Explora-Rock 35
Jack Bruce (Cream)
Bassiste Innovant et Créatif
Publié le 9 novembre 2024
Par : Sylvain Larouche
Bonjour à vous tous, bienvenue à une 35e chronique d’Explora-Rock. Merci énormément d’être aussi présents à me lire et à m’écrire des messages pertinents et constructifs. Aujourd’hui je vous parle de Sir Jack Bruce dont le nom évoque tout de suite le lien avec le groupe légendaire Cream. Explorons ensemble la carrière de se merveilleux bassiste et multi-instrumentiste avec son parcours très prolifique.
Né le 14 mai 1943 à Bishopbriggs en Écosse, est sans doute l’un des bassistes les plus influents et respectés de l’histoire du rock. Connu pour son rôle central au sein de Cream, cité précédemment, il a également mené une carrière solo impressionnante, explorant des genres aussi variés que le blues, le jazz et le rock psychédélique.
Bruce n’était pas seulement un virtuose de la basse, mais aussi un chanteur expressif et un compositeur prolifique. Sa capacité à tisser des lignes de basse complexes tout en chantant et son approche mélodique innovante ont profondément marqué la musique rock.
Je retrace sa carrière, ses collaborations et son impact sur le paysage musical. Jack Bruce a été formé dans un premier temps à la musique classique. Une base qui allait influencer son approche créative et technique tout au long de sa carrière. Il apprend le violoncelle et se découvre une passion pour la musique avant de découvrir le jazz. Son intérêt pour ce style l’amène à fréquenter le Royal Scottish Academy of Music and Drama. Mais il quitte l’école après des différends, en particulier sur ses préférences musicales.
Installé à Londres au début des années 1960, il commence à jouer avec différents groupes de jazz, notamment l’Alexis Korner’s Blues Incorporated, l’un des premiers groupes à intégrer le blues dans la scène britannique. À cette époque, il rencontre également des musiciens qui joueront un rôle clé dans son ascension musicale, comme le batteur Ginger Baker.
Cream est formé en 1966, réunissant Bruce à la basse et au chant, Ginger Baker à la batterie et Eric Clapton à la guitare, le groupe devient rapidement l’un des premiers « supergroupes » de l’histoire, regroupant des musiciens déjà célèbres. Cream se distingue par sa virtuosité musicale et sa capacité à mélanger le blues, le jazz, le rock et même des éléments de musique psychédélique.
1968
Eric Clapton, Ginger Baker et Jack Bruce (Photo : Michael Ochs)
Le trio a enregistré quatre albums en deux ans : Fresh Cream (1966), Disraeli Gears (1967), Wheels of Fire (1968) et Goodbye (1969).
Parmi les morceaux emblématiques du groupe, Sunshine of Your Love, White Room et Crossroads sont devenus des classiques du rock. Bruce y a souvent contribué non seulement en tant que bassiste, mais également comme auteur et chanteur. Sa voix puissante et son jeu de basse mélodique, parfois comparé au jeu de guitare, ont contribué à définir le son de Cream.
En concert, le groupe était célèbre pour ses longues improvisations, laissant libre cours à l’inventivité musicale de Bruce et de ses partenaires. Cependant, les tensions personnelles et les conflits, notamment entre Bruce et Baker, ont précipité la dissolution de Cream en 1968. Le groupe reste cependant une référence incontournable du rock. La contribution de Jack Bruce en tant que compositeur et bassiste influencera des générations de musiciens.
Après la séparation de Cream, Sir Bruce entame une carrière solo ambitieuse, en explorant de nombreux genres musicaux. Son premier album solo, Songs for a Tailor (1969), reçoit un accueil enthousiaste et marque une rupture avec le style de Cream. On y retrouve des influences de jazz, de rock progressif et de musique classique. Cet album est le fruit d’une collaboration avec le parolier Pete Brown, avec qui Bruce écrira plusieurs de ses chansons les plus marquantes.
Tout au long de sa carrière solo, il continue d’explorer de nouvelles sonorités et de collaborer avec d’autres artistes (Leslie West, Frank Zappa, Robin Trower, Gary Moore, Allan Holdsworth, Cozy Powell) pour ne nommer que ceux-là.
Il enregistre plusieurs albums acclamés, tels que Harmony Row (1971) et Out of the Storm (1974). Ses expérimentations dans le jazz fusion et le rock progressif montrent son désir constant de repousser les limites de la musique.
L’album Harmony Row en particulier, malgré un succès commercial modéré, est salué pour son originalité et son approche audacieuse. Ses compositions complexes et ses structures inattendues en font une œuvre influente, souvent redécouverte et appréciée à sa juste valeur des décennies plus tard.
En plus de sa carrière solo, Jack l’homme-orchestre, a collaboré avec une multitude de musiciens de renom. Au début des années 1970, il joue avec le groupe jazz-rock Tony Williams Lifetime, aux côtés du batteur Tony Williams et du guitariste John McLaughlin. Cette collaboration permet à Bruce de plonger dans le jazz fusion et d’explorer encore davantage sa créativité musicale.
Dans les années 1980, Bruce forme le groupe BBM avec Ginger Baker et le guitariste Gary Moore, un power trio qui rappelle l’époque de Cream. Bien que le groupe n’ait duré qu’un court moment, l’album Around the Next Dream (1994) est un hommage aux racines blues et rock de Bruce et à l’alchimie musicale qui l’unissait avec Baker.
Au cours des décennies, Jack Bruce a également travaillé avec d’autres grands noms du jazz, tels que Carla Bley et Mike Mantler et a participé à des projets de jazz fusion, montrant ainsi son talent d’improvisateur et sa polyvalence. Ces collaborations démontrent son habileté à s’adapter à différents styles, tout en restant fidèle à son approche personnelle.
En 2005, Cream se réunit pour une série de concerts au Royal Albert Hall à Londres, leur premier concert ensemble en 36 ans. Ce retour est très attendu par les fans et la presse, et le groupe reçoit une ovation de la part du public. Les performances montrent que, malgré les années et les conflits passés, la chimie musicale entre les membres est toujours intacte. Cette réunion a permis aux nouvelles générations de redécouvrir le talent de Jack Bruce et l’importance de Cream dans l’histoire du rock.
Les concerts au Royal Albert Hall et au Madison Square Garden de New York marquent la fin de la collaboration live entre Bruce, Clapton et Baker. La réunion de Cream est saluée comme une célébration des contributions de Bruce au rock et au blues, soulignant sa capacité à créer des lignes de basse puissantes et à chanter avec une intensité émotionnelle inégalée.
Jack Bruce est décédé le 25 octobre 2014 à 71 ans, laissant derrière lui un héritage considérable. Son influence sur la musique rock et sur la basse en particulier est immense. Il a redéfini le rôle du bassiste dans un groupe, montrant que cet instrument pouvait être aussi mélodique et expressif que la guitare.
Bruce a inspiré des générations de bassistes, de Jaco Pastorius à Geddy Lee de Rush, Jeff Berlin et j’en passe. Son style de jeu, marqué par une maîtrise de la technique et une compréhension approfondie de la théorie musicale, est unique. Il savait combiner les gammes et les modes de manière inventive, souvent en intégrant des éléments de jazz et de blues dans des contextes rock, créant un son distinctif. Cette approche novatrice a permis à la basse de prendre une place centrale dans la musique de Cream et de nombreux autres projets.
2014
Jack Bruce n’était pas seulement un bassiste, mais également un chanteur expressif, capable de transmettre des émotions intenses à travers sa voix puissante. Il a prouvé qu’un bassiste pouvait être au premier plan, non seulement en soutenant la section rythmique, mais aussi en guidant la mélodie et en contribuant activement aux compositions.
Il restera dans les mémoires comme un pionnier de la basse et un artiste complet, dont l’impact transcende les frontières des genres musicaux. De Cream à sa carrière solo, il a exploré des horizons variés, toujours en quête de nouvelles voies d’expression musicale. Sa musique continue d’inspirer, rappelant que la créativité et l’audace sont essentielles pour repousser les limites de l’art.
Bien c’est tout pour moi cette semaine, en espérant que vous ayez apprécié. Prenez le temps d’écouter l’ami Jack dans toute sa splendeur ça vaut le détour. Merci à vous tous. À bientôt.
Discographie Cream :
Fresh Cream (1966)
Disraeli Gears (1967)
Wheels of Fire (1968)
Goodbye (1969)
Albums Solo :
1969 : Songs for a Tailor
1971: Things We Like ( enregistré en 1968)
1971 : Harmony Row
1974: Out of the Storm
1977 : How’s Tricks
1978 : Jet Set Jewel (sorti en 2003)
1980: I’ve Always Wanted to Do This
1983 live, Bochum
1987: Automatic
1989: A Question of Time
1993: Somethin Els
1995: Monkjack
2001: Shadows in the Air
2003: More Jack than God
2014 : Silver Rails
Collaborations :
The Graham Bond Organisation
1964 – Live at the Klooks Kleek released in 1972 as Faces And Places Vol.4
1965 – The Sound of ’65
1965 – There’s A Bond Between Us
Avec Carla Bley
1971 – Escalator over the Hill (JCOA/Watt/ECM)
Avec Leslie West et Corky Laing
1972 – Why Dontcha
1973 – Whatever Turns You On
1974 – Live ‘n’ Kickin’
Avec Michael Mantler
1974 – No Answer (Watt/ECM)
1987 – Live (Watt/ECM)
1988 – Many Have No Speech (Watt/ECM)
1993 – Folly Seeing All This (ECM)
1997 – The School of Understanding (ECM)
2006 – Review (ECM)
Avec Kip Hanrahan
Desire Develops an Edge (enregistrement 1982-3, parution 1983)
Vertical’s Currency (enregistrement 1984, parution 1986)
Days and Nights of Blue Luck Inverted (enregistrement 1988-9, parution 1990)
Tenderness (enregistrement 1988-9, parution 1990)
Exotica (enregistrement 1992, parution 1993)
All Roads Are Made of the Flesh (enregistrement 1984–94, parution 1995)
Avec Eric Clapton et Ginger Baker
1975 – The Early Cream Of Eric Clapton, Jack Bruce & Ginger Baker (previously unreleased material)
Avec John Mayall, Eric Clapton et Mick Taylor
1977 – Primal Solos (unreleased material from 1966 and 1968)
Avec Jon Anderson
1980 – Song of Seven – Basse sur une chanson, Heart of the Matter.
1982 : Animation
Avec Robin Trower et Bill Lordan
1981 – B.L.T.
Avec Robin Trower
1982 – Truce
1989 – No Stopping Anytime (compilation)
2008 – Seven Moons
2009 – Seven Moons Live (live)
Avec Ellen McIlwaine
1987 – Everybody Needs It
Avec Dick Heckstall-Smith et John Stevens
1994 – This That
Avec Anton Fier et Kenji Suzuki
1987 – Inazuma Super Session "Absolute Live!!"
Avec Vernon Reid, Cindy Blackman et John Medeski
2012 – Spectrum Road
Fabriqué au Québec!
Basé à Montréal, capitale mondiale du rock francophone!
BANNIÈRE: DANIEL MARSOLAIS
WEBMESTRE: MARCO GIGUÈRE
RÉDAC’CHEF: MURIEL MASSÉ
ÉDITEUR: GÉO GIGUÈRE
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