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The Who Tommy

The Who – Tommy
Publié le 2 juin 2025

Par Michel Linker

Tommy

Le 17 Mai 1969 paraissait chez Polydor (Decca en outre Atlantique) l’album Tommy.

S’il est fort probable, bien qu’il nia ces affirmations, que Pete Townshend s’inspira en partie de l’album des Pretty Things, FS Sorrow  (décembre 1968) réputé être le premier opéra rock de l’histoire. Il avait toutefois commencé deux ans plus tôt, au cours de l’été 1966, à écrire dans un mode conceptuel, en étroite collaboration avec John Entwistle sur le second album A Quick One. Et surtout, à la même période, dans le célèbre simple I’m A Boy, première ébauche d’un opéra rock (Quads), récit d’anticipation où les parents pouvaient choisir à l’avance le sexe de leur(s) enfant(s).

L’autre influence majeure était celle de la spiritualité indienne, comme ce fut le cas pour nombre de musiciens de cette période (Maharishi Mahesh pour les Beatles…) et ici, en la personne du gourou Meher Baba, qui guida souvent la plume de Pete Townshend pour 21 des 24 plages de ce répertoire (édifiant dans le dernier morceau See Me/Feel Me), les trois autres titres étant signés John Entwistle pour deux d’entre eux (Cousin Kevin & Fiddle About) et Keith Moon pour Tommy’s Holiday Camp.

Ce récit allégorique d’un destin tragique puis rédempteur, que le producteur Kit Lambert novélisa de manière sommaire par la suite, fit l’objet de six mois d’enregistrement entre septembre 68 et mai 69 aux studios IBC puis Morgan à Londres.

L’idée initiale d’un accompagnement d’orchestre, ou d’ajouts ultérieurs de guitares en overdubs, furent vite abandonnés dans la finalisation de cet album dont la sortie fut annoncée en mars 1969 par le simple à succès Pinball Wizard. Ce fut une salle de jeux (Lots Of Fun) de Charing Cross Road à Londres qui inspira l’écriture de ce célèbre thème révélant Tommy en roi du flipper. Un jeu qui, de surcroit, passionnait Nik Cohn, l’un des critiques les plus influents de cette période. Pete Townshend joignait ainsi l’utile à l’agréable avec Pinball Wizard qu’allait reprendre par la suite Elton John dans le film de Ken Russell, Tommy (1975) et qui sera ultérieurement ajouté en bonus à son album Caribou.

L’Ouverture du disque, sublimée par les cuivres du bassiste John Entwistle, l’un des trois instrumentaux du disque avec Sparks et le tout aussi brillant Underture, élevait bien au-dessus de ce que proposait la traditionnelle production rock de l’époqu. Ce répertoire sans faille dont nous pourrions encore épingler l’intégralité de la première des quatre faces, autour d’Amazing Journey qui fut d’ailleurs la première composition de l’album.

Citons également à la volée, Cousin Kevin mettant admirablement en musique l’un des vils et odieux personnages dépeint ici et Go To The Mirror, contrasté entre l’acoustique et l’électrique autour de ce miroir permettant de passer d’une réalité à l’autre. Le trop court Tommy Can You Hear Me sans oublier I’m Free et son riff légendaire. Précisions enfin que Tommy aurait presque pu faire l’objet d’un triple vinyle quand on considère le nombre de morceaux non retenus pour ce répertoire dont, entre autres, le pêchu Trying To Get Through autour de l’impressionnant Keith Moon et Young Man’s Blues souvent repris en concert, tous deux ajoutés ultérieurement parmi les bonus de la réédition 2003*. Ou encore, parmi quelques autres, Now I’m A Farmer repris dans Odds & Sods (1974), une compilation de raretés et inédits.

Tommy installa de manière pérenne, la notoriété des Who aux Etats Unis, ce que Roger Daltrey expliqua par le fait que l’histoire de son personnage, une métaphore sur la condition humaine, avait particulièrement touché une jeunesse prise au cœur d’un interminable contexte de guerre au Vietnam.

Classé second dans les charts britanniques et vendu au fil du temps à plus de 20 millions d’exemplaires, l’album inauguré en public le 1er mai 1969 au Ronnie Scott (Soho/Londres), offrit un formidable matériau à l’un des plus grands groupes de scène dans l’histoire du rock et consacrait dès lors, son chanteur en véritable icone.

Rappelons enfin que Tommy allait notablement influencer par la suite, les grandes oeuvres conceptuelles du rock progressif anglais (Tales From Topographic Oceans, The Lamb Lies Down On Broadway et The Wall). En 1970, année du mémorable Live At Leeds, si le groupe abandonna un nouveau projet d’opéra rock qui nous aurait plongé, cette fois, dans un univers de science-fiction (Lifehouse), ils publièrent en revanche, l’année suivante, Who’s Next, qui reste probablement leur sommet discographique en studio.

Tommy fut (entre autres) réédité en 2003 (Polydor/Geffen) dans une version double SACD incluant sur le second disque, 17 pistes bonus* (démos et prises alternatives).

Membres

Roger Daltrey (chant, harmonica, chœurs)
Pete Townshend (guitares, piano, orgue, chant, banjo)
John Entwistle (basse, cor, trompette, clairon, chant)
Keith Moon (batterie, timbales, gong, tambourin)
Avec les participations de Paul et Simon Townsend (chœurs)

 

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BANNIÈRE: RENÉ MARANDA
WEBMESTRE: MARCO GIGUÈRE
RÉDAC’CHEF: MURIEL MASSÉ
ÉDITEUR: GÉO GIGUÈRE

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