métal. Le quintet californien se sentait proche de Metallica. L’album est sorti il y a 36 ans. Est-il étrange d’entendre parler de cet album en des termes très élogieux plus de trois décennies après ?

Entrevue avec Slash (1)

Sa chanson préférée : Paradise City. –  Nous l’avons écrit tous ensemble dans une van. On revenait à Los Angeles après avoir donné un concert à San Francisco. Il y a beaucoup d’esprit et d’énergie dans ce morceau. À mes yeux, il retranscrit pas mal de choses qui se sont passés durant cette période. Certains morceaux de GNR de cette époque n’ont pas été retenus pour Appetite for Destruction alors qu’ils étaient très bons.

Pourquoi n’avez-vous enregistré un titre comme November Rain?
 – C’était un morceau épique de 20 minutes qu’on ne parvenait tout simplement pas à arrêter. Il pouvait durer encore et encore. Nous n’avons pas été capables de limiter sa durée à 9-10 minutes, jusqu’;à ce que nous concevions les albums Use Your Illusion.

Sweet Child O’Mine vous suffisait ?
 – Ouais et je n’étais pas dingue de ce morceau. Axl s’est montré amer pendant un certain temps. Il ne dirigeait pas le fait qu’on ait recalé November Rain. Son agacement a duré jusqu’à ce qu’on l’enregistre pour Use your Illusion I. Il y a quelques chansons des albums Use your Illusion I et II qui datent de Appetite… Nous avons écrit Perfect Crime pendant la préproduction de Appetite for Destruction et You Could Be Mine a été assemblée juste avant qu’on enregistre l’album.

Quand vous repensez à la période passée à concevoir Appetite for destruction, qu’est-ce qui résonne le plus chez vous ?
 – Je retiens que c’était une nouvelle expérience. C’était comme on faisait chaque truc pour la première fois. Je ne savais même pas à quoi allait ressembler ce disque. Mais quand nous avons terminé l’enregistrement, j’ai su que l’album était complet – et pas aussi bordélique qu’il aurait pu l’ëtre. C’était une représentation assez juste de ce que nous étions et de ce dont il était question. Vers la fin des sessions, j’ai emporté un mixage brut de Welcome to the jungle à la maison pour l’écouter avec ma petite amie. Je l’ai écouté. Je me souviens que j’étais très fier de ce que nous avions fait. Je le suis toujours.

Sweet Child O’ Mine

Si l’immortalité et le danger étaient des arguments de vente du premier album de GNR, Appetite for Destruction, c’est la seule piste de l’album se rapprochant d’une ballade qui l’a fait passer du statut de production culte du trash rock à celui de classique du rock toutes époques confondues. Cette piste, c’est la neuvième : Sweet Child O’Mine. Avec son motif de guitare accrocheur et son texte poétique (Ses cheveux me rappellent un endroit où enfant, je me cachais), elle prouvait que l’aventure GNR ne se résumait pas à une attitude de bad boy.

Cette chanson aurait pu se retrouver à la poubelle avant même de voir le jour. Slash s’est présenté avec le riff qui allait passer à la postérité – c’est lui qui donne toute la puissance au titre. Il l’avait esquissé en jouant quelques accords sur sa guitare et il voulait s’en débarrasser. Heureusement, Axl Rose a cerné le potentiel de cette séquence. Il a convaincu le guitariste de la conserver et il l’a enrichie avec des paroles qui venaient du fond du cœur. Celles-ci ont été inspirées par Erin Everly, la femme qui partageait alors la vie du chanteur.

L’affaire n’était pas pour autant dans le sac, car les membres du groupe affichaient une forme de dépit. On pensait que c’était une plaisanterie. Nous nous demandions : C’est quoi cette chanson? Ça ne va ressembler à rien…, se souvient le bassiste Duff Mc Kagan. Composer ce morceau et le jouer, encore et encore, pour en faire un titre décent, c’était comme se faire arracher une dent ajoutait Slash. Pour moi, c’était une chanson à l’eau de rose

Son aversion pour Sweet Child… a encore augmenté quand les sessions d’enregistrement de l’album Appetite for Destruction ont débuté. Il a fallu de multiples prises pour réussir à mettre l’intro en boîte. Cela m’a vraiment énervé, admit-il, plus tard. Même si j’avais écrit le riff, je ne savais pas ce que allait donner. Je suis donc allé au studio avec des enregistrements d’accords pour la véritable partie solo. Pour moi, c’était la section qui sauvait l’ensemble. La seule. En dépit de ses réserves, Sweet Child est devenu l’une des pierres angulaires du disque. C’est aussi un message universel. De même ce riff majestueux qui nous atteint en plein cœur.

Selon le magazine Les légendes du rock (2), il est en 12ième position devant Pink Floyd Shine on you Crazy Diamond et Gimme Shelter des Rolling Stones. Et la première position : Bohemian Rhapsody de Queen.

Influence des Rolling Stones

La formation de Guns N’Roses de l’ère Appetite utilisait une attaque musicale similaire à celle établie et perfectionnée pendant les années soixante par les Rolling Stones. Musique basée sur le blues jouée par une section rythmique un peu tape-à-l’œil, mais swingnante. Un guitariste rythmique solide comme le roc, un joueur principal flashy, mais soul et un chanteur charismatique qui respirait le danger et la décadence. Bien que le même format ait été suivi par la suite par d’innombrables autres groupes (Aerosmith étant le plus réussi). GNR y a donné une tournure suffisamment fraîche pour que de nombreux groupes établis aient été inspirés pour dépoussiérer leurs copies de Sticky Fingers et Exile on Main Street (comme Cinderella, qui a pris un virage notable Stones après la sortie d’Appetite). Et les gars d’A&R, partout ont commencé à signer des actes avec une approche et une ambiance tout aussi classiques.

Sans Appetite ouvrant la voie, les Black Crowes n’auraient peut-être jamais décroché de contrat d’enregistrement ou du moins trouvé un public aussi important pour leur premier album de 1990, Shake Your Money Maker.

Entrevue avec Paul Sarrasin (3)

Ricardo Langlois et Paul Sarrasin

Saul Hudson fait partie des plus grands musiciens de l’ère moderne. Slash de son nom d’artiste, peut être qualifié sans hésitation d’éminence grise de Guns N’ Roses. Ce virtuose d’origine britannique se distingue avant tout par son talent inédit pour l’échafaudage de motifs rythmiques brillants, mieux connu sous l’appellation de riffs.

Son écriture puissante et sa collaboration avec son complice Axel Rose, font de lui l’une des figures de proue du hard rock des années 80-90. Son incroyable agilité digitale de paire avec son sens inné de la musicalité, nous a fait connaître un florilège de solos de guitares aussi enivrants qu’émouvants. D’une grande sensibilité, cet artiste représente pour moi l’un des plus ingénieux créateur qu’il m’a été donné de rencontrer.

1987

J’ai eu la chance de faire sa connaissance à l’aube de son succès planétaire. Il n’avait alors qu’une vingtaine d’années et venait à peine de quitter Los Angeles dans des conditions frôlant la pauvreté. Lors de notre rencontre, où il était accompagné de Duff McKagan, bassiste du groupe, GNR assumait la première partie de la tournée du groupe anglais The Cult. À peine quelques semaines plus tard, ce rôle fut inversé tellement le succès de Welcome to the jungle, hymne rugueux a la fougue zeppelinienne, allait inonder les plateformes radios et vidéo mondiale tel un virus foudroyant.

Lors de la matinée de notre entretien, Slash avait toutes les allures de la rockstar ayant festoyé jusqu’aux petites heures à coup de whisky consommé à la bouteille. Son air, un brin arrogant et décontracté, ainsi que son t-shirt taché de moutarde et de marque de doigts, m’a donné un peu de fil à retorde mais somme toute, fort agréable. Quel privilège pour moi…

Octobre 2022

Notes

(1). Entrevue avec Slash, Les légendes du rock no 11.
(2). Les 100 meilleures chansons rock de tous les temps, Les légendes du rock no 6.
(3). Entrevue avec Paul Sarrasin. Il a été animateur à Musique Plus (SolidRock). Il gagne sa vie avec le doublage. Nous sommes devenus des amis suite à la parution de mon recueil L’empire en 2021. Il a co-animé le gala du Prix Excellence de la Poésie de lamétropole.com. Il prépare un nouvel album.

Ricardo Langlois est aussi critique littéraire pour lamétropole.com. Il est critique musical pour Famillerock.com depuis 2017. Il a écrit 5 recueils de poésie.

 

BANNIÈRE: DANIEL MARSOLAIS
WEBMESTRE: MARCO GIGUÈRE
RÉDAC’CHEF: MURIEL MASSÉ
ÉDITEUR: GÉO GIGUÈRE

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