Chronique No #8
Autopsie d’album revisité
L’album Pagliaro (1975).
Publié le 26 décembre 2020
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Republié le 17 février 2024
Par André Beaudoin
Étant dans ma salle de morgue (discothèque personnelle) à regarder toutes les possibilités qui s’offrent à moi, pour la prochaine chronique du DJ chirurgien. Je regarde dans la collection de Géo assurément, car comme dirait Dexter, pour ceux qui connaissent le personnage de cette série du même nom, il faut que ce soit fait selon le code. Il y a des albums que je ne connais pas du tout, des copies de promotions reçues, possiblement, et avec le temps disons que même lui, Géo’ ne s’en rappellerait pas… j’en suis certain.
Tiens tiens, je trouve une copie de Donna Summer Live, un Michael Jackson accompagné de sa famille au grand complet et attention, je dis bien, Abba Les grands succès. Je me rassois un peu étourdi de ces corps étrangers parmi des œuvres rock et prog. Lors de notre dernière discussion, Géo et moi, étions (encore!!!) sur le sujet de la musique. Pas de surprises, vous me direz, mais surtout la discussion était sur le Comment le Québec avait été présent au niveau musical des groupes ou des interprètes solos dans les années 1972 à 1977 ? Et des changements que cela a apporté après les années Woodstock (fin des années 60).
Je lui mentionne, que mon opinion à cette époque, les années 1972 à 1977, « la veine florissante était oui, oui la musique disco descendance directe de rythm’n blues des années soixante. Une créature des studios de productions. La recette pour faire un bon disque dans le style, musiciens habiles et techniciens hors pair. Le chanteur, la qualité de la voix, même le contenu lyrique avait peu d’importance car, on se le dira, la musique disco était essentiellement du rythme encanné. On disait un son «MUZAK». »
Il me redit que ça serait bien une autopsie d’un groupe ou chanteur ou chanteuse d’ici, du Québec. Oui, je lui réponds et soudainement un nom nous vient à l’esprit et Géo sait très bien qu’il en possède quelques copies. Michel Pagliaro (Pag) et c’est parti, je suis prêt et les instruments sont propres pour la prochaine autopsie revisitée.
Serez-vous de l’expérience avec moi ? Ensemble, nous vivrons un moment spécial, un voyage musical dans le corps (album ) Michel Pagliaro 1975. (Louise, Hit Parade). Je suis prêt, scalpel à la main.
Rétrospective musicale et non sa vie d’enfant ou d’adolescent. Je laisse ça à d’autres, alors brièvement, voici le personnage en musique pour cette autopsie revisitée. Elle débute par la naissance du groupe Les Chanceliers. Il était le chanteur du groupe pendant la vague des années 60 en même temps que beaucoup d’autres formations du temps. Il avait déjà composé certaines de ces chansons. Ce qui lui ouvre le chemin d’une carrière solo au début des années 1968.
Comme d’habitude non! non! ne vous méprenez pas c’est le titre plutôt, je devrais dire l’interprétation à la sauce de Pag des «Succès internationaux» de Claude François (Comme d’habitude), de Frank Sinatra (My Way), Elvis Presley (My Way), qu’ils avaient déjà dans leur répertoire respectif. Pag sait aller chercher son public et il l’a toujours fait avec une confiance inébranlable.
On saute quelques années jusqu’en 1970. Auteur-compositeur-interprète début d’une carrière anglophone plusieurs grands succès canadians. Il est vu comme un des rares artistes locaux à s’exprimer dans un style rock dans les deux langues et qui se disputent l’attention du public québécois. 1971, il triomphe dans la langue des Beatles (Révolution) reprise. 1972, moment charnière côté francophone J’entends frapper devient un classique rock, tous les mélomanes, rockers avertis où la clientèle des discothèques ne peuvent se lasser d’entendre.
1971
Entre temps, il est devenu une pièce maîtresse du rock d’ici, Pag comme on le surnomme dans le métier, peut se permettre un retour à la vie d’orchestre de groupe ; Rockers. Temps qui semble être à la récréation; on s’amuse. 1975 , deux nouveaux albums l’un francophone; Pagliaro et bien sûr l’autre anglophone; Pagliaro 1. Cette audacieuse idée rapporte ses fruits. L’autopsie revisitée sera sur le corps (l’album) Pagliaro (Louise-hit parade), version francophone. Bon ! Comme je disais plus haut, débutons l’expérience musicale sans plus attendre.
Titre Album : Pagliaro (Louise)( hit Parade). 1975
Production : Produit par George Lagios et Michel Pagliaro
Conpagnie de production: Géomic Music
Ingénieur du son : Guy Rhéaume et Gaétan Desbiens pour la chanson J’entends Frapper.
Photographie : Daniel Poulin.
Conception: Daniel Poulin. John Williams.
Musiciens : Michel Pagliaro. Guitare et chant
Derek Kendrinks: Batterie
Jack (Easey Money) Geisinger: Basse
George Lagios: Piano, Orgue;
Hovanees Hogapian: Guitare;
Billy «angel» Workman: Guitare rythmique;
(Photo: Erica Echenberg Howard)
Face 1
Louise (auteur : Michel Pagliaro) Durée 03.02.
Beaucoup d’incisions sont identifiables à vue d’œil sur son corps (l’album.) Heureusement car, je n’ai pas la fiche (la pochette intérieure) pour m’aider à connaître le corps à autopsier. Ho la! la! Un Rock plutôt Roll «Help» mais c’est Dizzy Miss Lizzy que j’entends ou plutôt John Lennon étendu devant moi. Le son, le rythme et la voix de Pag m’ont joué un tour. Louise ou Lizzy demeurons concentrées et continuons de revisiter ce corps et dirigeons nous dans une autre partie, nous verrons bien.
Faire le trottoir ( R.Thomas. M Pagliaro) 03:25.
C’est comme si il connaissait le milieu de la rue et qu’il le chante. Déjà on remarque son groove sexy avec le groupe de musiciens qui l’accompagnent très bien et qui donnent un style à la Lady Marmelade (Nanette Workman). Pag n’avait pas à faire le trottoir car, j’examine brièvement et je remarque que ses pieds et ses jambes étaient en bon état, sauf quelques ecchymoses aux deux genoux que je constate soudainement. P.S. L’album n’est pas jeune (usure du disque), il saute vraiment à quelques places sur cette pièce, ce qui explique la mention des ecchymoses. Alors, si vous voulez …
Si tu voulais (M.Simon. M Pagliaro) 03:44
Je remarque qu’au niveau du thorax quelques cicatrices irrégulières dans la région du cœur. Si on allait voir de plus près, difficile avec celle-ci : Je suis à faire une incision avec mon scalpel (l’aiguille) pour constater le changement à ce niveau du corps (toujours l’album). Quelques minutes ont suffi pour changer de rythme du cœur et il a tout donner. Il ne faut pas passer sous silence la performance de George Lagios au piano.
Dans la Peau ( M. Pagliaro) 2:50.
Je remarque la couleur des pores de la peau qui sont d’un rouge «Rock à la couleur Blues» partout sur son corps. Ho non, je constate qu’il à sur le corps (l’album) pleins d’ecchymoses et oui il (saute), vous vous en rappelez. Coïncidence dirons nous, un bon rock dans la pure tradition que nous avons tous dans la peau. Des riffs de guitare qui font de nous un bon Rock»n» roller. J’adore….Houpsss «J’entends frapper».
J’entends frapper (Nouvelle Version) (M. Pagliaro) 03:25
Il y a quelqu’un qui essaie de rentrer dans la salle d’autopsie. Quelqu’un qui pourrait m’aider, un bon rock pur à la B.T.O ( Bachman-Turner-Overdrive) Takin’care of Business. On essaie de me déconcentrer et c’est réussi pour le moment, mais j’ai le contrôle du scalpel (table tournante). Nous approchons de la deuxième phase, la transfusion des liquides pour la suite de l’autopsie du corps (album).
Face 2
Émeute dans la prison. Auteurs : ( Lieber-Stoller-Pagliaro) . Durée 4:20.
Une alarme qui vient de se déclencher sans raison, un cri, un coup de révolver, tout est là. Sa voix est présente, je la sens qui rode autour de moi dans la salle autopsiée sur un Rock solide, solo de guitare à faire revivre le corps (album) une deuxième fois.
El Chicano ( M.Pagliaro-W Rossi). 03:41
La transfusion des liquides va bon train à ce qui m’apparait auditivement. Pas de chicane, un guitariste bien connu et pourquoi pas, Mr. Walter Rossi. Un rythme à la Santana mélangé au son d’un Useb ,beaucoup plus tard dirons nous. Je pourrais aller plus fort sur la transfusion des liquides et augmenter la pression pour d’entendre Morse Code (La marche des Hommes) et beaucoup d’autres. Baisse de pression de la transfusion immédiatement. 17hrs, il faut que je téléphone à la maison pour entendre la voix de Lucille.
(photo: Erica Echenberg Howard)
Lucille (Penniman-Collins-Pagliaro). 02:25
Je remarque un soudain changement dans la résistance du corp (album), texte surprenant et une musique tout aussi surprenante pour ce corps Un Rock’n Roll qui fait tripper (vibrer) et dans son estomac en tapotant, on remarque qu’il a ça dans les trippes. Ça devait couler (à flot) fort dans ses veines pendant ces années-là.
Fou de toi. (nouvelle version) (M. Pagliaro). 03:10
Là vraiment, on ne se trompe pas, c’est du Pagliaro version (de l’album Pag 1972) revisitée en mieux. D’un début à la Beatles ; guitare qui est toujours dominante et on aime ça de lui. La transfusion est terminée. Tout à été d’un son parfait, un bon Rock N’Roll. Le corps (album) à été à la hauteur de ça réputation.
Châteaux d’Espagne ( M. Pagliaro) 05:50.
Il mérite très bien son château en Espagne. Performance des musiciens dans cette pièce avec un rythme toujours soutenu et entraînant. Tam-tam, percussions au premier plan, je prends la fiche du corps (album) et j’inscris transfusion des liquides est complétée. Il peut retourner vers la morgue du Dj Chirurgien (discothèque au sous-sol) et j’ai le sentiment d’avoir revisité ce corps avec un très grand plaisir et vous aussi, j’espère. 45 ans déjà.
Le Québec qui, comme chacun le sait est une province «pas comme les autres» même si les titres bon marché des succès discos à la mode vers 1975 et qui avaient toutefois comme inconvénient et correct pour moi (commentaire personnel) de se démoder très rapidement. Heureusement pour les compagnies de disques qui pouvaient s’appuyer sur un marché de microsillons entre les années 1972-77 de groupe comme Chicago, Led Zeppelin, The Rolling Stone et les Eagles…etc, etc. Du Rock solide qui prenait la plus grosse part du marché de la vente en Amérique du nord. Les jeunes Québécois étaient d’ailleurs considérés oui oui, par les maisons de disques comme de bons acheteurs de progressif.
Chaque maison de disque, puisque que nous en parlons, se cherchait un groupe, ou si possible un artiste solo et qui pouvait vendre 200 milles disques. Plusieurs appelés mais peu d’élus. (Naissances) Surgies des groupes Rock d’ici exemple comme Offenbach craint comme le tonnerre, des chanteurs Solo Lucien Francoeur qui exprimait sa poésie (brute) de fond de ruelle sur un air de Rock puissant. Un Capitaine Nô chantait sa livre de baloney et que dire de Plume Latraverse étourdissent les jeunes bourgeois du collège de Jonquière par sa vulgarité garroché. Notre Rock se portait quand même bien que mal et se laissait porter par de nouvel engouement pour de la musique d’ici.
Michel Pagliaro imperméable à toutes les modes, était déjà présent, je suis sûr que les inconditionnels du bon vieux Rock’n’Roll aimaient dans ces années le voir, entendre défoncer leurs (tympans) tambours avec des solos de guitare et sa voix un peu à la Morrison; une voix pour l’amour de la musique. Pag derrière ses verres fumés, faisant sans arrêt les bars de la rue Crescent ainsi que du grand Montréal et les arénas de province où il chantait toujours avec enthousiasme pour ces fans L’émeute dans la prison. Merci Pag!
BANNIÈRE: DANIEL MARSOLAIS
WEBMESTRE: STEVEN HENRY
RÉDAC’CHEF : MURIEL MASSÉ
ÉDITEUR: GÉO GIGUÈRE
Fabriqué au Québec
Basé à Montréal, capitale mondiale du rock francophone
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