Spectacles

George Thorogood Montréal

George Thorogood and the Destroyers et Alastair Greene
Jeudi le 3 juillet 2025 au MTelus
Publié le 5 juillet 2025

Texte: Glen Bourgeois                     Photos/Vidéos: Muriel Massé

Le MTelus retentit d’énergie

Soirée du 3 juillet
Glen: Veuillez m’excuser si j’écris un peu moins à cette critique. Il s’agit d’une soirée mouvementée qui me voyait à la fois entre les Foufounes Électriques pour le lancement du nouveau disque du trio montréalais jazz/prog/rock MISC (on s’en parle cet été, j’espère: à découvrir!) et à tirer bénéfice d’une entrevue privée avec nul autre que George Thorogood, qui sera publié bientôt. On a parlé pour plus de trois quarts d’heure (et il faut que je traduise le tout!) avant de m’installer au MTELUS pour capter les dernières pièces du texan Alastair Greene, domicilié à Austin. Ce manque de ma part ne reflète aucunement ni sur la qualité des pièces, ni sur la performance. C’était du southern rock bien chaud, bien vif, et de tempo plus vite que la norme. Absolument excellent et Muriel a tout vu et entendu alors elle pourra en dire bien plus que moi.

Courant le risque d’extraire un peu de l’entrevue avec M. Thorogood, je vous partage sa philosophie: « Tu divertis ton auditoire. Tu joues les chansons qu’il veut entendre. » Et ce soir, il l’a fait par excellence, sans aucun doute.

C’est un gars de 37 ans (et non 75) qui apparaît sur scène, aussi brave, aussi humoresque et aussi amical. Il n’a surtout pas oublié de nous laisser savoir comment il aime Montréal. « No need to remind me where I’m playing tonight! » Depuis ses premières performances en ville (au El Casino en 1978), il est tombé en amour avec cet endroit qui aime la musique et qui n’a pas peur de le démontrer. Ça fait aussi plusieurs fois qu’il joue le Festival international de jazz de Montréal.

Avant le spectacle, il savait à quoi s’attendre et il savourait déjà le moment.

La musique disparaît et les lumières s’éteignent sur scène. Sous peu, la projection vidéo donne l’allure d’une grande enseigne en néon qui annonce: “GEORGE THOROGOOD AND THE DESTROYERS: THE BADDEST SHOW ON EARTH.” La foule réagit en force… mais le groupe n’apparaît pas toute suite.

En attendant, le succès Eve of Destruction de Barry McGuire apparaît au système de son. Un message sociopolitique, environnemental ou  plutôt un avertissement que cette soirée va rocker ? (Je n’en étais pas au courant avant le spectacle, alors bien sûr, je n’ai pas la réponse.)

Le groupe est réchauffé aussitôt qu’il apparaît sur scène. Thorogood s’approche de ce qui ressemble à un ensemble de 6 cabinets Marshall (de 4 x 12” chaque) avec trois têtes d’ampli au-dessus. Allume un bouton, allume un deuxième, un troisième et un quatrième, au délire de la foule qui répond avec enthousiasme. On m’a dit que ça allait être fort: j’ai apporté mes bouchons d’oreille. Est-ce que j’en avais besoin? Pas certain. Mais je vous assure que mes oreilles m’ont remercié d’avoir pensé à elles. Jai tout entendu quand même, contre le mur droit de la salle.

Qu’est-ce qu’il a joué?

Nommez ses succès de radio, il les a faits. Move It On Over. Get a Haircut (leur seul numéro 1 au palmarès canadien, en 1993 et no 2 aux États-Unis). Born to Be Bad. Bad to the Bone. Gear Jammer. One Bourbon, One Scotch, One Beer. I Drink Alone. Who Do You Love. Peut-être que vous en avez entendues d’autres à votre station de radio préférée, mais ce sont celles-ci que j’ai entendues à maintes reprises. De plus, le Cocaine Blues de Johnny Cash (dont il dit avec fierté avoir eu l’honneur de rencontrer autant M. Cash que June Carter Cash… et ensuite il s’arrête afin de critiquer la foule: « You mustn’t have heard me. I said I MET JOHNNY CASH! » Une vague de sifflements et d’applaudissements lui répond. Mama Talk to Your Daughter de J.B. Lenoir (disponible également à l’album 2120, South Michigan Avenue de Thorogood, lancé en 2011) et Gloria du groupe irlandais Them auquel Van Morrison paraît avant de faire carrière solo.

Sur scène, Thorogood est le gars cool qui ne se laisse pas manger la laine sur le dos, mais qui s’assure également que tous vont profiter d’un bon party. Il pointe à plusieurs reprises aux gens de la foule, il parle directement et répond aux gens, il est déterminé de rejoindre l’auditoire et fait presque tout à part de débarquer de l’estrade et se promener à travers le bar.

Le saxophone, les guitares, la basse et le drum, j’ai l’impression d’un groupe R&B/frat rock des années ’50 dans son plein… et j’AIME ça. Chaque musicien sur l’estrade paraît joyeux d’être là. Lorsqu’un auditeur commence à crier après Thorogood, qui est en pleine introduction de pièce, il répond: « Hey! It took us FIFTY YEARS to get to this stage… and we’re going to enjoy EVERY minute of it. »

Alastair Greene apparaît à la guitare pour l’unique rappel et en profite afin de jouer quelques excellents solos au style southern, tissant un lien entre la tête d’affiche et la première partie.

À maintes reprises, le mot Montreal est glissé aux textes des chansons, la ville est saluée pendant les introductions… mais c’est un t-shirt à
feuille d’érable qui dit CANADA en grosses lettres, qu’il porte. Il sort pendant que All You Need Is Love des Beatles joue aux haut-parleurs.

Quand même, la foule est en délire. Content de voir que ça prendrait bien plus que ça afin de casser le party… et ce fut tout un party, autant pour le groupe que pour la foule. Comme toujours à Montréal pour George Thorogood and the Destroyers. Y serez vous la prochaine fois?

Je suis content d’annoncer qu’on n’a vu aucune chicane et on dirait absolument personne de mauvaise humeur (bien qu’on ne s’est pas promené partout). L’amour que Thorogood a pour cette ville me pousse à dire qu’il pense certainement déjà à revenir.

Apportez des bouchons d’oreille au cas où: la foule est très bruyante. Mais c’est la fête et Thorogood vous invite.

Mot de Muriel Massé

Belle soirée de découvertes aussi. Avant le gros spectacle attendu, été voir sur les scènes extérieurs 2 phénomènes, un de funky-soul et l’autre de blues: Fantastic Negrito et Christone Kingfish Imgram, que je ne voulais manquer. Deux ou trois chacun et… en direction vers le MTelus.

Je pensais voir arriver George Thorogood et ses Destroyers à 20h30, mais c’est un autre groupe qui s’est présenté et qui a agréablement surpris les auditeurs dès les premières notes. Alastair Greene et ses musiciens.

George Thorogood ne pouvait choisir meilleur band d’ouverture pour son spectacle. Ça lui ressemblait un peu. Du rock, rock texan, similitude parfois à ZZTop et de spendides solos de guitare qui ont fait applaudir et soulever les spectateurs. Donc une belle surprise. Nous sommes finalement bien stimulés pour accueillir George.

 Voici une chanson de leur dernier album (2024)

J’ai assisté en 1985 au spectacle des Destroyers au Spectrum de Montréal, je m’en rappelle encore. Probablement, le spectacle le plus réjouissant et dynamique que j’ai vu là. Oui, Charlebois aussi à cette époque, avec Joe Jammer à la guitare, était aussi stimulant. Et j’ai revu George au Bourbon Street North vers 2003 ou 2004. Je m’assure encore à le revoir car j’aime son rock sans excès, simplement pur.

Je lisais un article de la journaliste Nathalie Petrowski, George se confiait à elle, c’était en 2004. Il ne savait pas si dans un futur de 10 ans (il en avait 54), il serait encore sur scène. Il s’était déjà assagi avec une vie familiale heureuse, un bonheur qu’il voulait protéger et prendre soin. Mais 20 ans plus tard, oui, il est là, toujours aussi passionné. Je crois bien qu’il a réussi à sauvegarder une vie plus saine. Il semble en parfaite forme. C’est nous maintenant qui posons la question, aurons-nous encore la chance de le revoir dans 10 ans? Personne encore l’accable de vieux personnage.
Il disait à Nathalie : « Je n’ai pas envie de faire des shows pour prouver que je suis encore là, capable d’en faire… à la manière des Stones. » J’ai cru remarquer quelques gestes et expressions à la Mick Jagger dans sa démarche!

Ce que j’ai retenu dans cet article est le qualificatif Absence de prétention. Un artiste dans toute sa splendeur d’humilité, voilà ce qu’il reflète. Pour avoir accepté une entrevue de notre journaliste aucunement connu, de lui avoir consacré 45 minutes, juste avant son spectacle, il y a de quoi l’ennoblir.

J’espère que nous aurons la chance de danser et chanter devant lui sur sa musique, dans encore quelques années…eh oui! comme les Rolling Stones!

George Thorogood and The Destroyers

Buddy Leach, George Thorogood, Bill Blough, Jim Suhler et Jeff Simon.

 

Fabriqué au Québec
Basé à Montréal, capitale mondiale du rock francophone
 

INFOGRAPHE: MURIEL MASSÉ
WEBMESTRE: MARCO GIGUERE
RÉDAC’CHEF: MURIEL MASSÉ
ÉDITEUR: GÉO GIGUÈRE

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