Black Sabbath, Heaven and Hell
Publié le 22 octobre 2024
Par Ricardo Langlois
Heaven and Hell (1980)
Heaven and Hell est un classique. C’est Rob Halford de Judas Priest qui le dit. C’est un album qui a vraiment résisté à l’épreuve du temps. Il sonne aussi frais et puissant aujourd’hui que lorsqu’il est sorti en 1980. J’étais au journal Pop Rock, dans mes tout premiers débuts quand j’ai découvert ce chef-d’œuvre. La pochette est une œuvre d’art.
Il faut féliciter Tony Iommi pour les paroles. Heaven and Hell nous transporte dans une autre dimension. Il reste dans le schéma de ce
qu’est Black Sabbath.
En 1970, Black Sabbath a défini un nouveau genre de musique rock avec les deux premiers albums. Ce qu’ils ont créé dix ans plus tard avec Heaven and Hell, est un chef d’œuvre qui a ramené le groupe d’entre les morts. Selon Iommi, c’est une seconde vie pour Black Sabbath.
La résurrection de Black Sabbath
Ce n’était pas Black Sabbath avec Ozzy. C’était quelque chose de différent. Il y avait une chimie véritable. Le groupe était en proie à un
véritable déclin avant que la décision ne soit prise de virer Ozzy en 1979.
Sur leurs deux derniers albums des années 70 – Technical Ecstasy et Never Say Die ! – ils avaient l’air épuisés et confus. Lors d’une tournée en 1978, ils s’étaient fait botter le cul par le groupe Van Halen, jeune et affamé.
Lâcher leur chanteur était un pari osé, malgré toutes les fresques alcoolisées qui ont conduit à son éjection. Ozzy était un leader très charismatique dont la voix meurtrie faisait partie intégrante du son de Sabbath, tout comme les riffs de Iommi.
Mais ce qu’ils ont trouvé en Dio – lui-même viré de Rainbow de Richie Blackmore – était un chanteur aussi unique à sa manière qu’Ozzy l’était.
Les classiques à souligner
Parmi les points forts de l’album, on note, en plus de Neon Knights, l’énorme Die Young. Le chanteur est sur cette piste-ci véritablement au sommet de son art et ce, dès le début du morceau. Il s’git là d’un morceau dégageant une puissance monumentale. Cette chanson est sans doute le symbole le plus frappant de la qualité des morceaux heavy de cet opus.
On commence sur une intro calme avec du clavier accompagnant un petit solo de guitare, et c’est là que tombe le premier riff : une poignée d’accords de puissance avec une suite assez classique, mais soutenue. Comme très souvent chez Black Sabbath, par une basse des plus efficaces et un premier solo endiablé pour mettre l’auditeur en appétit.
S’ensuivent ensuite les couplets toujours suivis de solos de guitare, une structure rappelant quelque peu le blues. Notons aussi la présence sur cette galette d’un morceau un peu plus rock ‘n roll, j’ai nommé Lady Evil dont l’intro de basse ne manquera pas de nous évoquer de la fumée sur de l’eau profondément pourpre.
Par ailleurs, il serait blasphématoire de chroniquer Heaven & Hell sans citer les morceaux absolument mythiques qu’il contient. Children of the Sea, sorte de retour aux rythmiques plus calmes, avec quelques riffs de grande qualité. Une mélodie récurrente, servant notamment d’introduction, dégageant une atmosphère incroyable.
Le titre éponyme de l’album, Heaven & Hell, dont la partie finale est absolument mémorable. Tous les éléments sont là : les petits breaks de guitare, les lignes de basse se retrouvant parfois seules avec l’excellent chanteur, ainsi que les variations rythmiques. Un morceau légendaire, à l’image de l’album qui le contient.
Ils ont, en plus du nom, un autre point commun : la qualité générale. Cela fait sans doute aussi partie des raisons pour lesquelles la troupe a nommé son projet de cette manière (1).
Vous l’aurez compris, nous sommes ici en présence d’un album mythique, signé par un groupe mythique. Une album dégageant divers types d’atmosphère, grâce aux claviers, aux différentes utilisations de la guitare, à la voix absolument légendaire. Il s’agit d’un must, et ne faisons pas les puristes. Même les inconditionnels de la première période Ozzy seront forcés d’admettre qu’l s’agit là d’un des meilleurs albums de la formation, dépassant de loin certains des opus l’ayant précédé. Black Sabbath, en version heavy, au sommet de sa gloire et de beaucoup d’autres choses.
Heaven and Hell et Blizzard of Oz
Sorti en 1980, cinq mois avant qu’Ozzy ne fasse son retour avec son album Blizzard of Ozz, Heaven and Hell annoncait un Black Sabbath
réinventé et ressuscité. Dio fera deux autres albums avec Sabbath : Mob Rules en 1981 et Dehhumanizer en 1992. Il y aura aussi l’album des retrouvailles sur lequel le groupe se fera appeler Heaven and Hell, le dernier épisode avant sa mort, le 16 mai 2010. Mais c’est avec Sabbath que Ronnie James Dio a atteint son apogée : le plus grand chanteur de heavy metal de tous les temps.
Dehumanizer
La plus belle pochette
Qu’on se le dise, Black Sabbath a un très mauvais bilan en ce qui concerne les pochettes d’album. En fait, tout au long de leur histoire, les légendaires parrains du métal ont été poursuivis avec certains des designs les plus médiocres de tous les temps. Sabbath semblait considérer les pochettes d’albums comme rien de plus qu’un endroit où placer le disque. Cependant, il y a eu une exception à cela, à savoir le classique des années 1980, Heaven And Hell.
À ce moment-là, le groupe était à la croisée des chemins dans sa carrière. L’introduction du regretté Ronnie James Dio au chant leur a donné un son plus riche et plus luxuriant, mais ils ont dû convaincre un public sceptique que Sabbath pouvait prospérer à nouveau. Pour Dio, tout dans l’album était vital, en particulier la pochette. « Nous savions que l’œuvre d’art devait avoir un impact », a-t-il déclaré. « Ce que nous avons aimé dans l’illustration de Lynn Curlee, c’est qu’elle montrait trois anges apparemment détendus en faisant ce que des gens normaux feraient : fumer et jouer aux cartes amicalement. Ils faisaient juste une pause dans leur travail.
Notes
(1). Extraits sur albumrock.net
Ricardo Langlois est aussi chroniqueur pour lametropole.com. Il prépare son 7 ième livre de poésie.
Fabriqué au Québec
Basé à Montréal, capitale mondiale du rock francophone
INFOGRAPHE: MURIEL MASSÉ
WEBMESTRE: MARCO GIGUERE
RÉDAC’CHEF: MURIEL MASSÉ
ÉDITEUR: GÉO GIGUÈRE
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