Spectacles

Dream Theater Montréal 2025

Dream Theater – (partie 3)
Le 12 mars, Place des Arts
Publié le 14 mars 2025
Texte et Photos : Patrick Loiselle

Le Retour du Roi

Ah, ces petits plaisirs de la vie, comme quand on profite d’une bonne table d’hôte dans notre restaurant préféré! Règle générale, on débute par l’entrée, suivi du plat principal et ça se termine par le dessert. 

C’est exactement le menu que Dream Theater nous a servi dans les derniers mois. Le retour de Mike Portnoy, après treize ans d’exil, en entrée. La sortie de l’excellent nouvel album Parasomnia comme plat principal, (voir ma critique où je lui donne un score de 8.5), et le dessert, se voulant leur plus récente visite à la Place des Arts, pour la célébration du 40e anniversaire du groupe.

 

Après avoir passé plusieurs mois en studio et une fois l’album complété, même s’il n’était pas encore disponible, le groupe voulait aussitôt partir en tournée et profiter du momentum et de l’engouement créé par le retour de Portnoy.

Une fois la tournée annoncée, on était en droit de penser qu’elle servirait justement à promouvoir Parasomnia, mais ce ne serait pas tout à fait le cas, du moins, pas immédiatement. Jouer plusieurs pièces d’un album encore inconnu, s’avérerait un trop gros risque. Le groupe a donc décidé d’y aller en deux temps et par la même occasion, s’assurer que Mike Portnoy reprenne certaines de ses anciennes responsabilités, dont celle de planifier le répertoire lors des tournées.

 La première phase du retour sur scène, serait tout d’abord un rappel de leurs 40 ans d’histoire. Puisque la tournée en serait une de célébration, le groupe voulait toucher à plusieurs époques de leur longue carrière et essayer d’inclure du matériel de presque toutes les différentes formations qui ont défilé au fil des années. À part le tout premier album, When Dream And Day Unite, ce fut mission accomplie. De plus, pour être certain de jouer le plus de musique possible, le concept de la tournée serait sous forme de, “An Evening With Dream Theater”, avec 2 volets complets. Donc, près de 3 heures de musique.

Par la suite, comme deuxième phase plus tard dans l’année, le groupe repartira sur la route, avec comme intention de jouer Parasomnia au complet et d’en faire une vraie promotion.

Après un retour triomphal en Europe et l’Amérique du Sud l’automne dernier, c’était maintenant le tour de l’Amérique du Nord, incluant cette visite à Montréal, de retrouver ce que plusieurs considère comme le lineup classique du groupe. 

Une fois installé à mon siège, tout ce qu’on peut voir est l’énorme rideau, avec l’image et le logo de la tournée 40e anniversaire cachant la scène. 

C’est donc dans une Place des Arts remplie à capacité, la soirée se jouera effectivement à guichets fermés, par une foule conquise d’avance, que sur le coup de 19:45 les lumières s’éteignent. Le rideau tombe et pas de temps à perdre, ça débute très fort avec l’intro du méga classique Metropolis

La scène est très épurée. On retrouve Jordan Rudess aux claviers à gauche, sur une petite plateforme, 3 écrans géants à l’arrière, qui diffuseront des images reliées aux pièces, tout au long de la soirée et bien sûr l’immense drum kit de Mike Portnoy qui prend pratiquement la moitié de la scène à lui seul, avec à sa base, un rappel visuel des écrans géants! 

Photo : Daniel Lagueux

L’accueil de la foule est incroyable et le son est très fort, mais quand même bien balancé, du moins où j’étais situé, centré à la 5e rangée du parterre. Petit bémol au niveau du micro de James LaBrie, il semblait y avoir un brin d’écho, qui heureusement sera remédié après quelques pièces. 

Parlant de James LaBrie, qui est souvent la cible de critiques, je peux dire qu’il a été solide et engagé pendant toute la soirée. Certains passages plus haut perchés, surtout sur les très vieux morceaux, ont été modifiés pour son registre actuel et c’est normal, mais ça n’a rien enlevé à sa performance.

Pour être certain de conserver le très haut niveau d’énergie du début, le groupe enfile avec le combo Overture 1928 et Strange Déjà-Vu, de l’album classique Scenes From A Memory.

On reste ensuite dans la toute première période du groupe avec The Mirror, de Awake. C’est le moment que Jordan Rudess décide de quitter son perchoir et s’approcher de la foule et nous servir un impressionnant solo avec son Keytar. Toujours un moment apprécié.

Quand le groupe a offert à Portnoy de reprendre la direction du setlist, on était en droit de se demander s’il ignorerait la période Mangini? Et bien non, et comme il l’a lui même mentionné, il aurait été égoïste de sa part de renier le matériel créé pendant son absence. Le groupe a tout de même été très productif, avec cinq albums studio. C’est donc Barstool Warrior de l’album Distance Over Time qui suivra. Excellente version et très beau solo de John Petrucci

Suivra un des moments très forts de la soirée avec Hollow Years. Ça débute par une longue intro atmosphérique de John Petrucci, avant d’enchaîner avec la version démo de 1996. Quand même différente de ce qu’on retrouve sur l’album Falling Into Infinity. Mais, le crescendo est le solo de guitare absolument majestueux qu’il nous a offert. De toute beauté et la foule l’a souligné en lui réservant une superbe ovation. Frissons garantis! 

Photos : Daniel Lagueux

Autre différence marquante, attribuée au retour de Mike Portnoy au contrôle du setlist, est qu’il n’est plus statique. Pour cette tournée, certaines pièces sont en rotation.  L’option A, comprend les pièces; A Rite Of Passage, Constant Motion et As I Am. Pour l’option B, c’est plutôt; Panic Attack, Under A Glass Moon et The Dark Eternal Night. Toronto, la veille avait eut la deuxième option, tandis que Montréal a été chanceuse, à mon goût à moi, en ayant la première. Ceci clos la première partie de la soirée et le groupe prendra une pause de 20 minutes.

Un mot sur la qualité de la production. Un show de Dream Theater est axé sur la musique, la virtuosité et les performances individuelles. Le visuel est juste un complément, mais ils ont quand même mis énormément d’efforts pour nous offrir un contenu de très grande qualité et très immersif. De loin, le meilleur show visuel de leur carrière.

Photo : Daniel Lagueux

Au retour, on nous sert un petit montage instrumental, parcourant l’entièreté de la discographie, jusqu’à Parasomnia, prélude aux premières pièces de l’album qu’on entendra avec Night Terror, suivi de Midnight Messiah. Bien que le matériel soit nouveau, il fut très bien accueilli au sein de la foule, qui semblait très bien le connaître déjà.

Après le barrage sonore entendu depuis plus de deux heures, c’était maintenant le temps de ralentir un peu les ardeurs avec une deuxième pièce de la période Mangini et This Is The Life suivie de Vacant, qui sert plus d’introduction à ma pièce instrumentale préférée, Stream Of Consciousness. Si je me fie à l’immédiate réaction de la foule quand elle a débuté, je ne suis pas le seul à beaucoup l’apprécier.

Vidéo : annamexicana12

“C’est l’occasion de souligner le travail et la précision d’horloger de John Myung. On a tendance à l’oublier, il est un peu effacé et tellement concentré sur son travail, mais la rhythmique, en tandem avec Portnoy, est le cœur du groupe, tout part de là”.

Loin de vouloir partir un débat Portnoy-Mangini, c’est futile et peu pertinent, mais on ne peut nier qu’il y a une chimie et un plaisir indéniable entre les membres du groupe présentement et ça se ressent!

Le deuxième set se termine par l’opus de 25 minutes, Octavarium. Après une introduction de Jordan Rudess, suivra un des grands moments de James LaBrie. Même après toutes ces années, la pièce lui semble très confortable à chanter et se situe exactement dans son registre. Superbe interprétation et quelle façon de terminer la soirée. Avant les rappels, on s’entend! 

Photo : Daniel Lagueux

Et que dire du choix des trois pièces que le groupe nous offrira, nous donnant un trente minutes de bonheur additionnel. Un autre coup de circuit de Portnoy, en revisitant du matériel de leurs deux plus grands albums, Images and Words et Scenes From A Memory. On aura droit aux fantastiques interprétations de Home, The Spirit Carries On et possiblement le plus gros hit du groupe, Pull Me Under pour conclure le tout. 

C’était mon 15e show de Dream Theater et c’est clair que cette soirée du 12 mars 2025, restera gravée dans ma mémoire, comme possiblement mon meilleur. L’énergie incroyable du groupe et de la foule, un programme et des performances d’enfer et évidemment le retour du Roi, ont fait en sorte que ce fut un succès total.

Une petite note concernant la liste des chansons, un album qui fut complètement ignoré est 6 Degrees Of Inner Turbulence. C’est quand même surprenant, mais je me dis qu’il sera possiblement très sollicité lors de la deuxième phase de la tournée. 

Le groupe nous a promis un retour très prochainement et considérant l’accueil incroyable reçu, c’est clair que Montréal et qui sait, possiblement Québec, ne pourra être oubliée. Pour sûr, j’y serai, mais auparavant, j’ai une autre rencontre avec le groupe au Sweden Rock Festival en juin prochain, donc à suivre…

P.S. Remerciements à Daniel Lagueux pour ses belles photos.

Première partie 

  • Metropolis 
  • Overture 1928
  • Strange Déjà-Vu
  • The Mirror 
  • Barstool Warrior
  • A Rite Of Passage
  • Hollow Years
  • Constant Motion
  • As I Am

Deuxième partie 

  • Night Terror
  • Midnight Messiah
  • This Is The Life
  • Vacant
  • Stream Of Consciousness
  • Octavarium

Rappel

  • Home
  • The Spirit Carries On
  • Pull Me Under

 

Fabriqué au Québec!
Basé à Montréal, capitale mondiale du rock francophone!

Photo de bannière: Patrick Loiselle
BANNIÈRE: MURIEL MASSÉ
WEBMESTRE: MARCO GIGUÈRE
RÉDAC’CHEF: MURIEL MASSÉ
ÉDITEUR: GÉO GIGUÈRE

Si vous songiez à appuyer notre site, c’est maintenant, c’est ici. Chaque contribution, qu’elle soit grande ou petite, aide à notre survie et appuie notre avenir. Appuyez Famille Rock pour aussi peu que 5 ou 10 $ – cela ne prend qu’une minute. Merci! Visitez notre boutique.

Click to comment

You must be logged in to post a comment Login

Laisser un commentaire

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

Archives

Compteur

  • 632 873 Visites

Suivez-nous

To Top

Basé à Montréal, capitale mondiale du rock francophone!

Honorons Nos Survivants Pleurons Nos disparus

Fabriqué au Québec!

Pour Un Monde Meilleur!