Spectacles

Paul McCartney Montréal 2025

Paul McCartney au Centre Bell soirée #2
Mardi le 18 novembre 2025
Publié le 20 novembre 2025

Texte par Glen Bourgeois

Paul McCartney Got Back

Rendu à l’âge de 83 ans, on peut apprécier la ténacité de Paul McCartney, il démontre toujours une joie de performer pour son public. Faire un spectacle qui approche trois heures de durée sans pause, c’est déjà impressionnant. Faire ce show soir après soir, c’est émerveillant. Suivre cette routine à 83 ans, aussi bien dire c’est miraculeux.

Il faut dire qu’il a accumulé toute une équipe professionnelle qui le soutienne sur scène. Que ce soit les musiciens ou les techniciens au son et lumière, tout l’ensemble est bien rodé. L’avant-spectacle est autant bien léché, avec un DJ qui ajoute des retouches intéressantes au canon des Beatles et de McCartney, autant interprété par autres que par les maîtres eux-même. Il y avait toujours de quoi aux écrans géants à chaque côté de l’estrade afin de divertir la foule avant que débute le vrai spectacle. 20 heures moins 10, soudainement les fréquences basses retentissent d’un débit mou comme si quelqu’un avait déchiré une membrane de haut-parleur. Je souhaite que ce n’est que la musique d’ambiance qui est affectée.

Photo: Marc Lamothe

On nous avait envoyé plusieurs courriels en guise d’avertissement: Paul McCartney prendrait la scène à 20h00 pile. Et bien, 20h00 et il y a toujours des sièges vides un peu partout, des gens qui se promènent au parterre. La musique de fond continue, parfois une qu’on pense, “J’ai peur, ça veut dire que Paul ne va pas la jouer ce soir.” (Pas nécessairement: l’entraînante Coming Up apparaît aux hauts-parleurs moins de 10 minutes avant le spectacle, ainsi qu’au setlist moins de cinq minutes après son début.)

Ça ne prit que quelques secondes pour que la foule réagisse à l’apparition aux écrans du fétiche qui crie maintenant “PAUL MCCARTNEY!!!” Un dessin animé monte un gratte-ciel sans fin parmi d’autres, tous garnis d’images des Beatles ainsi que de leurs amis aux balcons et fenêtres, çà et là. Et finalement, on arrive au sommet du dernier… et on le dépasse. Afin de voir flotter en espace la fameuse basse Hofner en forme de violon, symbole de Paul depuis le début des années Beatles. La foule s’anime en réponse toute suite. Apparaît soudainement aux hauts-parleurs la fin de la pièce The End. En début de soirée. Un indice?

Paul et ses musiciens arrivent vite sur scène à 20h15 et se lancent aussitôt dans Help! On avait dit qu’il la jouerait et on n’a pas menti. Toutefois, on n’entend pas sa basse Hofner… et sa voix semble un peu caché dans le mix. On l’entend quand même, mais on dirait que les guitares sont plus fortes que lui.

Help     (Vidéo: steviej2j)

Ensuite, le Coming Up que j’ai déjà mentionné. La foule est déjà en plein dedans, surtout les gens aux sièges de 1,600$ immédiatement en avant qu’on voit parfois aux écrans. Je comprends: si j’avais payé 1,600$ pour un billet, je voudrais certainement faire la fête au spectacle afin d’en avoir la pleine valeur. Mais je suis content à mon siège de presque 500$, tout droit en bas de la deuxième ronde de loges, en face de la scène.

Photo: André Thivierge

Petit à petit, le son s’améliore, mais la voix de Paul est encore un peu caché.

« Bonsoir Montréal! It’s great to be back in Montreal, and I got a feeling it’s going to be a party tonight! » La foule le rassure aussitôt avec des cris et des applaudissements. Suit quelques chansons entraînantes encore, cette fois de la plume de Paul pendant les années Beatles. Got to Get You Into My Life garde le trio de cuivres Hot City Horns à l’estrade de la chanson précédente.

Paul semble avoir un peu de misère à chanter les notes les plus aiguës de sa voix de poitrine. C’est davantage surprenant lorsqu’il crie parfaitement le refrain: GOT TO GET YOU INTO MY LIFE! Sa voix de hurleur, dont l’inspiration est tirée du chanteur américain Little Richard, est toujours en évidence. Suit Drive My Car et on dirait qu’un succès est assuré (tout en tenant compte des limites vocales de Paul, qui ne nuisent presque aucunement à la musique).

Drive my Car   (Vidéo: steviej2j)

Toutefois, l’épée à double tranchant de la soirée, c’est le choix des pièces. Oui, on veut plaire à autant de gens que possible… Toutefois, avec un répertoire aussi riche que celui de Sir Paul McCartney, il est facile d’en vouloir lorsque celles qu’on pense ses meilleures chansons sont exclues. Pas de Smile Away, Ever Present Past ou Daytime Nighttime Suffering? Okay, ça se comprend peut-être plus facilement. Mais pas de My Brave Face ou même Silly Love Songs?

On ne peut faire que respecter le choix de Paul lorsqu’il dit, « I’m gonna play a new one. If you know it, great. If not, too bad » avant de
se lancer dans Come On to Me (de son album Egypt Station, paru en 2018). Et si l’arrivée de la pièce moins connue Letting Go nuit un peu (je me suis aussitôt dit, “J’aurais mieux aimé entendre Let Me Roll It), et bien, c’est vite réglé lorsque l’autre pièce arrive sous peu.

Il est évident que plusieurs choix au répertoire sont pour des raisons sentimentales. Paul nous annonce en français, « J’ai écrit cette chanson pour ma femme Nancy; elle est ici ce soir. » Il commence ensuite la pièce My Valentine (tirée de Kisses on the Bottom, album paru en 2012. Il débute une version émouvante de Something, la pièce de son confrère des Beatles, George Harrison, au ukelele, comme il l’avait montré au compositeur dans le salon de ce dernier et qu’ils l’avaient jouée ensemble. 

Something     (Vidéo: Daniel Montanher)

Le groupe effectue une superbe transition surprise à la version originale en mi-chanson et Paul échange son instrument pour une guitare acoustique. Il chante Now and Then, ladite dernière chanson des Beatles. Son interprétation, à la place de son ancien collègue John Lennon, est bien appréciée (ainsi que la vidéo originale de la pièce qui joue sur l’écran d’arrière scène, malgré le nombre de fois qu’on l’aurait déjà vue sur YouTube).

Le duo de John (pré-enregistré du toit des bureaux d’Apple lors du tournage de Let It Be/Get Back et Paul (en direct) à la pièce I’ve Got a Feeling (qui apparait en reprise, même) est jouée avec entrain. Paul note aussitôt qu’elle est finie, « I love singing that song as I get to sing with John again! » De plus, Paul partage Here Today (qu’il a composée en hommage suite au décès de Lennon) lors de la partie acoustique solo de la soirée.

I’ve Got a Feeling    (Vidéo: André Thivierge, 17 novembre)

Effet intéressant pendant cette partie de la soirée: la section frontale de la scène se soulève d’une dizaine, ou vingtaine? de pieds. Se révèle ainsi un écran vidéo additionnel qui démontre un merle en cage, sous peu libéré pendant la pièce Blackbird.

J’ai bien apprécié plusieurs choix tels Getting Better (une de mes pièces fétiches des Beatles), Nineteen Hundred and Eighty Five, I’ve Just Seen a Face, Michelle et une Helter Skelter en reprise qui pétait le feu. Un grand nombre de lasers qui semblaient capables de percer les murs. Mais d’autres choix me semblent un peu embêtants (au risque de me faire haïr par les fans finis de Paul qui ont assisté au spectacle ou non). Surtout à la section acoustique en mi-spectacle, lorsque les musiciens s’approchent tous de l’avant-scène et un écran additionnel descend en arrière d’eux en guise d’une plus grande intimité.

Getting Better   (Vidéo: Marc-André Gendron)

La première pièce enregistrée par les jeunes Beatles en guise de démo, In Spite of All the Danger était déjà assez longue avant de s’achever. Paul s’en fout et engage la foule ensuite en appel-réponse sur son Ohh-ohh-ohh-ohh… avant de se lancer en reprise. J’aurais bien mieux aimé sa première composition, I Lost My Little Girl. Et l’arrivée de la mandoline m’a brisé un peu le coeur car je savais ce qui suivait: malgré la danse enthousiaste du batteur Abe Laboriel Jr. projetée en direct aux écrans géantes, la pièce légère Dance Tonight m’a fait davantage vouloir Ever Present Past qui n’y était pas (toutes deux des extraits de l’album Memory Almost Full lancé en 2007.

Surprise, c’est à ce point que je me suis demandé si la fin du spectacle s’en venait vite. (Ne m’en voulez pas, s’il-vous-plaît: Ever Present Past était le meilleur simple de Paul des vingt dernières années et je ne me rappelle même pas de l’avoir entendu tourner à la radio aux provinces maritimes du Canada.) Heureusement que Paul se reprend avec élan: Band on the Run, Jet, Lady Madonna (pendant laquelle on aperçoit le visage de Greta Thunberg à l’écran en fond de scène parmi bien d’autres photos de femmes qui se sont démarquées, y inclus l’ancienne épouse de Paul, Linda McCartney). Get Back, un Live and Let Die entraînant et remplie de flammes, de matériel pyrotechnique et de feux d’artifices. Ça sentait la poudre à canon dans le Centre Bell pour le reste de la soirée. Une surprise, Being for the Benefit of Mr. Kite (une autre chanson de John et une bien rare cette fois-ci!).

Live and Let Die   (Vidéo: QuietProtagonist+)

Quelques pièces absolument attendues, telles Let It Be, Hey Jude et la suite finale de Golden Slumbers/Carry That Weight/The End (avec Paul et ses guitaristes, Rusty Anderson et Brian Ray, qui s’échangent des solos). La foule chante à plein coeur. Le seul moment qui met les défis de voix à Paul au premier plan est pendant Maybe I’m Amazed, qui m’incite à penser qu’il doit absolument aimer cette chanson pour qu’il s’expose autant.

Maybe I’m Amazed –    (Vidéo: André Thivierge, 17 novembre)

Pendant le reste de la soirée, il bouge légèrement sur place suite aux pièces, il sourit. Il se promène de la basse au piano à queue en arrière, au piano droit (avec écran vidéo installé au dos) près du centre de l’estrade, à la guitare acoustique, à la guitare électrique… Parfois il lève le pied ou les mains. Il est moins animé que le Paul d’antan. Et on peut dire de même de son claviériste doué Paul “Wix” Wickens qui accompagne Paul depuis la fin des années 80. Mais il est encore entraînant et la foule est déterminée de fêter!  Qui d’autre qu’on voudrait que Paul à chanter ses chansons?

À l’âge de 83 ans, on est chanceux de l’avoir vu en spectacle. Une dernière fois?  Paul laisse un doute presque trois heures après le début du spectacle:

« Merci Montréal, à la prochaine, see you next time! »

Et c’est un dernier coup de pyrotechnies et un lancement de confettis roses comme des pétales de fleur.

Sans doute que les billets seront encore plus chers la prochaine fois, s’il tient bon à sa promesse de revenir. Mais vu la salle assez comble ce soir au Centre Bell en plusse. fort probable qu’il y aura plein d’auditeurs à le recevoir. 

Il a parlé français à plusieurs reprises. Et chanté impeccablement la chanson Michelle. En affichant le Fleur de Lys à la fin, il a encore démontré un grand amour et respect pour notre Québec !     (Photo: André Thivierge)

 

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INFOGRAPHE: MURIEL MASSÉ
WEBMESTRE: MARCO GIGUÈRE
RÉDAC’CHEF: MURIEL MASSÉ
ÉDITEUR: GÉO GIGUÈRE

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