Voivod, The Lost Machine (album live)
Sortie : novembre 2020
Publié le 9 décembre 2020
Texte : Ricardo Langlois Photos: Wayne William Archibald
Voivod, c’est notre fierté nationale. Musique métal complexe, complexe presqu’à la frontière du prog. Je suis dans la mémoire du métal, j’ai tant exploré Black Sabbath jusque dans les zones grises où nulle part on peut mettre un ordre quelconque. J’imagine que Voivod est né avec un don particulier.
Depuis War and Pain
J’imagine le sous-sol des adolescents, les souterrains, les terriers, l’image de la mémoire. Voivod nous dépasse par leur longévité. Ce trop-plein de guitares, de solos. Mille notes de musique qui se répandent dans la sphère. Comment étaler ça sur une page blanche ? Comment faire naître les dieux du métal dans les ruines ? Le Québec avec son cœur gros et son territoire entre le froid et l’effroi. Sur The Wake, l’exercice est parfaitement maîtrisé. Depuis War and Pain (1984), du trash primitif selon le poète de la rue Saint-Denis. À une certaine époque, l’Éden n’appartenait qu’à un petit nombre. Lemmy de Motorhead avec un chandail de Voivod c’est un signe de reconnaissance, non ?
La chambre deviendra claire à partir des années 80. Sur cet album live, The Lost Machine, on a pensé à tout. Aucune lettre morte, la mémoire se fraye un passage. Au-dessus d’une clairière, l’OVNI musical a résisté à tous les champs de bataille. Même après la mort de Piggy (26 août 2005), le trash visionnaire continue à nous éblouir. On retrouvera la première chanson sur War and Pain. Astrononomy Domine de Pink Floyd de l’album Nothing Face (1989) et Into My Hypercube.
À l’époque, j’étais à la radio. Il était impossible pour moi de faire jouer cet album qui m’a fait voir une sorte de lumière. Dans le grand royaume des ombres, Voivod était au même rang que Rust in Peace (Megadeth) ou Seasons in the Abyss (Slayer)… Un style inimitable comme une veilleuse de nuit. Le Temps passe. La musique nous réconcilie avec les images, les vieux rêves d’adolescence. Dans notre Québec, un pays qui n’existe pas sauf par nos artistes et leurs flambeaux. La pièce Psychic Vacuum de l’album Dimenson Hatross (1988) pièce à variations médianes. Trajectoire atypique.
Voivod a pris des risques
Ils ont pensé à tout. La porte secrète de mon cerveau franchit une forme d’intériorité avec les persiennes bien closes. Est-ce un voyage astral ?
Encore une fois, The Lost Machine, le titre de l’album live se retrouve sur The Outer Limits (1993), ma chambre à quatre dimensions a de quoi m’occuper. Piggy qui jouait à se prendre pour David Gilmour dans des prémices urbaines (bien dissimulées). En Fait, The Lost Machine est une pièce d’anthologie (pensez à Killing Technology et Dimension Hatross). Voivod a pris tous les risques. Souvenez-vous de l’album Angel Rat (1991, le préféré à mon ami Junior). on raconte que Voivod a influencé le grunge ? À cause des dissonances. Une référence pour Nirvana (c’est possible ?) Blacky qui rêvait de quelque chose de plus prog, l’album a de belles couleurs musicales. La meilleure pièce The Prow a été choisi pour cet album live. Pièce inventive. J’écoute et je rêve de ma chambre d’adolescent. À regarder au plafond, à cœur ouvert, sous les ratures d’un vieux disque de Pink Floyd, il y a ce Voivod qui me ramène au dernier reflux. J’ai pensé : au bonheur avant de mourir (1) et j’ai pensé aux souffles qui viennent des vivants et des morts. (2)
Et la COVID ?
Selon Dominique Rocky Laroche, le bassiste de Voivod, la tournée pour l’album The Wake a été intense. « On a été capable de se promener partout, on a pu accumuler ben du stock pour offrir aux fans et même avant la COVID, on peut sortir du stock pour garder l’esprit de Voivod bien vivant. »
Les projets pour 2021, des dates en Italie et aussi en Scandinavie, Finlande, Suède, Norvège. Plusieurs annulations pour eux. La COVID touche toute la musique du monde.(3)
Notes :
1- Citation Septième Ciel (p.48) par Ricardo Langlois,
2- Citation La nuit du cœur de Christian Bobin (p40)
3- Extraits entrevue avec Rocky pour Boulevard Total sur page Facebook.
On peut ici écouter et se procurer l’album The Lost Machine.
Autre surprise
Une bière à leur effigie.
Cette aventure commerciale a commencé en 2013 avec la sortie de leur album Target Earth. La création de cette bière était pour souligner aussi le 30e anniversaire du groupe ! Notre camarade Steven Henry avait filmé et édité ce reportage-promotion sur la fabrication de cette bière vedette.
Ricardo Langlois est poète et aussi chroniqueur pour lametropole.com
BANNIÈRE: DANIEL MARSOLAIS
WEBMESTRE: STEVEN HENRY
RÉDAC’CHEF : MURIEL MASSÉ
ÉDITEUR: GÉO GIGUÈRE
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