Roger Waters – Pour une dernière fois?
Publié le 24 juillet 2022
Par Daniel Lagueux
Dimanche le 17 juillet… un spectacle très attendu. Deux ans presque jour pour jour que le spectacle était reporté. Finalement, on pourra voir This is not a Drill imaginé par Roger Waters.
On le sent, tout le monde est fébrile. Anticipation d’un spectacle à grand déploiement, projections multiples, quelles pièces entendrons-nous? Je n’ai pas envie de simplement vous faire une liste chronologique des pièces jouées, ceci est disponible sur maintes plateformes et déjà discuté de long et en large. Je vais plutôt vous donner ici mon opinion bien personnelle du spectacle. À la fois émerveillé et légèrement déçu.
À 78 ans, on s’y attend, Waters n’a plus la voix ni la solidité de sa jeunesse. Mais tout de-même, en baissant d’un demi-ton et en modifiant son rythme, Waters est encore plus que respectable au chant. Il y va même encore de ses quelques poussées vocales si typiques durant Sheep. Pour cette tournée, Waters ne prend la basse qu’à quelques reprises, mais en contrepartie on le voit aussi à la guitare et au piano, quand ce n’est pas pour simplement se concentrer sur le chant.
Après le spectacle j’ai entendu une kyrielle d’avis variés sur le discours engagé socio-politique de Waters. Certains en sont disciples, tandis que d’autres n’en peuvent tout simplement plus de l’entendre prêcher. Ce que j’en dis… on connaît tous Roger Waters et nous connaissons son discours.
D’autres artistes populaires profitent aussi de leur tribune pour véhiculer leurs idéologies ou leurs revendications (et disons qu’on était très bien servis à Québec, cette fin de semaine avec Rage Against The Machine qui est venu mettre le feu aux Plaines!).
Bref, quand on achète un billet pour U2 on a une bonne idée de quoi Bono va nous entretenir et quand on achète un billet pour Mike Ward ,on ne s’attend pas à un humour mièvre et gentil. Tout ceci étant dit, Roger Waters est bien conscient de tous les remous qu’il crée et nous diffuse au moment où les lumières se ferment, ce message : If you’re one of those “I love Pink Floyd, but I can’t stand Rogers politics” people, you might as well fuck off to the bar right now! … et vlan dans la face!!
Pour ou contre, ou blasé du discours de Waters, la raison principale pourquoi j’allais le voir, c’était pour faire un bon «trip» de musique et j’ai été servi à souhait. Je dois dire que l’endroit où est notre siège dans la salle avait une grande influence sur notre expérience auditive et visuelle. Dans mon cas ce fut sublime. Pour un tel spectacle j’appelle cela le sweet spot… dans une courbe et à 8 rangées au-dessus du parterre. À un angle de 45° avec la scène centrale et avec deux écrans qui me procuraient un effet enveloppant, un son impeccable et quadraphonique par moments, une expérience immersive totale.
À un moment je me suis forcé d’arrêter de lire le matraquage des messages projetés sur les écrans pour plutôt me concentrer sur les performances des musiciens, tous excellents d’ailleurs.
Des versions différentes de plusieurs pièces… ouverture avec un Comfortably Numb très dark et glauque qui a créé une ambiance lourde. Puis, enchaînement avec un coup de poing dans la face… The Happiest Days Of Our Lives suivi de Another Brick In The Wall Part 2&3. Plus tard une version de Wish You Were Here plus douce et acoustique où on a bien ressenti la nostalgie et l’amitié qu’avait Waters pour son ami Syd Barrett, guitariste original de Pink Floyd.
Côté nostalgie Waters a pigé dans des classiques de Wish You Were Here, Animals, The Wall et évidemment Dark Side Of The Moon dont il a joué la face B d’une traite pour presque mettre un terme à la soirée. Un point que j’ai noté, dans la multitude de projections montrant des anciens membres de Pink Floyd, je n’ai jamais vu David Gilmour. Possiblement pas le fruit du hasard (LOL).
Donc je disais, à la fois émerveillé et déçu. Émerveillé par la qualité du son, les ambiances créées, les versions différentes qui donnent un autre angle à des pièces entendues des milliers de fois, le visuel impressionnant et les performances des musiciens. Légèrement déçu toutefois par le choix des pièces. J’aurais préféré un set list à 100% Floyd, mais il a joué plus de morceaux de son répertoire solo que ce à quoi je m’attendais. Normal après-tout, c’est un spectacle de Roger Waters et non de Pink Floyd!
Un dernier point qui m’a un peu agacé, l’émotion de Waters pendant l’ovation à la toute fin de Dark Side Of The Moon où on le voit les yeux brillants sur le point de verser une larme. Était-ce réel ou stagé? Même scénario vécu en 2017 aux premier et dernier spectacles de la tournée Us &Them à Montréal, ainsi que cette année au spectacle de Montréal avant celui de Québec. Mais bon…. c’est moi qui cherche des bibittes là!
Somme toute, je donnerai un 8/10 à cette magnifique soirée (et un 9 ou 9.5 si 100% de Floyd) qui fut, peut-être, la dernière fois??
Fabriqué au Québec!
Basé à Montréal, capitale mondiale du rock francophone!
BANNIÈRE: DANIEL MARSOLAIS
WEBMESTRE: MARCO GIGUÈRE
RÉDAC’CHEF: MURIEL MASSÉ
ÉDITEUR: GÉO GIGUÈRE
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