Le top 15 de 2021 par notre rédacteur émérite Ricardo Langlois
Publié le 6 janvier 2022
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Republié le 30 novembre 2022
Ricardo Langlois
La pandémie a affecté tous les secteurs de la musique. Moins d’albums, spectacles annulés. Des albums remis à plus tard etc. Iron Maiden a réussi un album aussi parfait que leurs grands classiques. Merci à nos artistes québécois : Jérôme Langlois, Luc De Larochellière, Les Cowboys Fringants et Alex Henry Foster. La musique est essentielle à nos vies. Dieu merci.
1 –Iron Maiden, Senjutsu. Certains seront critiques, et non sans raison, que Senjutsu n’évite pas les raccourcis et astuces qu’Iron Maiden a déjà utilisés maintes fois auparavant (les mauvaises langues iront jusqu’à parler de poncifs), mais cela permet d’avoir des repères dans un disque qui aime à surprendre en permanence l’auditeur, prêt parfois à le perdre en chemin avant de revenir le chercher par la main pour le ramener en terrain connu. N’étant pas habitués à de telles prises de risque, car c’en sont ici de véritables, et qui en plus de cela, fonctionnent très bien, ces repères font office de cailloux pour les Petits Poucets que nous sommes. Afin de nuancer le concert de louanges du début, on peut apporter un bémol de par la longueur excessive de certaines parties instrumentales, où les longs motifs sont repris quatre, cinq, six fois sans que cela apporte quoi que ce soit de plus et qui laissent à penser que ces titres y auraient encore gagné en efficacité s’ils avaient été amputés de quelques minutes dispensables.
2 – Genesis au Centre Bell. « Bonsoir tout le monde, a lancé Phil Collins en français à la foule qui hurlait de joie. Merci d’être venus ! Merci d’être sortis ce soir, c’est lundi à Montréal, que feriez-vous d’autre ? (Rires) Nous savons que ce fut des années très étranges, mais on est ici ce soir pour vous distraire. »
Sur le large écran géant, les images projetées pendant le spectacle étaient franchement impressionnantes ; la maison hantée et les créatures de l’au- delà de la pièce Home By The Sea notamment ont fait bon effet. Même chose pour les cinq énormes panneaux lumineux se mouvant au gré du spectacle au-dessus du groupe.
3 – Rob Halford, Autobiographie. Rob, en 1985, est toujours avec son amoureux David. Une relation amoureuse sans sexe mais interdépendante. David fréquente une femme mais Rob ne tient pas vraiment à le savoir. On le retrouvera dans un bar gay à draguer (sucer dans les toilettes, eh oui !). Le vrai amour ? Il y a un nouveau personnage, Brad qui débarque. C’est l’amour fou, encore une fois, un amour où à 33 ans, Rob se comporte comme un ado. Toujours dans le doute : est-ce qu’il pense à moi comme je pense à lui ? Est-il seul ? Est-il avec quelqu’un d’autre ? (p. 228 ).
25 années de vie de mensonges à propos de sa sexualité, suivra, une cure et une prise de conscience. Cette recherche est une affaire entre Soi et Soi. L’excès de fusion, de trop de solitude. Des espaces invisibles fabriqués par soi-même. La perfection d’une incarnation idéale. Chacun donne ce qu’il peut (4). Je crois que la tendresse, le dévouement valent mieux que cette misère sexuelle qui l’a amené à un faux sentiment de liberté. J’exprime mon sentiment personnel sur cette vie de rock star. Lisez la critique au complet sur notre site.
4 – Entrevue Jéröme Langlois .Vous avez été 2600 lecteurs à avoir apprécié cette entrevue. Maneige, quelle époque! On avait vu naître des chefs-œuvres, des disques ‘concept’ comme Electric Lady Land. C’était pour moi très inspirant ces longues suites musicales. Tu parles de Frank Zappa, eh oui, Peaches in Regalia de son album Hot Rats était ma pièce favorite. Il y avait aussi l’album The Five Bridges du groupe The Nice qui m’avait beaucoup marqué. C’est Keith Emerson qui avait composé cette suite avec laquelle il a construit des ponts entre la musique pop et la musique classique. Et ces différents styles pour créer une histoire qui suit la pure inspiration. C’est pourquoi avec Maneige, je privilégiais de longues pièces instrumentales qui enchaînaient et fusionnaient différents mouvements et genres musicaux…
5 – Neil Young & Crazy Horse, Barn. Si quelqu’un peut tirer le meilleur parti de son confinement, c’est bien Neil Young. Il a passé les cinq dernières décennies à utiliser les temps d’arrêt de divers groupes et autres projets pour enregistrer les nouvelles chansons qui semblent jaillir de lui avec une régularité surprenante et qui sont souvent mises de côté pendant des années. Il a sorti plus de 40 albums studio depuis son premier album solo éponyme en 1969. Alors forcément, le nouvel album de Neil Young, Barn est un évènement en soi.
6 – Gogira, Fortitude. J’ai découvert Gojira au Heavy MTL en 2012 et je fus renversé par leur prestation sur scène et leur Metal diversifié. Ils tournaient pour l’extraordinaire album L’Enfant Sauvage et c’est depuis ce spectacle que ce groupe français est parmi mes groupes préférés !
Gojira existe depuis 1996. Entre 1996 et 2001 le groupe s’appelait Godzilla et en 2001, ils adoptaient le nom définitif Gojira (pour des raisons de droits d’auteur). Il est difficile de mettre une étiquette sur leur genre de Metal, prog metal, groove, etc … Disons que c’est un beau melting pot de plusieurs genres. D’accord, ils n’ont peut-être pas réinventé le Metal, mais leur musique est très efficace tant par leurs mélodies, riffs que par la qualité d’instrumentistes de ces quatre musiciens. Merci Junior Picard pour la découverte.
7 – Alex Henry Foster, Standing Under Bright Lights. C’est le 8 avril, un beau jeudi matin que je recevais cet album magistral. Ce grand retour d’Alex H Foster. Il m’envoie une lettre, un geste délicat de sa part. Live au Festival international de Jazz de Montréal
Le défi d’un tel projet joué live au Festival de Jazz, il chante aussi en crescendo. J’apprends à le connaître, je traverse un labyrinthe qu’il m’a offert. Je découvre les fantômes qui l’habitent. La musique est intense. Apprendre à respirer. À voyager intérieurement. Les dieux écrivent les partitions. Il (Alex) dépose ses mains délicates sur mes yeux. Il chante ce qui l’habite. C’est sublime. Ici, je pense à The Hunter( By the Seaside Window) comme du Tubular Bells chanté (désolé c’est mon idée). Un enfant qui déterre le silence. Nous sommes dans une vie nouvelle.
8 – Luc De La Rochellière, Rhapsodie Lavalloise. «Chacun de nous est le centre de son propre univers. Il semblerait qu’à sa naissance, le poupon perçoive le reste du monde comme une extension de lui-même. Et il n’a peut-être pas tort. D’ailleurs, pour certains, cette perception ne disparaîtra jamais complètement. Mais pour la majorité d’entre nous, le concept de l’autre va prendre sa place assez vite. Et avec cette conscience de l’autre, des questions comme : Qui suis-je moi là-dedans ? Où vais-je ? D’où-je ? Et, surtout, pourquoi-je ? » – Luc De Larochellière. Livret de 48 pages inclus. Un album-concept de grande envergure. Un Grand Retour. J’espère le rencontrer en 2022.
9 – Steve Hackett, Surrender of Silence. Un voyage dans l’espace et le temps. La virtuosité
de l’ancien membre de Genesis est toujours présente.
10 – Beatles, Let it Be. Après le succès mondial d’Abbey Road, Let It Be le dernier album officiel des Beatles ressort enrichi de multiples sessions d’enregistrement ainsi qu’un mix de 1969, signé Glyn Johns et de nombreux bonus. Un album mythique enregistré dans le chaos et sorti après la séparation du groupe.
11 – Les Cowboys Fringants, L’Amérique pleure. Bande sonore d’un film créée à partir de 16 chansons. Un concert-événement enregistré en pleine nature.
12 – Genesis, The Last Domino? (Compilation). Les 3 phases distinctes de Genesis. Les premières années underground, la période de post Genesis et les années des hits. Un magnifique livret de la tournée est inclus.
13 – Deep Purple, Turning To Crime. Exercice de style. Le plaisir de jouer des classiques Shapes of Things des Yardbirds est une surprise.
14 – Yes, The Quest. C’est du prog adapté aux années 2020. Dare To Know est une réussite À voir le clip. À noter la présence essentielle de Steve Howe.
15 – RIP Charlie Watts. Le décès soudain du batteur du groupe a suscité de vives réactions dans le monde de la musique. Les Rolling Stones tiennent à lui rendre hommage lors de leur nouvelle tournée, qui doit débuter le 26 septembre à St-Louis dans le Missouri. The Sun a annoncé que leur célèbre logo d’une bouche rouge qui tire la langue prendrait la couleur noire et serait diffusé sur les écrans de leurs concerts. Une source a d’ailleurs confié : ‘ Ils trouvent cela correct comme référence à la mort de Charlie, car il était une part vitale du groupe et cela va leur faire étrange qu’il ne soit pas avec eux. Ils pensent à des moyens de faire un hommage qui se fonde avec la tournée’.
Charlie Watts a été le batteur des Rolling Stones pendant près de 60 ans, de 1963 jusqu’à sa mort.
Photo de bannière : Michelle Dunn
BANNIÈRE: DANIEL MARSOLAIS
WEBMESTRE: STEVEN HENRY
RÉDAC’CHEF : MURIEL MASSÉ
ÉDITEUR: GÉO GIGUÈRE
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