Spectacles

Metallica Montréal 2 soirs

Metallica 2023 Montréal, Stade olympique
les 11 et 13 août 2023
Publié le 15 août 2023

Par Stéphane Giroux   

J’ai une histoire conflictuelle avec Metallica. Fanatique depuis le tout début.  J’ai vu chaque tournée. Master of Puppets à Verdun en 86 est un de mes plus mémorables.  Mais après la tournée Hardwired en 2017, je m’étais dit, je ne m’identifie plus au band. 

Six ans et $125 plus tard, me revoilà.  

Alors le vieux stade. Ma place dans le niveau 100. J’ai entrevu et cru entendre Wolfgang Van Halen. Son atroce, il est perdu quelque part sur cet étrange scène sans point central. Hâte de le voir pour vrai au Corona cet automne ,Pantera. J’ai pas vraiment connu le band, au-delà du fait qu’avoir Zakk Wilde et Charlie Benante pour remplacer les frères Abbott est une excellente idée. J’aime pas leur musique, mais ils ont eu le stade au complet avec eux. Vraiment chaleureux comme accueil. Encore une fois, la mauvaise qualité du son faisait mal. Le band mérite mieux. 

Metallica – vendredi 11 août

Notre journaliste Stéphane Giroux en conversation avec Jimmy Kay et Perrin Wolfson 

J’ai vu le band une quinzaine de fois et cette intro de Ecstasy of Gold est tellement parfaite pour ce qui nous attend comme soirée. Je me croise les doigts ce soir pour Battery ou Creeping Death. Cette dernière nous a été livrée avec la furie de  leur jeunesse. Le band est pas facile à suivre sur cette scène immense. Ceux dans la fosse voyaient tout. Nous on regardait les écrans géants courbés. Mais la foule, le stage, le band, la frontière n’existe plus.  On est 55 000 poings dans les airs, “Die, die, die by my hand i creep across the land…”. à tue-tête. 

Harvester of Sorrow, une pièce maitresse de Justice for All a immédiatement suivi. Le riff chainsaw de James Hetfield, avec sa face de méchant style ‘Sons of Anarchy’, hurle les paroles avec la même conviction de l’époque. La soirée ne fait que débuter et on sait qu’ils sont plus en forme que ne l’étaient Guns and Roses mercredi.  

Photo : Rich Chartrand

Le son dans tout ça ?  Il variait selon la section. J’entendais chaque instrument, chaque parole, solo ou cymbale avec assez de puissance pour me rentrer dedans solide. Sauf que l’écho, y a rien à faire. C’est du béton. Faut essayer de l’ignorer en se concentrant sur ce qui sort des haut-parleurs.

Leper Messiha!  Un autre classique de Master of Puppets. Je sens que je suis tombé sur le bon soir pour les pièces.  Les fans l’ont reconnue tout de suite. Kirk Hammett, collé proche de Lars, est complètement absorbé dans ses solis, de toute évidence le band est content de la jouer.

Until it Sleeps a souffert de l’écho,  je regarde Robert Trujillo, je dois avouer qu’il m’a toujours impressionné depuis qu’il a joint Metallica.  

Photo : Rich Chartrand

72 Seasons, du nouvel album. Triste que tant de monde ont choisi d’aller prendre une pause. Cet album est excellent. C’est certain que les gars ont du plaisir à la jouer

Fade to Black a été un moment magique. On n’entend jamais assez de Ride the Lightning. Une de leurs pièces qui révélait un band autrement plus subtil que thrash métal. Sans oublier que c’est pendant cette pièce que James s’est blessé au Stade en 1992.

Orio fut une autre agréable surprise de Master. Il fallait voir les gars jammer entre eux, avec une dextérité exceptionnelle dirigée par Kirk et Robert. S’ensuivent les hits du Black album, Nothing Else Matters et Sad But True. Encore les poings dans les airs, tout le monde debout, en chantant en chœur. C’est dans Orion, autre classique de Master, que les musiciens ont prouvé qu’ils ont toujours continué à évoluer comme musiciens. La pièce-fleuve est d’ailleurs plus complexe, plus fluide, plus intense encore que lors des rares tournées où ils l’ont jouée. Un autre moment fort de la soirée.  

Photo : Rich Chartrand

Nothing Else Matters et Sad But True en enchainement pour les fans de l’album Black. Puis les bombes atomiques : Hardwired et Fuel jouées à la vitesse d’une Formule 1. 

Seek and Destroy, la plus vieille de la soirée a encore une fois gardé tout le monde debout avec son beat industrial issue d’une chambre de torture. 

Les premières notes de Master of Puppets ont fait gonfler le kevlar du stade  et fragiliser les colonnes du Stade. 

Vidéo de Patrick Valois

Metallica, encore une fois, réduit au silence ses critiques. Le band est non seulement capable d’être égal à lui-même, mais en plus parvient à en donner plus que le client en demande. Et la bonne nouvelle ? On a droit à une suite dimanche !   

Metallica – dimanche 13 août

La 1ere soirée au Stade était dur à battre, mais je savais qu’il restait au band beaucoup de matériel parce que de toute façon, l’ensemble des chansons serait différent.

Mieux assis cette fois, avec une meilleure vue d’ensemble, j’ai pu mieux apprécier la performance de Five Finger Death Punch. Un concentré de leurs plus grandes chansons, le band, toujours actif autour du chanteur Ivan Moody, Zoltan Bathory et le bassiste Chris Kael semblait avoir bien du plaisir sur la scène gigantesque, devant leurs fans bien nombreux dans le stade.

Metallica a encore une fois monté sur scène vers 20h45 et cette fois, débute avec trois gros canons, soit Whiplash, For Whom The Bell Tolls et Ride The Lighting, tiré de l’album du même nom.

Le son est toujours aussi pénible, mais on sent que le band a le goût d’être plus aventureux. James présente la pièce relativement obscure Dirty Window, comme venant de “l’album préféré de tous, St-Anger, haha”.  Clin d’oeil au fait que c’est l’album mal aimé du groupe. Lux Aeterna et Too Far Gone de 72 Seasons ont suivi, sans toutefois captiver la foule autant que la veille.

Vidéo de hellawaits77NY

Tout se corrige sous le tonnerre d’approbations aux premiers accords de Welcome Home de Sanitarium, question de compléter le tour de Master of Puppets, débuté 48 heures avant. You must Burn, toujours de 72 Seasons, a permis au band de prouver que leur dernier album s’est bien taillé une place dans le répertoire de Metallica.

The Call of Ktulu, autre classique de Ride The Lightning, obtient une réponse monstre. L’instrumentale montre jusqu’à quel point les solos de guitare de Kirk Hammett sont indissociables du son de Metallica. La pièce s’est étirée sur dix minutes, au grand plaisir de tous .

Ride The Lightning Vidéo de porcelmc

No Leaf Clover, une autre un peu obscure de l’époque St-Anger nous montre que Metallica cherche à confondre ses fans, alors que le band pourrait la jouer facile avec juste des succès. Pourtant on voit dans le mosh pit que tout le monde connait les paroles, même avec les pièces moins connues. Wherever i may Roam, même pour ceux qui ne sont plus capables d’entendre l’album Black, est resté un moment fort de la soirée, avec James et Lars qui l’ont jouée avec encore plus de furie que sur l’album.

Moth Into Flame, de l’avant dernier album Hardwired to Self Destruct, n’a pas été suffisante pour empêcher les gens de se rasseoir, malgré les flammes qui montaient sur scène. Mais ce fut de courte durée.  L’intro de Battery, encore une fois de Master of Puppets, a provoqué l’ovation la plus forte de la soirée. Les caméras en gros plans sur les visages du band montraient bien que ceux- ci étaient envoûtés par l’énergie à fond de train. James, particulièrement, était en sueur de la tête aux pieds.

Photo : Rich Chartrand

Whiskey in the Jar ramène un air plus festif à mesure que la fin approche. Puis le doublé One et Enter Sandman pousse le band au fil d’arrivée. Et après ? Plus rien à ajouter.

Metallica s’est donné à fond deux soirs, pour un total de 32 morceaux différents qui couvraient chaque aspect de leur carrière. Ils ont pris des risques, le son n’était pas à la hauteur. Mais les vrais fans ne pourront jamais dire qu’ils n’en ont pas eu pour leur argent.

Vidéo de Stéphane Giroux

 

Entrevue radio avec Sylvain Cormier, journaliste culturel au Devoir. Il parle du son de ce fameux grand spectacle.

Via QUB radio, Sylvain Cormier, critique en chanson et en musique pop-rock au Devoir depuis 32 ans au micro d’Alexandre Moranville-Ouellet :

 
 
 – Merci à Stéphane Giroux, qui  est journaliste à CTV Montréal
 

 – Merci à Rich Chartrand de nous avoir fourni ses très belles photos

 – Merci au photographe attitré d’Evenko, SNAPePHOTO, pour la photo de bannière

 

Anecdote : À la surprise générale, Metallica a posé un geste symbolique, très apprécié des fans. le soir du 11 août. Ce petit garçon s’est fait inviter à monter sur scène à jouer de la batterie, trop chanceux !  

 

Fabriqué au Québec
Basé à Montréal, capitale mondiale du rock francophone

Photo de bannière : SNAPePHOTO
BANNIÈRE: MURIEL MASSÉ
WEBMESTRE: MARCO GIGUÈRE
RÉDAC’CHEF: MURIEL MASSÉ
ÉDITEUR: GÉO GIGUÈRE

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