Albums Rock Oubliés #4
A fierce Pancake rock experimental
Publié le 12 mai 2023
Par Dr Rock
Label Ensign Records – Chrysalis Records – Enregistré aux Studio Swanyard Studios, London Hansa Studios, Berlin – Sorti le 7 March 1988

Pochette de l’album Stump A Fierce Pancake
Il est assez exceptionnel qu’un groupe n’ayant vécu que cinq petites années et encore, ait eu le temps de mettre au monde un album aussi pertinent et hors de son temps que A Fierce Pancake. Venu d’Irlande au beau milieu des années quatre-vingt, la formation de Cork (et plus tard Londres) sera à quelques opinions près d’être considérée comme le point zéro du post-rock.

The Stump. Crédit photo : Facebook Stump
Influencée sans aucun doute par Beefheart et par extension The Fall, les Stump seront formés d’un transfuge. L’excentrique parolier Mick Lynch (Microdisney), ainsi que du prodige Kev Hopper (Ticklish, Prescott) assurant la guitare basse sur tous ses projets depuis maintenant plus de 40 ans. Il seront remarqués rapidement par les gens du NME qui les invitent à participer à leur projet C86 (une cassette compilation) avant même qu’ils n’aient eu le temps d’enregistrer quoi que ce soit. La pièce incluse, Buffalo, fera le régal de l’émission The Tube et des soirées de John Peel à la BBC.
L’unique album A fierce Pancake
Dès l’année suivante, en 87, ils entrent en studio pour concevoir ce qui serait leur seul et unique album A fierce Pancake. Fort de textes surréalistes et déjantés et d’une musique mêlant instruments traditionnels et sons échantillonnés, ils profiteront de l’expertise de divers producteurs avec lesquels ils arrivent difficilement à s’entendre.
Les têtes fortes au sein du groupe auront rapidement la tête de deus producteurs ainsi que de l’ingénieur de son bien connu, Stephen Street. C’est finalement Hugh Jones qui aura le dernier mot et terminera le projet au grand dam de la compagnie de disques.

Stamp. Crédit photo : Facebook Stamp
Une fois dans les bacs des disquaires, l’album essuiera un échec cuisant malgré les critiques unanimes à son égard. Encore un album présenté au mauvais public ? Un album trop underground ? Trop artistique ? En fait, peut-être toutes ces réponses.
Au début de la galette, la pièce Living it Down ne laisse aucun doute sur les intentions des Stups. Un potage funk précis sort tout droit d’une collision No Waveavec le Captain Beefheart.
La seconde, In the Green, plus mélodique, flirte avec le punk mais aussi avec des airs Pere Ubuesques que David Thomas n’aurait pas renié.
À la suite Roll the Bodies Over nous donne des relents de Mr Bungle malgré le fait que le jeune Mike Patton ne soit encore qu’un fan du groupe à l’époque. L’album se poursuit comme une suite de propositions inventives et loufoques dans lesquelles le grand talent d’interprète de Lynch peut être apprécié à sa juste valeur.
Buffalo, le premier succès du groupe
La version américaine aura un ajout de taille, Buffalo, le premier succès du groupe qui totalement effacé des radios américaines deux ans auparavant, aura ici la chance de se faire valoir.
Pour conclure cette révision, il est impossible de ne pas mentionner le plat de résistance de cet album: Charlton Heston. Une pièce finement envoyée sur un fond de coassements de grenouilles (bonjour New Order). Qui en plus d’avoir un texte succulent et la fameuse ritournelle : “Charlton Heston, put his vest on” nous entretient autant des recettes de “locust pie” que des milles esclaves regardant sous leurs yeux l’empire pharaonique se perdre dans les eaux. Impossible de revisiter les Ten Commandments de plus belle façon.
Il est bien malheureux de savoir que les Stump, après des ventes décevantes et une percée américaine inexistante, rendront les armes juste avant la fin de l’année 88.
Aujourd’hui, il est assez difficile de trouver cet album unique. Personne encore n’a vu l’intérêt de le redistribuer. Et les plateformes musicales du web (mis à part Itune) sont trop avares de la musique des Stump. Un autre groupe plein de talent et d’ambition mort trop tôt au feuilleton.

Stump, Mai 2015 Clonakilty. Crédir Photo : Kathryn O’Shea. Source Facebook Stamp
Fabriqué au Québec!
Basé à Montréal, capitale mondiale du rock francophone!
BANNIÈRE: MEL DEE
WEBMESTRE: MARCO GIGUÈRE
RÉDAC’CHEF: MURIEL MASSÉ
ÉDITEUR: GÉO GIGUÈRE
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