Roger Daltrey, My Generation
Autobiographie Éditions Kero, 2019
Publié le 27 octobre 2022
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Republié le 10 juillet 2023
Par Ricardo Langlois
La musique comme raison de vivre. L’adolescent que j’étais dans sa chambre au milieu de mes albums de rock : Black Sabbath, Pink Floyd, Harmonium, Led Zeppelin, Genesis et… les Who. Who’s next a été mon premier choix.
Le rock est un terrain de jeu. Pearl Jam (Eddie Vedder) a choisi le band de Roger Daltrey dans ses premières influences. On parle de Woodstock, des années 70 de la contre-culture. Dans son autobiographie, la musique lui a sauvé la vie. Son meilleur ami traînait un flingue avec lui. Il a travaillé avec lui en pensant surtout à son talent. Et pourtant? Nous sentions la fureur des demi-dieux, grande spirale de feu (1).
Le rêve américain
Nous sommes dans les années 60. Une première tournée aux States. Le rêve américain, la bière américaine, la gastronomie. Nous sommes en 1963. C’est vraiment en 1964, avec Brian Epstein (1934- 1967), que l’aventure a vraiment commencé. Il y avait les Rolling Stones qui excellait autant dans le blues que le rock. La rencontre de Keith Moon, enfant hyperactif aux grandes capacités, était destiné à devenir le batteur (p. 99). C’était aussi l’époque des mods. Il y a eu la rencontre de Brian Jones. Les Who ont joué sur la même affiche que les Rolling Stones.
1964
Maintenant, examinons les univers des musiciens : les Beatles étaient le premier groupe pop et les Stones étaient leur antithèse. Nous nous devions de trouver notre propre créneau, quelque chose de neuf. Et c’est ce que Pete Townshend a déterminé par sa personnalité. La musique était devenue sa raison de vivre affirme Daltrey.
1965
Pas question de femme ou de mariage. Son père était complètement enragé envers son fils. Il lui a même lancé un coup de poing. Pourtant il aimait son fils, mais n’acceptait nullement ses choix. Roger Daltrey insiste qu’il ne regrette rien. Un été complet à vivre dans une camionnette (p. 111). C’est le prix à payer au nom de l’Art, de la musique et des milliers de rêves.
1966
Pete Townshend casse des guitares
Une des attractions du groupe, à part le côté rebelle, c’est Townshend qui cassait des guitares à chaque spectacle. La guitare hurlait et couinait pendant 5 bonnes minutes avant d’ëtre démolie. Les gens n’ont pas pigé. Les critiques non plus, mais les fans ont immédiatement embarqué. Et il y a Keith et ses baguettes volantes. Sans cesse à la recherche de reconnaissance, il s’est transformé du jour au lendemain en pin-up des Who. Les fans criaient : Keith, Keith, Keith!! Il aimait qu’on l’aime, ce qu’on ne saurait lui reprocher. Le hic, le frontman c’est Roger Daltrey. De plus, il voulait chanter. Il en était incapable. Hormis la drogue, la grosse tête de Keith, les choses allaient plutôt bien pour eux.
Et Jimi Hendrix
Le groupe a rencontré Jimi pour la première fois à Londres en 1966. Tout ce que Pete avait fait avec sa guitare depuis 1964, il pouvait le faire aussi. Et il avait un tel charisme, c’était hallucinant. Hendrix a accompli tout ça en un laps de temps très court. Entre 1966 et 1970. (p 161), il voulait être jazz, il voulait des tas de choses, il voulait se transformer, mais, le public n’était pas de cet avis. Jimi a mis le feu à sa guitare. Il réinventait tout. Le gilet à franges que j’ai porté à Woodstock venait d’une friperie d’Ealing, la tenue indienne pour notre tournée de 1975 était un assemblage de peaux de chamois.
Tommy et Woodstock
Tommy a été notre premier album à atteindre le top 5 aux Etats-Unis. Et tout de suite après ça, on a dû se taper Woodstock. Trois jours de peace and love? Pas d’accord! C’était le chaos démentiel (p. 211). La presse américaine présentait Woodstock comme LE grand truc de l’année et même de la décennie. Selon les estimations, 500 000 personnes étaient sur place, et plus encore, essayaient de rejoindre Woodstock alors que le gouverneur de New York avait déclaré l’endroit zone de catastrophe nationale.
Un miracle s’est produit pendant l’interprétation de See Me, Feel Me (sur l’album Tommy), un soleil rougeoyant est sorti de l’horizon. Pile-poil, comme si c’était calculé. Synchronisation parfaite et extraordinaire. Une expérience qui se produit qu’une fois dans une vie.
En 2015, 46 ans plus tard en tête d’affiche du Festival de Jazz de la Nouvelle-Orléans, il y a eu une tempête tropicale avec les amplis trempés et l’eau sale. Je me suis mis à hurler au ciel : Assez, arrête maintenant ! Et la pluie a cessé d’un coup. Comme si quelqu’un avait tourné quelque robinet céleste (p. 217). Selon Daltrey, fin 1969, The Who était le groupe le plus important au monde.
Je reviendrai plus tard, sûrement, vous parler de Who’s Next. Je me dois de vous avouer que je n’ai pas tout aimé dans cette autobiographie.
Les photos sont extraordinaires. Roger Daltrey ressemble à un Dieu sur les photos avec sa chevelure bouclée. Apollon de la mythologie du Rock universel. D’autres photos en 2001 avec les Stones, en 1980 avec McCartney et Springsteen.
1968– Brian Jones, Yoko Ono, Roger Daltrey, Julian et John Lennon et Eric Clapton
Le film Tommy
J’ai découvert cet album pour la première fois sous sa forme cinématographique du même nom. (2) Ce film mettait en vedette le chanteur principal Roger Daltrey avec un casting étoilé, et pourrait facilement remplir sa propre critique basée sur les arrangements musicaux et l’importance culturelle. Je ne pouvais pas avoir plus de 15 ans à l’époque, mais cela m’a en quelque sorte attiré.
L’impression du film a duré jusqu’à mes années d’angoisse adolescente quand je redécouvrais le film et l’album par extension. Cela me conduirait à ma connaissance transcendantale ultime des Who dans toute leur gloire magique. Maintenant, je vais vous conduire, mon cher lecteur, au début de votre propre voyage dans les Who ou si vous connaissez déjà leur puissance, peut-être aimerez- vous simplement revoir ce joyau de l’opéra rock!
Opéra rock, vous demandez-vous ? Musicalement, Tommy inclut de nombreux retours à l’opéra classique. L’album commence par une large ouverture qui inclut des thèmes qui apparaîtront plus tard dans l’album. C’est un incontournable de l’opéra à ce jour. Il remonte au moins aux 17e Century, mais The Who était le groupe qui l’a amené dans 20e Rock progressif centenaire. Plus tard, dans l’album, il y a un morceau appelé Underture, mais ce n’est pas lié à l’opéra classique pour autant que je sache. C’est une invention de Townshend, qui agit essentiellement comme un instrumental de division dans l’album. Néanmoins, cela ajoute à l’ambiance de l’album. Chaque personnage qui apparaît dans l’album a sa propre chanson qui lui est associée, ce qui donne à l’auditeur une bonne idée de son essence représentée à la fois dans la musique et les paroles.
Mais au sujet du personnage, je suppose que nous devrions passer au récit de cet opéra. À voir absolument.
1969 marque une étape importante dans l’histoire du rock. Neil Young, Abbey Road des Beatles, King Crimson, Frank Zappa, Led Zeppelin (2e album), Ummagumma de Pink Floyd, cet album que papa détestait tant.
Notes
1– Citation du recueil de poésie 7e Ciel paru en 2020 par Ricardo.
2– Inspiré d’un texte d’un fan sur le film Tommy
Ricardo écrit sur le site de Famille Rock depuis 2017 et il vous présente son cinquième livre de poésie Mille Soleils
Fabriqué au Québec
Basé à Montréal, capitale mondiale du rock francophone
BANNIÈRE : MEL DEE
WEBMESTRE : MARCO GIGUÈRE
RÉDAC’CHEF : MURIEL MASSÉ
ÉDITEUR : GÉO GIGUÈRE
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