Judas Priest
Montréal, vendredi 13 septembre 2024
Publié le 15 septembre 2024
Texte/Photos : Patrick Loiselle
Judas Priest à Montréal
Black Sabbath est souvent et à juste titre, considéré comme le précurseur et l’inventeur du Heavy Metal, avec leur monstrueux premier album, simplement intitulé Black Sabbath. Judas Priest est, sans contredit le groupe qui a défini et amener le style, le look et les paramètres de la plus pure définition de ce qu’est devenu le Heavy Metal classique, à un autre niveau. Le twin guitar attack de Glenn Tipton et KK Downing et les furieux solos de guitare, la voix puissante et les cris haut perchés de Rob Halford, le look cuir et “clous”, le Harley sur scène, sont tous des éléments qui ont fait partie intégrante de ce qu’est devenu le Heavy Metal.
L’an dernier, la communauté “éclectique” du Rock Hall of Fame a finalement reconnu leur talent et leur apport à la musique et au genre, en les acceptant au sein de leur temple! Il était plus que temps!
L’année 2024 aura été une année charnière pour le groupe. Non seulement, ils célèbrent le 50e anniversaire de la parution de leur tout premier album, Rocka Rolla, mais c’est également l’année où ils ont sorti leur dernier opus, Invincible Shield.
Un album classique à tous les niveaux, n’ayant aucune gêne à être comparé aux grands succès de leur glorieux passé. Suite à l’incroyable réception du dernier album, c’est avec une énergie renouvelée que le groupe débuta sa tournée mondiale au printemps dernier, avec un premier séjour en sol américain.
Après y avoir avoir passé quelques semaines, ce fut ensuite la saison des festivals européens pendant l’été. J’ai eu l’opportunité de déjà voir cette tournée lors de leur premier passage aux E-U, à Wallingford CT ainsi qu’au Sweden Rock Festival en juin. Et maintenant, après une pause de quelques semaines, c’est le retour en sol nord américain, avec finalement un arrêt chez-nous, à Montréal au Centre Bell.
Le Centre Bell est malheureusement loin d’être rempli et on est en droit de se poser la question, pourquoi ne pas avoir choisi la Place Bell, comme la dernière fois, au lieu? Peu importe, les groupes sont ici pour jouer pour ceux présents et tels de vrais pros, on ne doute même pas de la qualité du spectacle qu’ils donneront.
Sabaton
Cette fois encore, pour cette deuxième visite en Amérique, c’est l’excellent groupe suédois Sabaton qui les accompagne pour se charger d’énergiser la foule et ils ont rempli leur mandat à la perfection. Leur style de rock historique puissant, avec ses mélodies accrocheuses et leur excellente présence sur scène est parfait pour nous mettre dans l’ambiance. Ça fait déjà un bout qu’ils roulent avec la tournée The Tour To End All Tour et c’est très bien rodé.
Judas Priest
Après l’excellente performance de Sabaton de près d’une heure, c’est le temps de laisser la place pour le légendaire groupe britannique. Sur le coup de 21:00 c’est sur les airs de War Pigs de Black Sabbath que le groupe annonce que l’assaut débutera très bientôt!
Après une intro instrumentale épique très pompeuse, ça débute fort avec le premier single du dernier album, l’excellente Panic Attack. L’immense rideau, cachant toujours la scène pendant les premiers riffs d’ouverture, s’élève finalement et on aperçoit tout le groupe réuni ensemble sur la plateforme du batteur Scott Travis et ça part sur les chapeaux de roue.
Comme à chaque concert de Judas Priest, la première chose qu’on veut s’assurer est comment la voix de Rob Halford sortira. Ce soir, il semble être dans une superbe forme, la voix est claire et tellement puissante.
Et que dire de Richie Faulkner! Suite au départ de KK Downing en 2011 et à la retraite prématurée de Glenn Tipton pour cause de Parkinson, pratiquement tout le poids et la responsabilité, de s’assurer que l’essence du groupe demeure, est tombé sur les épaules de Richie Faulkner. Et quelle machine il est! Non seulement, il reprend les solos joués par Downing à l’époque, mais par la force des choses, il a également pris en charge la majorité des solos de Tipton. Sans compter les siens et de plus, il a une présence scénique incroyable.
Il est assurément un des meilleurs guitaristes sur la scène Métal des dernières années. Contrairement aux années passées, où Priest gardait immanquablement ses gros hits pour les rappels, depuis le début de la tournée, ils sont plutôt joués dès le début. You’ve Got Another Thing Coming, Rapid Fire et Breaking The Law s’enchaîne une après l’autre. Tout le monde sait qu’ils feront partie du setlist, mais de les entendre rapidement apporte un élément d’anticipation pour la suite.
Et justement, à la grande satisfaction de la foule, qui était très bruyante et engagée, on reste dans la période classique des années 80’ avec Riding on the Wind, Love Bites et Devil’s Child.
L’album Screaming For Vengeance sera d’ailleurs régulièrement visité pendant la soirée avec 4 pièces. Aucun problème avec cette décision, c’est mon préféré! Pour le côté visuel, c’est très bien. La scène est relativement libre de tout artéfact et 4 écrans verticaux derrière Scott Travis, le batteur, projettent des images pour agrémenter l’effet. La vedette de la soirée cependant, au niveau visuel, est sans contredit le jeu de lumières, qui est superbe.
Le groupe décide de puiser dans son plus vieux catalogue encore et on se retrouve maintenant en 1978 avec Saints in Hell de l’album Stained Class. Pas une des plus connues, mais elle a très bien passé et encore une fois Rob a livré une performance sans faille. Ça n’en est pas une facile, surtout à 73 ans, mais elle a été magistralement interprétée!
C’est maintenant le temps de revenir à aujourd’hui et la deuxième pièce du dernier album avec le single Crown of Horns. Une des excellentes pièces de l’album, qui a d’ailleurs été très bien reçue par la foule.
Un petit mot sur Ian Hill à la basse et Andy Sneap, l’autre guitariste. Bien qu’ils soient un peu dans l’ombre de Rob et Richie, il n’en demeure pas moins qu’ils sont vitaux à l’expérience sonique et ils accomplissent leur boulot parfaitement.
On est maintenant rendu au point de la soirée où c’est le temps de sortir les gros canons. Et ça débute avec l’incroyable Sinner, suivi de Turbo Lover, la pièce titre du dernier et Invincible Shield. Une énorme structure en forme de Trident illuminé descend du plafond, apportant un aspect visuel superbe et évidemment, la pièce qui pour moi représente toute l’essence de ce qu’est le heavy metal, Victim of Changes. Toujours un highlight d’un concert de Judas Priest.
Aucune autre pièce n’a ce niveau d’anticipation et elle est montée de façon géniale, avec un solo sans fin de Richie, suivi d’un doux moment, qui nous transporte jusqu’au moment ultime où Rob y va de son plus fameux cris avec Victim of Changes. Frissons garantis!
C’est le moment du spectacle où Rob engage avec la foule et nous fait participer et chanter, avant d’enchaîner avec un autre de leurs classiques et l’incontournable The Green Manalishi, avant de conclure le set avec possiblement la plus heavy et toujours jouée en dernier, Painkiller. Précédée comme toujours par l’intro aux drums tellement reconnaissable de Scott Travis.
Elle est particulièrement violente ce soir et une façon magistrale de terminer la soirée, avant les rappels évidemment. La mythique intro The Hellion annonce évidemment Electric Eye. Si elle ne débute pas le show, c’est clair que l’autre option est d’amorcer les rappels.
On entend ensuite le rugissement d’une Harley, donc c’est le temps de Hell Bent for Leather avant d’enchaîner avec le dernier classique de la soirée, du non moins classique album, British Steel et Living After Midnight.
Bien qu’on l’ait entendue tellement de fois, et qu’elle est loin d’être ma préférée, live elle est toujours excitante et une excellente façon de terminer la soirée.
C’était mon 22e show de Judas Priest et à chaque fois, je sors de la soirée avec un grand sourire. Priest est mon groupe préféré à voir en concert et encore ce soir, ce fut une grande performance. En espérant avoir l’opportunité de les revoir encore une fois dans un avenir prochain!
Chansons jouées :
– Panic Attack
– You’ve Got Another Thing Comin’
– Rapid Fire
– Breaking The Law
– Riding On The Wind
– Love Bites
– Devil’s Child
– Saints In Hell
– Crown Of Horns
– Sinner
– Turbo Lover
– Invincible Shield
– Victim Of Changes
– The Green Manalishi (With The Two Prong Crown)»
– Painkiller
Rappels :
– The Hellion / Electric Eye
– Hell Bent For Leather
– Living After Midnight
Voir les photos (et autres) de Patrick du spectacle.
Fabriqué au Québec!
Basé à Montréal, capitale mondiale du rock francophone!
Photo de bannière : Patrick Loiselle
BANNIÈRE: DANIEL MARSOLAIS
WEBMESTRE: MARCO GIGUÈRE
RÉDAC’CHEF: MURIEL MASSÉ
ÉDITEUR: GÉO GIGUÈRE
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