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AraPacis Nucleus of Chaos

AraPacis – Nucleus of Chaos
Publié le 2 mars 2025

Par Glen Bourgeois 

AraPacis – Nucleus of Chaos
Bullseye Records of Canada, édition numérique, 2024
Bongo Beat, édition physique, 2025

Ce groupe centré autour du multi-instrumentaliste Jerry Fielden et la chanteuse soliste Michelle Macpherson, ont accumulé toute une discographie pendant plus de vingt ans d’existence. Ce groupe s’est donné le but alchémique de marier la musique progressive et pesante des années ’70. Pensez à Black Sabbath, Uriah Heep, l’album Fireball de Deep Purple, avec le prog métal et autres styles modernes semblables.

Au fil des ans, le son du groupe est devenu un peu plus heavy et ancré dans le prog métal courant (bien que les claviers de Gillan Macpherson-Briggs, fils de 13 ans à Macpherson et Fielden, retiennent un lien au passé). Un fil conducteur est évident à travers leur discographie, mais reste qu’il y a quelques points saillants qui se démarquent. Les albums Netherworld en 2012 et Waterdog en 2021 sont les deux premiers qui me viennent à l’esprit, en plus de quelques pièces à presque couper le souffle qu’offre Suburban Mist en 2022).

Il a quand même des moments surprenants à Nucleus of Chaos. Évidemment, ce n’est pas tâche facile pour un groupe qui a déjà présenté 10  albums et 3 mini-albums.

Le son Black Sabbath est modernisé par deux chemins bien différents (le sludge metal et le post-progressive art rock) pour Grip It, pièce qui mérite l’écoute. L’instrumentation assez particulière de celle qui suit, Epitaph Epiphany, capte l’oreille: est-ce un son de cornemuse (reproduit via claviers) qui danse avec le violoncelle? Ici, c’est le math rock et même un petit clin d’oeil au mélodicisme excentrique de… Gentle Giant? Ou plutôt King Crimson? La variété de sons qui apparaît à cette pièce aide autant à garder l’intérêt de l’auditeur que d’aggrandir la palette qui s’intègrent bien à l’identité sonore d’AraPacis.

Symptomatic Reactions débute avec une atmosphère pesante semblable au côté plus sombre du métal commercial des années ’80. Avant de déclencher un groove qui rappelle un jeune Metallica au pas à la fois heavy et modéré, et ensuite présenter un refrain plutôt néo-prog et une section solo qui amène un piano plutôt acoustique au premier plan avant qu’on déclenche le duo avec une guitare bien accrochante. Somme toute, une variété qui s’intègre bien à l’intérieur d’une pièce, comme les deux qui la précèdent: c’est prometteur comme album.

L’arc construit de ces trois pièces atteint un point culminant avec cris, synthés trempés de réverbération et une touche de dissonance (à bon goût)… ce qui provoque davantage, surprise lorsque suit, sans même une seconde de pause, l’atmosphère sèche du blues électrique pur Lost in the South Bend.

L’espace sonore se transforme aussitôt: à la fois, remplace-t-on le son de batterie, de claviers et de guitare? Certes, ce n’est pas la première fois que le groupe glisse un blues sur disque. Dans ce cas, un choc se produit comme si on avait choisi d’inclure une pièce d’une session d’enregistrement entièrement différente… ou même d’un autre album. J’aurais plutôt choisi de suivre avec la pièce titre qui offre un amalgame Mötley Crüe-et-Dio, et ce, même si j’ai de la difficulté à compter l’intro (en 10/8? et je me dis d’ailleurs prog-head!).

Je suis vite à prononcer Nucleus of Chaos la pièce qui soulève le plus mon intérêt avec vigueur. Misplaced Manifesto termine l’album avec une combinaison assez particulière de thrash, death et des sons de claviers et une certaine mélodie vocale qui semblent… bien, joyeuses? J’essaie d’y trouver une ironie intentionnelle… Peut-être qu’il me faut davantage plusieurs écoutes afin de bien l’intégrer à l’esprit. J’apprécie l’arrivée des congas vers la fin de la pièce).

Ceux qui sont déjà quoique familiers avec l’album me rapprochent peut-être déjà d’avoir commencé ma critique en mi-album. J’explique. Le tout débute avec Let In Love, pièce qui voit la collaboration du claviériste américain Derek Sherinian. C’est le deuxième album de file qui affiche une collaboration avec Sherinian (suite à la pièce titre étonnante de leur album précédent, Suburban Mist). Par contre, Let It Love surprend plutôt par sa qualité audio un peu amoindrie (bien qu’il s’agit possiblement du son de guitare qui brouille l’espace sonore de la pièce et qui rend souvent les claviers presque inaudibles). Infortunément, ce mix donne l’allure un peu démo en plein début d’album.

Heureusement, la qualité sonore se voit vite améliorée dès l’arrivée de la pièce suivante, The Park. Cette fois-ci, par contre, il s’agit d’arpèges quoique asynchrones entre guitare et claviers, et ceux dès l’intro. Heureusement le groupe se reprend davantage une fois l’intro terminée, et nous livre une pièce bien entraînante qui rappelle le hard rock des années ’70, filtrée à travers la technologie plutôt moderne. N’oublions pas des solos de guitare entraînants et bien réussis, en duel avec des passes de claviers qui sont vite vaincues. Dommage pour l’intro, car ses tonalités et le contraste qui en résulte avec le reste de la pièce sont bien prometteurs.

Il est bien possible que d’autres auditeurs ne s’en aperçoivent même pas des hics qui me distraient (un tic personnel hérité suite à plusieurs sessions d’enregistrement avec des musiciens qui abandonnaient leurs prises en disant « It’s the best I can do ». Bien qu’on entend parfois un arpège hésitant ou une passe de drum qui varie de tempo à travers l’album, ces instants sont vites passés et presque oubliés. Si je trébuche sur l’intro de The Park, c’est à cause que j’y entend quand même quelque chose de spécial, un peu comme le réalisateur qui s’aperçoit du génie à un arrangement quelconque et cherche à capter la prise parfaite. Toutefois, l’écoute du reste de l’album permet de revenir à The Park et de mieux l’apprécier.

Somme toute, un album qui promet suite à plusieurs écoutes, même s’il n’y a pas de moments délirants comme Suburban Mist et Unjustified à l’album précédent. En revanche, Nucleus of Chaos voit une composition globale mieux réussie que l’album Suburban Mist. Bien qu’il va probablement falloir un tour de force par excellence afin de devancer celui d’auparavant, Waterdog.

Nucleus of Chaos se démontre en général plus sombre que les deux albums qui le précèdent et un peu plus ancré dans le moderne que dans le classique. Quand même, AraPacis reste assez familier que les mordus du groupe s’y retrouveront sans doute satisfaits. Quant à gagner de nouveaux fans? Surtout avec la porte offerte par le triumvirat de Grip It, Epitath Epiphany et Symptomatic Reactions, c’est possible.

 

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BANNIÈRE : RENÉ MARANDA
WEBMESTRE : MARCO GIGUÈRE
RÉDAC’CHEF : MURIEL MASSÉ
ÉDITEUR : GÉO GIGUÈRE

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