Herbie Hancock – Fat Albert Rotunda
USA 1969 – Label Warner Bros
Publié le 3 septembre 2024
Par Jean Jacques Perez de Marseille
Fat Albert Rotunda
En parallèle d’être pianiste pour le second quintet de Miles Davis, le jazzman Herbie Hancock poursuit une carrière solo débuté en 1962 chez Blue Note. Après les sessions de In a Silent Way du célèbre trompettiste en février 1969, Herbie Hancock reprend sa discographie. Sauf que le claviériste afro-américain a passé du piano classique au piano électrique quitte Blue Note pour Warner Bros.
Ayant contribué à l’éclosion du jazz électrique durant les séances de In a Silent Way, ce changement de label est l’occasion pour Herbie Hancock de réorienter sa musique en suivant les traces de Miles Davis.
Entre octobre et décembre 1969, il compose pour l’émission animée Hey, Hey, Hey, It’s Fat Albert diffusée sur la chaine NBC. Ces compos vont servir de matériel pour le LP, Fat Albert Rotunda dans les bacs fin décembre 1969. Durant les enregistrements, il est entouré par le saxophoniste et flûtiste Joe Henderson, le bassiste et contrebassiste Buster Williams, le batteur Albert «Tootie» Heath, le tromboniste Garnett Brown et le trompettiste et joueur de bugle Johnny Coles. Mais pour les pistes d’ouverture et de conclusion se croisent (non crédités sur le pressage original) le bassiste Jerry Jemmott, le batteur Bernard Purdie, les guitaristes Eric Gale et Billy Butler, le tromboniste Benny Powell, les trompettistes Joe Newman et Ernie Royal ainsi que les saxophonistes Joe Farrell et Art Clarke.
Si Herbie Hancock emboîte le pas de Miles Davis, il va toutefois prendre un autre chemin. Planant, atmosphérique et tribal, In A Silent Way nous invite à un voyage envoûtant quelque part du côté de l’Afrique noire et de ses vieux sorciers sur fond de funk troublant.
En 7 titres, Fat Albert Rotunda va proposer une fusion de jazz, de soul et de funk pour un style plus urbain proche de James Brown et de la blaxploitation.
Si les débuts de Wiggle-Waggle sont étranges, très vite la guitare nous embarque dans le Bronx. Mais le Bronx sympa. Le petit big band s’échappe dans un groove puissant et généreux. Entre bombardements de cuivres, envolées magnifiques des instruments à embouchures, ça donne envie de bouger son popotin avec ce piano électrique qui donne de la fluidité à l’ensemble.
Certes les thèmes sont simples, les chorus ne sont pas à tomber par terre. Mais le tout est homogène et on est vite mis dans l’ambiance. On garde le rythme avec Fat Mama, plus mélodique. Pas très loin, sur l’atmosphérique Oh! Oh! Here He Comes, ce sont les cuivres pachydermiques qui donnent le ton. Le titre éponyme est tendu. Lil’ Brother qui boucle l’affaire est traversé d’une six-cordes électrique psychédélique.
Au milieu, on croise le nostalgique. Tell Me a Bedtime Story au climat cool avec cette flûte qui nous charme. Sans oublier la ballade mélancolique qu’est Jessica avec ces cuivres vaporeux et ce piano classique rempli de spleen.
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Fabriqué au Québec
Basé à Montréal, capitale mondiale du rock francophone
BANNIÈRE : MURIEL MASSÉ
WEBMESTRE : MARCO GIGUÈRE
RÉDAC’CHEF : MURIEL MASSÉ
ÉDITEUR : GÉO GIGUÈRE
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