Spectacle de Steve Hackett
Genesis Greats, Lamb highlights & Solo
Mercredi le 23 octobre 2024
Royal Albert Hall, Londres
Publié le 9 novembre 2024
Par Yves Barrette
La première fois que j’ai entendu parler du Royal Albert Hall, c’était dans la chanson des Beatles, A day in the life. J’avais 16 ans et je venais d’acheter Sgt Pepper’s Lonely Hearts Club Band. J’ai alors demandé au Google de l’époque, c’est-à-dire mon père, ce qu’était le Albert Hall? Comme il avait passé quelques mois en Angleterre dans sa jeune vingtaine, il connaissait bien Londres et m’a tout de suite répondu, une salle de spectacle très prestigieuse… Si les Beatles en parlait, certain que c’était cool, comme on disait à l’époque!
Près de 40 ans plus tard, le 23 octobre dernier, me voilà dans cette salle mythique pour voir un des mes artistes préférés. Mieux vaut tard que jamais direz-vous…
Les billets étaient achetés depuis octobre 2023, j’avais réservé une table au Kensington Gardens Bar qui est l’un des 7 bars/restaurants du Albert Hall. J’ai eu un petit choc culturel en voyant que les couples qui s’installaient aux autres tables étaient en veston pour monsieur et en robe pour madame… Pour ma part, je portais fièrement mon t-shirt de la dernière tournée et ma blonde un pantalon de cuir… Toutefois, on sentait que les gens, peu importe le look, attendaient avec frénésie, la soirée qui s’annonçait.
À 19h20, nous prenions enfin place dans le Hall, une magnifique pièce ovale d’un luxe et avec un style classique qui colle davantage à l’opéra qu’au rock progressif… Au dessus de la scène, un orgue assez gros pour faire décoller le plafond. Mais qu’importe, à 19h45, les lumières s’éteignent.
Photo : Jo Hackett
Steve arrive sur scène avec son groupe de musiciens habituels bonifié de la guitariste Amanda Lehmann qui les accompagne pour la tournée britannique. C’est un artiste humble et qui semble même un peu surpris de l’accueil qu’on lui réserve.
C’est parti avec People of the Smoke qui nous présente les Londoniens des années d’après guerre, suivi par Circo Inferno, d’inspiration gitane et Moyen-Orient et de l’instrumentale These Passing Clouds, toutes tirées de son dernier album The Circus and the Nightwhale.
These Passing Clouds (Vidéo de Jesus Soleno Mejias)
La qualité du son de cette salle est exceptionnelle, le son n’est pas trop fort, juste assez pour nos oreilles majoritairement d’âges d’or!
Nous arrivons maintenant en terrain mieux connu avec The Devil’s Cathedral qui raconte l’histoire d’un homme qui a pris la vie d’un homme et ensuite sa femme… I took his life and then his wife nous chante Nad Sylvan, qui accompagne Steve depuis 2012. Un peu de légèreté avec Every Day et son «riff» et refrain accrocheurs, tiré de son deuxième album solo, Spectral Mornings.
On poursuit avec l’excellente A Tower Struck Down suivi de Basic Instincts, un solo de basse dans lequel on reconnaît un extrait de Horizons tiré de Foxtrot… Le virtuose Jonas Reingold nous présente un solo de basse harmonieux qui n’est pas seulement une démonstration de sa vitesse d’exécution. Il est rapidement accompagné par le batteur Craig Blundell…
Après des applaudissements fournis, nous retournons à Voyage of the Acolyte pour Hands of the Priestess, une pièce qui met en valeur la flûte traversière de John Hackett et dans laquelle Steve accompagne son frère à la guitare acoustique. Une belle surprise pour l’humble flûtiste que je suis… L’assistance est attentive et montre un immense respect envers les artistes et la pièce qu’ils lui présentent. Pas de sifflement ou de «Whouhou» pour combler les silences ou le calme exigé par cette pièce instrumentale. Sans rancune les extravertis!
Avant le spectacle, répétition. John et Steve Kackett (les 2 frères) (Photo : Jo Hackett)
Nous repartons sur les chapeaux de roues avec Camino Royale et pour terminer le premier «set» du spectacle avec Shadow of the Hierophant, qui nous sera présenté en entier grâce à Amanda Lehmann qui chante merveilleusement bien.
Shadow of the Hierophant (Vidéo : Toni López )
Une petite pause et le spectacle reprend pour un set 100% Genesis avec The lamb lies down on Broadway, je suis ému… Steve et son groupe poursuivent avec Fly on a windshield, une de mes meilleures de Genesis avec le punch lorsque la mouche frappe le pare-brise!!! Mais surprise! Steve Rothery, guitariste de Marillion et ami personnel de Steve entre en scène…
Quatre mesures dans le style Hackett, puis quatre mesures dans le style Rothery, cet échange dure un bon 10 minutes jusqu’à ce que Hackett reprenne finalement le contrôle de la chanson. Je suis en transe et je ne suis pas le seul… Le highlight de l’album The lamb lies down on Broadway se poursuit avec Broadway Melody of 1974, suivi de l’envoûtante Hairless Heart, pour arriver à Carpet Crawlers interprétée par l’artiste invité Ray Wilson, qui a chanté avec Genesis en 1997-1998. Le public s’en mêle et chante le refrain avec lui.
Avant le spectacle, Ray Wilson, Steve Hackett et Steve Rothery (Photo : Jo Hackett)
Encore de belles surprises que l’on entend jamais en spectacle: The Chamber of 32 Doors suivi de Lilywhite Lilith, de The Lamia et de It qui concluent la séquence de l’album mythique…
C’est au tour de Selling England by the Pound de nous livrer ses secrets avec Dancing with the Moonlit Knight, The Cinema Show et Aile of Plenty mais, sans le détail de la liste d’épicerie…
Dancing with the Moonlit Knight (Vidéo : Luciano Jannuzzi Carneiro)
C’est le temps de dire au revoir, sous les applaudissements de la foule qui, malgré son flegme, montre un enthousiasme évident face à la présentation magistrale qui vient de se produire!!! Après l’insistance de la foule et selon les convenances, Steve et son groupe reviennent sur scène et le pianiste/claviériste Roger King entame le début de Firth of Fifth suivi d’un solo de batterie aussi décontracté que rythmé par l’excellement, Craig Blundell.
Firth of Fifth (Oysterman55)
Le spectacle se termine par l’incontournable Los Endos tiré de l’album A trick of the Tail.
Steve Hackett, un guitariste imaginatif et terriblement efficace, d’une humilité attachante qui a créé des musiques devenues classiques du Rock. Jamais je n’oublierai cette soirée magique à London Town.
Fabriqué au Québec!
Basé à Montréal, capitale mondiale du rock francophone!
BANNIÈRE: MURIEL MASSÉ
WEBMESTRE: MARCO GIGUÈRE
RÉDAC’CHEF: MURIEL MASSÉ
ÉDITEUR: GÉO GIGUÈRE
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