Mon top 5 de Neil Young
Publié le 22 janvier 2022
J’ai voulu jouer comme Neil Young. J’ai appris sur Harmonium. Jouer de la guitare acoustique est un don. Même Chopin a déclaré un jour que c’était ce qu’il y a de plus beau au monde. Voici 5 albums, les meilleurs pour moi.
1. Harvest (1972). Intemporel et indispensable. 4ème album de Neil Young, Harvest est le sommet commercial du chanteur canadien. Pour les puristes de Young il se situe en dessous de After the Gold Rush (1970) ou encore de Harvest Moon (1992) à cause de son côté plus commercial. Cependant il reste selon les critiques (surtout US) l’un des albums majeurs de l’histoire du rock. Rien que ça.
Déjà très acclamé avec After the Gold Rush 2 ans plus tôt, Neil Young réussit là où beaucoup d’artistes ont échoué : sortir un album qui restera dans l’histoire du rock…. Une vraie performance pour un artiste qui ne vise absolument le grand public avec sa musique plutôt réservée et timide. Très peu de ses morceaux sont réellement taillés pour les radios, élément essentiel pour réussir dans ce business. Saluons donc la très belle performance du bonhomme.
J’en viens maintenant au contenu. Il est vrai que Harvest est vraiment plus accessible que son prédécesseur grâce notamment, mais pas seulement, à des mélodies plus simples. On peut aisément qualifier l’ensemble des morceaux de country-rock. L’album commence par l’une des plus belles chansons de Young, Out on the Weekend, avec son rythme si particulier et son harmonica d’une beauté sans nom (bon, j’en fais beaucoup mais c’est vraiment ce que je pense). Une chanson qui démontre d’entrée la qualité première de Neil Young, le chant. S’en suit la chanson-titre, une sorte de ballade country des années 70. Encore une fois la maîtrise de Young est totale. À ce niveau de l »écoute, on se dit : le Canadien a tout mis dans ces deux morceaux et le reste sera d’une qualité moindre. Pas du tout ! Le meilleur reste à venir.
L’émouvante A Man Needs A Maid est un hommage à sa 2ème femme (Carrie Snodgress, une actrice américaine mariée à Young entre 71 et 75) avec qui il vient d’avoir son 1er enfant. Puis, arrive le moment de l’album. LE moment Heart of Gold emporte tout sur son passage. Le meilleur morceau de Young et de loin pour moi (je sais beaucoup de personnes la trouve trop commerciale… au contraire, sa simplicité est magique). L’un des meilleurs morceaux des années 70 qui connut un énorme succès des deux côtés de l’Atlantique (et rare titre à avoir marché en Europe). La complicité de l’harmonica, de la guitare et de la voix de Young en font une chanson magnifique. À écouter à l’excès.
Le morceau suivant baisse en qualité certes, mais reste très appréciable. Bien plus, il permet à l’album de garder une homogénéité entre les morceaux. Alternant le calme et le rythmé. Are You Ready for the Country apporte un peu de vitesse avant la douceur de Old Man, morceau sensationnel en version live.. Encore une fois le Canadien reprend la recette qui marche, de la douceur, de l’émotion et sa guitare acoustique. C’est magnifique de pureté. Beaucoup de groupes de rock d’aujourd’hui devraient s’en inspirer et enlever tous leurs artifices qui ne servent qu’;à masquer leurs réels talents. Ici Young se met à nu. L’album finit sur Words. Très bon morceau plus rythmé et surtout plus électrique que la majorité de l’album nous dévoilant ainsi ce que sera ses futurs albums (je pense notamment à Tonight’s the Night ou encore Zuma et son magnifique morceau Cortez the Killer).
Résumer cet album en quelques mots m’est vraiment impossible tant sa qualité générale est incroyable. Face à des Rolling Stones en pleine gloire, un Led Zeppelin qui enchaîne les classiques, Neil Young est un ange qui passe.
2-After the Gold Rush est le troisième album studio du musicien canado-américain Neil Young, sorti en septembre 1970 sur Reprise Records, numéro de catalogue RS 6383. C’est l’un des quatre albums les plus médiatisés (tous classés dans le top 15) publiés par chacun des membres du collectif folk rock Crosby, Stills, Nash & Young à la suite de leur album Déjà Vu en 1970, avec Stephen Stills (Stephen Stills, novembre 1970), If I Could Only Remember My Name (David Crosby,février 1971) et Songs for Beginners. (Graham Nash,mai 1971).
L’album se compose principalement de musique country folk, ainsi que du rock Southern Man, [6] inspiré par le scénario non produit de Dean Stockwell- Herb Bermann After the Gold Rush.
Après la ruée vers l’or a culminé à la huitième place du classement Billboard Top Pop Albums ; les deux singles extraits de l’album, Only Love Can Break Your Heart et When You Dance I Can Really Love, atteignent respectivement la 33e et la 93e place du Billboard Hot 100. Malgré une réaction initiale mitigée, il est depuis apparu sur un certain nombre de listes de « plus grands albums ». En 2014, l’album est intronisé au Grammy Hall of Fame. [7]
3- Harvest Moon (1992). Après avoir écouté 20 ans de musique du Loner, force est de constater que personne ne peut lui voler le titre du plus grand singer-songwriter de musique folk. Bob Dylan lorgne beaucoup plus du côté des bluesmen du Mississippi que des chanteurs roots de Nashville. Non, le plus beau porte-étendard du mouvement folk au sens musical et non politique du terme revient à Neil Young qui, comme un regard nostalgique et délicieux de l’époque Harvest (1972), retourne avec la plupart des musiciens de l’album culte vingt ans plus tard.
Par respect, pour la vibration sonique, modeste et épurée, sublime de variations sèches tout en cordes pincées, piquées, effleurées avec la maestria d’un vieux maître artisan d’un son qui lui est propre. Bien que consacrant un temps fou à sa collection de voitures américaines des années 50, aux circuits de trains électriques pour son fils handicapé, Neil Young trouve le temps d’écrire et de composer des albums qui, depuis le début des années 90, ne cessent d’être meilleurs.
Il y avait au départ Freedom, son premier album post-Geffen, puis Ragged Glory qui mit Kurt Cobain minable. Un live monstrueux et agressif, où Neil Young y perd régulièrement sa voix (et de l’audition aussi), intitulé Weld, dont un Arc tout en variations électriques qui n’aurait pas déplu à Lou Reed.
4- Rust Never Sleeps (1979). Un grand album avec ACDC, Pink Floyd, The Wall…Tout le savoir-faire mélodique de Neil Young est contenu dans cet album essentiel de sa monumentale discographie. Aussi bien sur la face acoustique que sur le coté électrique, on est saisi par la tension de ces titres inédits.
Dès la première écoute, on comprend que Rust Never Sleeps capte l’énergie d’un live mais sans les applaudissements généreux qui normalement devraient suivre… Neil avait 33 ans. En 79, il met une couche d’antirouille sur une décennie qu’il aura ratissée tel un chercheur d’or. Avec beaucoup de métaphores, le poète règle le compte des idéaux hippies sur Trasher. Un jour, on le surnommera le grand-père du grunge. Merci Kurt Cobain.
5- Neil Young, Barn (2021). À 76 ans, Neil Young signe un album séduisant, entre intime et engagement, enregistré avec ses musiciens du Crazy Horse dans une grange des Rocheuses du Colorado. Selon le journaliste, Olivier Nuc, c’est une bonne surprise, on n’attendait pas un disque aussi bon. Le dernier, Colorado (2019) était une déception.
Le confinement l’a aidé, il a eu plus de temps :dans les derniers albums, les premiers jets étaient enregistrés, là il a revu sa copie et n’a enregistré que le meilleur. Mais le résultat, entre ballades acoustiques et décharges électriques, s’avère touchant. Le chanteur a déclaré : En 76 ans, j’ai vu une quantité énorme de dégats causés à la Terre. Comment allons-nous sauver la planète?
2022 marquera les 50 ans d’un chef-d’œuvre de son répertoire Harvest
En pré-commande : Le numéro papier de février 2022 avec une interview exclusive de NEILYOUNG pour RollingStone. L’artiste revient sur les 50 ans de Harvest et son dernier album Barn
Rock’n’Roll will never die
Notes
Pour l’album, Rust Never Sleeps, Rock N Folk, 666 disques.
After the Gold Rush, sur Wikipédia.
Dans l’article Bio rock top 10, Neil Young, Une autobiographie est en 6ième position.
Ricardo Langlois est critique musical pour famillerock et critique littéraire pour Lametropole.com. Son 4 ième livre de poésie, L’empire est disponible depuis novembre 2021.
BANNIÈRE: DANIEL MARSOLAIS
WEBMESTRE: STEVEN HENRY
RÉDAC’CHEF: MURIEL MASSÉ
ÉDITEUR: GÉO GIGUÈRE
You must be logged in to post a comment Login