Mon pays, est-ce l’Heptade ? Partie 1
Article paru le 9 janvier 2017, Pop Rock 2.0
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Republié le 17 septembre 2022
Par Jacques Landry, journaliste à Pop-Rock de 1974 à 1984.
Cet article se veut un reportage exhaustif sur le projet l’Heptade XL d’Harmonium et sur ma rencontre avec Louis Valois et Serge Fiori le 15 novembre 2016.
Prologue (1)
Depuis quarante ans, nous avons probablement tous vécu la même expérience avec l’Heptade. À l’insertion du CD dans le lecteur de l’auto, on était enclin à devoir monter le volume. Comme si le son d’ensemble se cachait derrière un mince voile sourd. Comme si on n’entendait que la pointe de l’iceberg, si vous me passez l’expression. C’est plate à dire : fallait mettre le volume dans le tapis pour apprécier l’Heptade à sa juste valeur.
Louis Valois ou Serge Fiori ou tout autre musicien d’Harmonium ont-ils vécu cette expérience ? Avant même de retrouver les bandes maîtresses de l’Heptade, l’envie leur était-elle venue de normaliser le volume d’ensemble ? De nous faire montrer la partie cachée de l’iceberg? « Oui! », me confirment-t-ils d’emblée quand je leur ai posé la question au Métropolis.
Louis Valois explique d’ailleurs, dans le livret, qu’il avait lui-même déjà posé la question à Serge Fiori. Il avait demandé dernièrement à Serge s’il avait été déçu de sa première écoute du mix final de l’album (vu qu’il n’y avait pas participé en 1976). « Il m’a répondu que non », dit Valois, « qu’il avait été très heureux d’entendre et de retrouver collées bout à bout toutes les émotions des mois qu’on avait vécues avec tant d’intensité. C’est après une longue tournée de l’Heptade qu’on réalisera qu’au mix, on avait peut-être oublié de mettre Harmonium en avant-plan ».
Bref, avant même de retrouver les bandes originales, ils jugeaient que l’Heptade y gagnerait à être remixée. Surtout les voix. La voix devient un instrument. La voix retrouve sa place. Fiori et Valois ne disent pas que les pistes y gagneraient à être « réenregistrées ». Car, même encore aujourd’hui, ils jugent que l’enregistrement des pistes individuelles, prises par l’ingénieur de son Michel Lachance, dans le studio mobile de Saturday Night Live à Saint-Césaire en 1976, étaient parfaites. Maintenant que j’ai entendu la version remixée, je peux même vous préciser : « Pures et Parfaites ».
Ce soir-là, devant le public du Métropolis en réponse à Paul Arcand, Fiori résumera cette aventure inouïe : « C’est fabuleux avec la technologie, quarante ans plus tard, de renaître ça, de remettre ça au monde, moderne. C’est pour ça qu’on le fait, qu’on le ressort, qu’on le remixe, qu’on montre ces bêtes-là, ce groupe-là qui est complètement hallucinant. Ce groupe-là n’a pas de bon sens dans son écoute. Comment tu réussis à jouer ça! ? On le redécouvre. C’est surréaliste. ».
À venir, la suite : 2e partie, Comme un fou
Transfert # 50
BANNIÈRE : JACQUES lANDRY
ÉDITEUR : GÉO GIGUÈRE
RÉVISEUR : MURIEL MASSÉ
SECRÉTAIRE À LA RÉDACTION : RENÉ MARANDA
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