Premier spectacle au nouveau Théâtre de la Vieille Forge
À Petite-Vallée le 4 juin 2025
Publié le 9 juin 2025
Texte/Photos: Stéphanie Maude Savard
« Ce n’est pas parce qu’on a brûlé qu’on s’est éteint. » Cette phrase, prononcée par Alan Côté, directeur général et artistique du Village en chanson de Petite-Vallée, a été au cœur du premier spectacle présenté dans le tout nouveau Théâtre de la Vieille Forge. Cet organisme sans but lucratif chapeaute à la fois le Festival en chanson de Petite-Vallée, le Théâtre de la Vieille Forge et le Camp chanson.
Pour bien comprendre la portée de cette phrase, il faut remonter au 15 août 2017, au matin où l’ancien théâtre de la Vieille Forge a été ravagé par un incendie majeur. En moins de deux heures, tout avait disparu.
Il aura fallu près de huit ans d’efforts collectifs pour arriver à cette soirée tant attendue. Et les choses ont été faites en grand !
Le premier spectacle (pré-ouverture du festival)
Un spectacle inaugural de près de deux heures, intitulé La marée du forgeron, a réuni des artistes de quatre générations, tous liés de près au festival : Michel Rivard, Louis-Jean Cormier, Marie-Pierre Arthur, Daniel Boucher, Patrice Michaud, Klô Pelgag, Jeanne Côté, Velours Velours, Sandrine Masse et Luan Larobina, sous la direction artistique d’Alan Côté et Louis-Jean Cormier.
Pour préparer ce moment, les artistes ont effectué une résidence d’une semaine sur place. C’est peut-être ça, le secret de Petite-Vallée : comme le théâtre appartient à l’organisation, les artistes peuvent loger sur place, dans les chambres voisines, et vivre ensemble cette expérience unique.
Durant cette semaine, Alan a suggéré de créer une chanson originale pour l’événement, avec des phrases comme « Ce n’est pas parce qu’on a brûlé qu’on s’est éteint ». Les autres auteurs- compositeurs interprètes y ont apporté leurs contributions et ce sont les plus jeunes artistes qui ont finalement composé la chanson.
Après une courte première partie (eh oui, Alan Côté n’a pas manqué de faire allusion à la récente controverse sur les premières parties à Montréal), assurée par un certain Michel Rivard, le spectacle s’est élancé avec cette toute nouvelle chanson. Une chanson sans titre, pour un théâtre tout neuf. Peut-être s’appellera-t-elle un jour Le Phénix de Petite-Vallée. Elle a également clos le spectacle lors du deuxième rappel, sous une ovation debout.
Le concept du spectacle ? Chaque artiste interprète une chanson d’un autre. À tout seigneur tout honneur, Michel Rivard nous a offert une interprétation très personnelle de « Y peut mouiller », une chanson de Jeanne Côté. Michel a d’ailleurs précisé qu’il connaissait Jeanne (la fille d’Alan Côté) « depuis la naissance… la sienne ».
Cet échange de chansons a créé une belle complicité sur scène — quelque chose de rare dans ce type de spectacle.
Le son était superbe dans la salle de 400 places, bondée de gens venus non seulement de Petite- Vallée (un village de moins de 140 habitants), mais aussi de Gaspé ou de Sainte-Anne-des- Monts. Tout n’était pas encore parfaitement prêt : un seul des deux rideaux de scène était arrivé. Cela a permis à Alan, dans son mot d’introduction, de dire avec humour que cette année, le Festival en chanson serait aussi un Festival en chantier.
J’habite à Petite-Vallée, à dix minutes à pied du théâtre. En remontant la grande côte qui me ramenait de la « longue pointe », je me suis dit que ce n’est ni le rideau manquant ni le terrassement inachevé qui pourraient faire ombrage aux deux heures de pur bonheur que ce spectacle a offert.
Le spectacle sera repris deux fois lors du festival, les 26 et 27 juin.
Fabriqué au Québec
Basé à Montréal, capitale mondiale du rock francophone
Photo de bannière: Stéphanie Maude Savard
INFOGRAPHE: MURIEL MASSÉ
WEBMESTRE: MARCO GIGUERE
RÉDAC’CHEF: MURIEL MASSÉ
ÉDITEUR: GÉO GIGUÈRE
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