Le top 5 des Doors
Publié le 3 mai 2025
Par Ricardo Langlois
Jim Morrison n’était pas uniquement le chanteur des Doors. Grand lecteur de romans et de poésie, il tournait aussi des films expérimentaux. En chantant du rock, Morrison voulait délivrer les gens d’eux-mêmes. Découvert au cégep par un ami, je me souviens d’avoir passé toute une journée entière à faire jouer ses albums tous plus mystérieux comme sa poésie. Il a consacré sa courte vie à l’écriture. Un de ceux qui appartiennent au mouvement de la contre-culture. Je m’intéresse à lui aussi pour sa poésie claire et obscure.
Tu sais, le jour détruit la nuit, la nuit divise le jour; j’ai voulu courir, j’ai voulu me cacher. Évade-toi de l’autre côté, (traduction de Break on through to the other side)
1- The Doors (1967)
Le premier album éponyme du groupe de rock américain pionnier, a créé un précédent avec sa fusion de diverses influences musicales, notamment le classique, le jazz, le blues et la pop, atteignant des ventes mondiales inégalées. Ses mystères se dévoilent dans la version longue du tube Light My Fire et le drame œdipien de The End.
Les critiques ont salué les Doors pour leur rôle dans la révolution du rock psychédélique. Il a remporté les honneurs à la fois dans le National Recording Registry et le Grammy Hall of Fame. Il témoigne de l’exploration révolutionnaire des genres musicaux par le groupe, qui reste une influence dans l’histoire de la musique rock.
La chanson Light My Fire deviendra le premier et le seul succès numéro un du groupe sur le Billboard Hot 100 et le US Cash Box Top 100. Les Irlandais ont aussi adoré la chanson, parce qu’elle a atteint la première place en Irlande et a manqué de peu la première place au Canada, où elle a atteint la deuxième place. Mais en mettant ces deux singles de côté, regardons le reste de l’album.
Vous aviez Soul Kitchen à la deuxième place, suivi de The Crystal Ship et 20th Century Fox à la quatrième place, suivis de Alabama Song, juste avant le dernier morceau de la première face intitulé Light My Fire. Quelle équipe d’ouverture !
La deuxième face s’ouvre avec Back Door Man, écrit par Willie Dixon. Cette chanson a été suivie de I Looked at You, End Of The Night, Take It As It Comes et la dernière chanson époustouflante de l’album intitulée The End. Un chef-d’œuvre de 11 minutes qui est devenu encore plus populaire 10 ans plus tard lorsqu’il a été présenté dans le film Apocalypse Now avec Marlon Brando et Martin Sheen. Le premier album des
Doors est l’un des plus grands albums de rock and roll de tous les temps.
2- L A Woman (1971)
Au moment où les Doors enregistrent leur sixième et dernier album au cours de l’hiver 1970-71, Morrison est un gâchis gonflé et morne. Quelques mois plus tôt, il avait été condamné à six mois de prison pour s’être prétendument exposé à un public de Miami en 1969. Mais il s’est ressaisi assez longtemps pour faire l’un des plus grands albums des Doors – une œuvre fanfaronne influencée par le blues qui a été principalement enregistrée en direct.
Cette intimité et ce sentiment d’urgence alimentent des morceaux comme The Wasp (Texas Radio and the Big Beat) et la chanson titre. Trois mois après la sortie de L.A. Woman, Morrison meurt à Paris d’une insuffisance cardiaque à l’âge de 27 ans.
3- Strange Days (1967)
Avec le premier album, Strange Days forme un diptyque : morceaux créés en même temps (dans le cas de Moonlight Drive, c’est même avant tout le monde), cohésion littérale du groupe, à peu près les mêmes proportions musicales (courts morceaux et final fleuve). Comme dans beaucoup de diptyque, le deuxième volume est la face sombre de la Lune. Si Les Doors était déjà un véritable contre-pied de l’insouciance des sixties, Strange Days pousse la seringue encore plus loin. Encore plus exigeants. Encore plus tristes. Encore plus noirs. Encore mieux.
De sa voix feutrée de fantômes, Morisson embarque ses jours étranges dans la gorge d’une fillette perdue, en travers des cordes vaincues et un clavier au sommet de sa forme. Dans cet album, les ruelles sont parsemées de rebelles ne comprenant rien à ce qui les entoure. Des filles qui n’ont pas de repères et des chevaux hennissant l’Enfer comme une nouvelle porte de sortie envisageable. L’ensemble est jouissivement oppressant, malgré les pauses géniales comme My Eyes Have Seen You (à scander c’est énorme !). J’admets que Moonlight Drive et Love Me Two Times ne m’ont jamais vraiment accroché, parce que justement elles me décrochent de l’ambiance générale, pleine de torpeur mouillée, que dégage cet album incroyable de maitrise.
Mais comme disait Morisson : la vraie poésie ne veut rien dire, elle ne fait que révéler les possibles. Elle ouvre toutes les portes. À vous de franchir celle qui vous convient. Je n’entre pas dans ces deux portes : la qualité reste incontestable. J’avoue aussi que When the Music’s Over est le final fleuve que j’aime le moins des Doors. Oui, je préfère même Soft Parade, je le confesse !). Mais ça reste un immense morceau ! Entre Manzareck qui déchire tout, Densmore qui suit et lâche rien, entre Krieger qui tiraille sa gratte et Morisson qui hurle le droit à l’espoir, c’est un véritable plaidoyer à la jeunesse qui se profile sous leur soleil désespéré.
Strange Days, sommet de leur discographie, trop court mais inépuisablement bon, vaut tous les détours de quartiers que vous trouverez. Et que pleurent les chevaux dans la nuit…
4. Morrison Hotel (1970)
Suivre Morrison Hotel, cinquième album studio des Doors, est celui de la réconciliation entre les membres du groupe. Après le, pour le moins particulier The Soft Parade enregistré dans des conditions exécrables avec un Jim Morrison démissionnaire. La majorité des compositions de
Krieger soutenues par cordes et cuivres laissaient une impression de fadeur extrême.
Morrison Hotel est également l’album qui succède au scandale du concert de Miami où Morrison aurait fait profiter de son anatomie au
public après l’avoir invectivé avec plus de véhémence que d’habitude. Les enregistrements de ses insultes sont savoureux), entraînant une
cascade d’annulations de concerts par la suite.
Pour son retour, les Doors proposent un album bien plus blues rock que les précédents, avec le rajout d’une basse pour soutenir l’ensemble, ce
qui donne une toute nouvelle texture aux titres, tous plus enivrants les uns que les autres. Après les errements du précédent album, Morrison
signe à nouveau l’intégralité des textes, tandis que Krieger se concentre sur la composition musicale de la majorité des titres. Leur plus belle collaboration sur cet album reste Peace Frog, à la base un morceau instrumental resté longtemps sans paroles, qui fut orné d’un poème du
lézard roi.
S’il manque à cet album un morceau, l’habituel morceau fleuve (The End, When the music’s over, The Celebration of The Lizard, The Soft
Parade), l’ensemble se révèle être l’album, celui de la maturité. Chaque morceau étant une pépite sonore qui vous enivre.
5. Waiting for the Sun (1968)
Le troisième album des Doors a été le premier à inclure des chansons écrites après qu’ils soient devenus des stars (leur premier album éponyme et sa suite assemblée à la hâte, Strange Days, présentaient de la musique écrite en 1965 et 1966). Et après deux LP classiques, Waiting for the Sun sonnait un peu comme un groupe en roue libre vers sa nouvelle célébrité.
Ses meilleures chansons – Hello, I Love You (leur deuxième numéro 1), Five to One – sortent encore des haut-parleurs après toutes ces années, mais la flamme qui a allumé leurs deux premiers albums s’estompe un peu ici. Pourtant, comme nous l’avons noté, c’est le seul album des Doors à se hisser au n °1.
En un peu plus d’un an Waiting for the Sun est un album de fin de cycle pour le groupe, celui de l’entente encore (plus ou moins) parfaite entre ses membres, avec une identité sonore bien établie qui sera abandonnée par la suite, tout d’abord avec l’expérience cuivres malheureuse de l’album The Soft Parade puis un virage blues rock plus prononcé dans les albums suivants Morrison Hotel et LA Woman.
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Fabriqué au Québec
Basé à Montréal, capitale mondiale du rock francophone
INFOGRAPHE: MURIEL MASSÉ
WEBMESTRE: MARCO GIGUERE
RÉDAC’CHEF: MURIEL MASSÉ
ÉDITEUR: GÉO GIGUÈRE
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