Le 6e Genesis #9
Une entrevue exclusive avec Richard Macphail, un témoin important des débuts de Genesis
Collaboration entre Famille Rock et l’Association Genesis-France
Publié le 22 avril 2023
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Republié le 6 août 2024
Texte et édition : André Thivierge de Famille Rock | Entrevue : Paul Herlitschka de l’Association Genesis-France |
En juillet 2022, l’administrateur du site Genesis-France, Paul Herlitschka a eu le plaisir de rencontrer celui qui est considéré par plusieurs fans comme le 6e membre de Genesis, tant il a joué un rôle important dans les débuts de ce groupe mythique. Famille Rock est heureuse de s’associer avec Genesis-France pour vous offrir la 9e partie des extraits de cette entrevue qui aura duré en tout et partout deux heures.
Richard Macphail et Paul Herlitschka, 14 juillet 2022
Pendant ses années avec Genesis à leur début, Richard McPhail se souvient de deux occasions où ils avaient leurs jours de répétition ou plutôt, de composition commune. Et il a assisté à l’histoire en développement du groupe!
Richard MacPhail (RM) : La première s’est déroulée dans un studio de dance près de là où je vis actuellement au Shepherd‘s Bush. Je les ai rejoint là-bas en fin d‘après-midi pour charger le matériel et ils m‘ont dit: ‘on a un truc à te faire écouter!’ et ils m‘ont joué The Musical Box. J‘en étais époustouflé! J‘avais entendu des segments de The Musical Box avant.
Ils avaient développé F Sharp (à l’époque d’Anthony Phillips), le titre de travail de The Musical Box, nommé selon l‘accordage spécial de Mike (Rutherford). Il essayait plusieurs accordages avant de trouver celui qui convenait. Keith Richard faisait ça beaucoup aussi. Il changeait l‘accordage des deux dernières cordes pour obtenir un son différent. Beaucoup de chansons des Stones ont été composé avec cet accordage. Celui qui écoute sent qu‘il y a quelque chose de différent, mais ne peut dire quoi.
Mais en ce jour de répétition, c‘était la fois où ils ont rapiécé le tout, avec ce final grandiose, il me manque les mots…..
Genesis-France (GF) : Et la deuxième occasion?
RM : C‘était une autre fois et ils m‘ont redit Rich, on a un truc à te faire écouter, mais cette fois-ci c‘est 23 minutes! (rires) et je leur ai répondu, vous êtes fous? Laissez-moi sortir! Mais là, je suis devenu fou de joie! D‘entendre comment sonnait Apocalypse In 9/8 et le son de la Rickenbaker de Mike! Boum Boum!
GF : Genesis a pourtant déjà joué Suppers Ready quelques semaines avant, en Italie, et pour la première fois le 7 avril 1972 dans un endroit appelé Apollo 2000 dans un village de l‘Italie du Nord, à Godega di Sant’Urbano. Tu connaissais déjà Supper‘s Ready ?
RM: oui, mais pas le résultat définitif. Ce qui était important pour le groupe, c‘est qu‘ils mûrissent les titres en public avant de les enregistrer. C‘est bon de jouer de tels morceaux en live plusieurs fois afin de décider ce qui a fonctionné le mieux. Ce n‘est jamais aussi bon si tu ne fais que de répéter, puis enregistrer à la suite, tu ne sais pas l‘impact que ces titres auront en live. Le public, c’est lui qui te dit quel titre doit être retenu, selon leurs réactions….
GF : Mais tu as seulement été soufflé quand ils t‘ont présenté Supper’s Ready une fois enregistré ?
RM: Exactement. John Burns, l‘ingénieur du son, m‘a filé la cassette par après. Et j‘ai écouté et ré-écouté Supper‘s Ready tous les jours comme une pratique religieuse, partout où je me rendais avec la camionnette. Et c‘était aussi le moment où j‘ai senti que mes jours avec le groupe arrivaient à terme.
GF : Qu‘est-ce qui t‘as fait dire cela ?
RM: Je me disais, ceci est enfin le groupe que je connais et que j‘aime, c‘est enfin sur l‘enregistrement, c‘est ce que le monde entier va découvrir! Ma vocation avait aboutit.
GF: Comment se fait-il que Charisma n‘avait prévu que deux concerts pour la première tournée américaine ? L‘un à Boston et le second à New York ?
RM: En fait ce n‘était vraiment qu‘un concert, à New York, c’était un évènement caritatif sponsorisé par une radio locale qui passait des titres plus longs comme du prog. De pouvoir passer en direct sur une telle radio était trop important pour nous.
GF: Un seul concert ? Mais alors celui de Boston ?
RM: Oui, Brandeis University. Ce n‘était qu‘un concert d‘échauffement, mais on a fait un énorme travail là bas. Le groupe s‘envolait vers Boston alors que j‘étais sur place avec l‘équipe de sonorisation. Lors du setup, je me rends compte que le mellotron ne fonctionnait pas. Nous n‘avions pas de flight-case pour ranger les instruments, ils étaient embarqués tels quels à l‘aéroport et probablement quelqu‘un a dû le faire chuter lors du transport transatlantique. Mais les étudiants de l‘université étaient des fans de Genesis, en plus ils étaient techniquement doués et ont réussi à le réparer.
GF : C‘était donc d‘abord Boston, puis seulement New York ?
RM: Oui! Mais celui qui a eu l‘idée de s‘échauffer à Boston a sauvé nos vies, parce que nous étions prêt techniquement et musicalement. Et à New-York, personne ne m‘a dit que nous n‘avions plus le droit de manier notre propre équipement sur place où nous étions prévus, au Lincoln Center. Ça m‘a rendu fou!
GF: Malgré le fait que tu étais le tour manager officiel ?
RM: Exactement, ils s‘en foutaient, je n‘ai jamais vu ça avant. J‘ai conduit Tony et Mike au Lincoln Center et suis venu de la 55ème rue, sans pouvoir me garer devant devant la salle, laissant la camionnette tout le temps du concert avec les clignotants allumés, et je ne pouvais rien contrôler sur place, c‘était le désastre total. L‘ambiance était tendu avec tout ce temps perdu et ça s‘est ressenti pendant le concert qu‘on a fait. Avant de retourner dans les loges, Mike a jeté sa basse Rickenbaker à terre de colère! Et pourtant Mike n‘était pas le gars à s‘énerver facilement.
GF: Mais finalement le concert était un succès et a même été fêté le jour après!
RM: Oui, il y avait une réception prévue au Central Parc après le concert. Et en voulant reprendre le volant de ma camionnette, elle ne démarre plus, sans doute avec ces clignotants allumés tout ce temps. Et tu ne peux pas redémarrer une voiture automatique comme une essence.
J‘ai appelé un taxi qui m‘a poussé jusqu‘à une station d‘essence où j‘ai pu recharger la batterie durant la nuit et le lendemain, j‘ai pu rendre le van rechargé, mais à cause de ça j’avais loupé cette réception dans le parc.
À venir, la dernière partie de cette fascinante entrevue avec le 6e Genesis qui se remémore le concert d’adieu du groupe en mars 2022 auquel il a assisté et son passage en coulisses.
Fabriqué au Québec!
Basé à Montréal, capitale mondiale du rock francophone!
BANNIÈRE: THOMAS O’SULLIVAN
WEBMESTRE: MARCO GIGUÈRE
RÉDAC’CHEF: MURIEL MASSÉ
ÉDITEUR: GÉO GIGUÈRE
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