Marillion
Théâtre Olympia, le 30 mars 2025
Publié le 2 avril 2025
Texte: Patrick Loiselle Photos: Muriel Massé
Marillion Weekend Montréal 8.0
Par une soirée froide de février 1992, j’avais 26 ans à l’époque, j’étais sorti dans une discothèque de Sherbrooke, le Cola Blanca, avec des amis et je m’étais mis à jaser avec une jolie jeune dame. La discussion ne menait pas à grand chose, jusqu’à ce qu’elle me demande, d’un ton un peu blasé, ce que j’écoutais comme musique? J’avais un quart de seconde pour penser à ma réponse!
Je mens et je m’affirme fièrement comme un fan fini de MC Hammer ou je dis simplement la vérité, au risque qu’elle me tourne le dos définitivement!
« Présentement j’écoute beaucoup un groupe britannique peu connu, qui se nomme Marillion ». Ses yeux s’agrandissent et elle me répond, « Je les connais, je les ai vus en première partie de Rush au Forum ». On se trouve tout d’un coup mutuellement beaucoup plus intéressant! La soirée se continue tranquillement et à la fin, on part chacun de notre côté, sans planifier de se revoir. Mais le destin en a décidé autrement.
Une semaine plus tard, j’apprends que Marillion sera à Montréal, le 24 mars à la Brique, pour présenter l’album Holidays in Eden et j’achète deux billets. Je fais des pieds et des mains pour retrouver ma jolie dame, avec seul son prénom comme référence. Je réussis, je l’invite au show, elle accepte et 33 ans plus tard on est toujours ensemble!
Tout ça pour dire que Marillion a eu un impact majeur dans ma vie. Je les ai revus à plusieurs reprises et assisté à plusieurs weekends par la suite.
Le groupe a toujours été un peu avant-gardiste et différent de la masse. Le plus bel exemple est justement la création de ces Weekend, dont le premier à être présenté à Montréal étant en 2009. Le format était simple; choisir un endroit dans un marché solide, y élire résidence pendant 3 jours et offrir 3 concerts complètement différents l’un de l’autre.
Le concept était génial et économiquement brillant. Au lieu de partir en tournée, de défrayer des coûts énormes, et souvent jouer dans de petites salles à moitié remplies, tu demandes plutôt à tes fans de voyager et débourser eux-mêmes pour venir te voir. Autre avantage non négligeable, est que tu joues toujours devant une foule d’irréductibles, qui sont là pour vivre une expérience unique. Et les « Marillioniacs » ils sont intenses, fidèles et dévoués!
Montréal 2013 – Marillion Weekend
Montréal 2015
Cette année, le groupe a décidé de maximiser le concept en planifiant huit weekends et Montréal en fait encore partie. Mais, le groupe a également mentionné que ce serait le dernier ici et que le prochain serait probablement à Toronto! Autre changement important pour cette année, seulement deux soirs de spectacle seraient au menu. C’est juste rendu trop difficile pour le chanteur Steve Hogarth, de performer trois soirs consécutifs.
L’avantage d’en être rendu au 8e weekend, est que la machine est parfaitement rodée et l’organisation sait ce qu’elle fait. Plusieurs activités connexes du Festival sont planifiées, dans plusieurs secteurs de la Ville. Les gens ont donc le loisir de choisir leur poison; tu vis ton trip MARILLION au max et tu assistes aux activités prévues ou tu en profites pour découvrir la ville et ses points d’intérêts.
Soir 1
De mon côté, j’avais déterminé que j’assisterais aux deux soirs de spectacle seulement. Donc, samedi soir je me présente vers 17:30 aux portes du Théâtre l’Olympia pour me mettre en ligne en attendant que les portes ouvrent. Pour l’occasion, le parterre est en admission générale, où je m’installe et l’étage est en sièges réservés. Les deux soirs se joueront à guichets fermés, tous les billets ont trouvé preneurs.
Pour cette première soirée, c’est au multi instrumentiste Randy McStine que revient le mandat d’allumer la foule. Il me semble que chaque fois que je vais voir un show prog, c’est McStine qui ouvre le bal ou qu’il est impliqué dans le groupe. Je l’ai vu avec Flying Colors, Porcupine Tree, The Pineapple Thief et à l’automne il sera avec Steven Wilson au MTelus pour deux soirs. Vraiment une petite clique la communauté prog rock! C’était honnête comme performance.
Vers 21:15, le groupe s’amène sur scène et débute avec The Invisible Man de l’album Marbles. Comme c’est souvent le cas pour ce type de festival, le focus est mis sur un album en particulier et ce soir c’est Marbles qui sera aux avant-postes et joué pratiquement au complet. N’étant pas un super fan de l’album, malgré quelques bonnes pièces, disons que je n’étais pas hyper enchanté. Mais, plus intriguant encore était la drôle d’atmosphère sur scène.
Photo : Denis Fortin. Samedi le 29 mars 2025
J’ai souvent vu le groupe live et ce soir quelque chose clochait. L’intensité légendaire de Steve Hogarth était absente, la complicité et la connexion avec la foule, tellement un des points forts d’un show de Marillion semblaient juste… « off ».
Les performances musicales comme telles étaient jouées de façon géniales et la foule a semblé apprécier, mais l’atmosphère ne ressemblait en rien à une grande Première d’un MARILLION Weekend.
Après avoir joué l’album Marbles, le groupe s’est retiré avant de revenir pour deux pièces en rappel. Sugar Mice, de l’époque Fish fut la première et Hogarth a pratiquement laissé la foule la chanter au complet. La soirée s’est conclue avec l’excellente King de l’album Afraid of Sunlight. Au final, le concert aura duré environ 1:45, ce qui est relativement court.
Les réactions sur les réseaux sociaux après le spectacle étaient spectaculairement mitigées. Certains avaient trouvé la soirée extraordinaire et d’autres, comme moi, étaient restés sur leur appétit et se demandaient ce qui avait pu se passer et comment se déroulerait la deuxième portion, le lendemain.
Soir 2
J’avoue que j’appréhendais un peu la suite. Tout d’abord, retourner attendre dehors sous la pluie, n’annonçait rien de plaisant, mais surtout, est-ce qu’on aurait droit à une suite de la veille ou le groupe nous en donnerait vraiment une solide?
Finalement, plus de peur que de mal et quelle performance INCROYABLE on nous a offert!
Le groupe, que j’avais tant aimé et écouté dans ma période de jeune adulte, était de retour! Un mélange exhaustif des meilleurs albums des premières années du groupe, incluant la période FISH. Un Steve Hogarth d’une intensité féroce et encore très en voix.
Une foule engagée et bruyante, chantant à l’unisson chaque fois qu’elle en avait l’occasion. Une soirée magique de pratiquement 2h30!
Chaque fois que je vois un groupe de ma jeunesse, je me dis toujours que cette soirée pourrait être la dernière avec eux et j’essaie d’en profiter au maximum, tant que le groupe participe! Autant, j’ai eu de sérieux doutes après samedi soir, que tout était oublié après la superbe performance de dimanche.
Un petit mot sur la qualité de la sono et du jeu de lumières très immersif. Tout le long du weekend, ce fut d’une qualité impeccable et a joué un grand rôle dans la réussite du produit final.
“33 ans après ma toute première fois, les Boys savent encore comment livrer une tonne d’émotions. Si c’était le dernier tour au bâton pour MARILLION à Montréal, on peut assurément affirmer qu’ils ont frappé un Grand chelem avec celui-ci…S’il y a au contraire une prolongation, je devrai me faire à l’idée que je devrai me taper du temps supplémentaire!”
Fabriqué au Québec
Basé à Montréal, capitale mondiale du rock francophone
Photo de bannière: Muriel Massé
INFOGRAPHE: MURIEL MASSÉ
WEBMESTRE: MARCO GIGUERE
RÉDAC’CHEF: MURIEL MASSÉ
ÉDITEUR: GÉO GIGUÈRE
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