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Tangerine Dream Electronic

Inspiré par Jimi Hendrix et Pink Floyd
Publié le 24  janvier 2023

Par Jean-Jacques Perez, Marseille

 

Allemagne 1970 – Label Ohr

En septembre 1968 a lieu le festival d’Essen en Allemagne dont la tête d’affiche n’était autre que Frank Zappa et son Mothers Of Invention, accompagné de Family et du chanteur blues anglais Alexis Korner. Mais la jeunesse allemande découvrait deux groupes germaniques qui allaient être à l’origine du krautrock : Amon Düül et Tangerine Dream.

Chris Franke, Peter Baumann et Edgar Froese. Devant le York Minster où Tangerine Dream a joué lors de leur tournée au Royaume-Uni en 1975. Crédit photo : Eastgate Music & amp Arts. Source FB

Le krautrock

se traduisant par rock choucroute, fut un terme trouvé par les anglo-saxons pour designer ce rock allemand inspiré par le rock psychédélique de Jimi Hendrix, le space rock des Pink Floyd et l’acid rock californien, mais également par les grands compositeurs romantico-classico-baroques germaniques et artistes de musique concrète. Ce courant musical, un des plus marquants et des plus créatifs des années 70, aura une grande influence sur la techno, la new age, la world music et la pop des années 80 à nos jours.

Si Amon Düül allait se scinder en deux groupes bien distincts, Tangerine Dream partait connaître le succès planétaire par l’exploitation quasi-exclusif du synthé au milieu des années 70.

Groupe Amon Düül

Amon Düül II 1972 au Festival Open Air de Germersheim. Crédit photo :  © MANFRED rinderspacher

Dali

Séjournant à Cadaques en Espagne au milieu des années 60 avec le groupe Ones, le guitariste Edgar Froese rencontre le peintre Salvador Dali qui aura une influence sur ses œuvres musicales futures. Après la séparation des Ones, le guitariste retourne en Allemagne pour former en 1967 un nouveau groupe appelé au départ Minus Plus NUS, puis Tangerine Dream et jouer du rock psychédélique. Influencé par sa rencontre avec le peintre espagnol, Edgar Froese suit des cours de composition au Conservatoire de Berlin avec comme professeur, le compositeur de musique contemporaine Thomas Kessler.

Edgar Froese. The Ones avec Salvadore Dali.

C’est dans ce laboratoire de recherches musicales et sonores que Froese rencontre en 1969 le percussionniste Klaus Schulze et le violoniste Conrad Schnitzler. Semblant se stabiliser le trio joue à Berlin au Zodiak Free Arts Lab, temple de la musique expérimentale et du krautrock naissant. En juin 1970 paraît sur le label Ohr le premier album du groupe Electronic Meditation.

Klaus Schulze. Tangerine Dreams. Crédits photos : Tous Droits Réservés.

Tangerine Dream avec à droite Conrad Schnitzler

Une œuvre remarquable

À l’écoute de ce disque, le rêve de la mandarine se transforme rapidement en cauchemar musical. Il ne faut absolument pas s’attendre à des mélodies sucrées, bien au contraire. Pourtant ce qui semble être un désordre sonore va s’avérer être une œuvre remarquable, certes difficile à digérer aux premières écoutes, mais remarquable tout de même.

Cette pièce est une messe dédiée au chaos, au néant, au rock’n’roll déstructuré voire détruit pour être mieux reconstruit d’une manière volontairement incohérente et angoissante. Cet album de space rock psychédélique ressemble fort au titre des Pink Floyd, A Saucerful Of Secret, en particulier dans Journey Through A Running avec ses dissonances, ses bruitages et ses orgues baroques quasi religieux.

Tangerine Dream. Crédit photo : Tous Droits Réservés

Influencé par l’acid rock californien,

Le trio s’efforce d’exploiter toutes les possibilités sonores des instruments et des amplis à coup de larsen, d’écho, de réverbération. Si l’utilisation de l’orgue, du violon et de la flûte donne un aspect symphonique, celui-ci est vite balayé par l’inquiétant Cold Smoke aux explosions sonores et magmas de nappes électro-acides. Ce formidable titre est d’une telle puissance crispante qu’il transforme Ashes To Ashes,Edgar Froese nous gratifie d’un terrible solo de guitare heavy-psyché, en libération par ses bruits de respiration en intro.

Tout comme le final, Resurrection, qui portant bien son nom est d’une douceur trompeuse.

Ce disque de rock expérimental fait avec courage n’est pas à conseiller à qui veut s’intéresser à la musique électronique de Tangerine Dream. Le mieux est de commencer par Rubycon et Ricochet, publiés en 1975. Mais il permet de comprendre comment a démarré le rock progressif allemand. Après ce torturé et troublant essai, Klaus Schulze quitte le navire pour Ash Ra Tempel suivi de près par Conrad Schnitzler.

Mais le rêve de la mandarine ne fait que commencer son odyssée spatio-musicale.

 

Klaus Schulze. Tangerine Dream. (1947).

 

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BANNIÈRE: MEL DEE
WEBMESTRE: MARCO GIGUÈRE
RÉDAC’CHEF: MURIEL MASSÉ
ÉDITEUR: GÉO GIGUÈRE

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