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rock 2024 Top 15 Ricardo #1

Le Top 15 Rock de 2024 #1
Publié le 3 janvier 2025

Par Ricardo Langlois

Des décès et quelques albums qui ont marqué l’année 2024. La venue d’un nouveau collaborateur à Famille Rock, Éric Pelletier.

Vous êtes de plus en plus nombreux à me lire. Merci de votre fidélité.

Lucien Francoeur

L’auteur de Nancy Beaudoin et Le Freak de Montréal s’était écroulé en pleine rue le 22 octobre à Outremont et avait été transporté d’urgence aux soins intensifs de l’Hôpital général juif de Montréal. « Nous avons tout fait pour le sauver depuis 14 jours. Nous tenons à remercier très sincèrement les cardiologues, neurologues et infirmières qui lui ont prodigué les meilleurs soins », a déclaré sa fille Virginie dans un hommage
rendu sur Facebook mercredi :

« Mon père a vécu 36 ans à Outremont. La création était le centre de son univers. Il trouvait refuge dans ses carnets de notes Moleskine ou Clairefontaine. À son réveil, il s’évadait pour laisser la poésie jaillir sous sa plume fontaine. L’écriture manuscrite était pour lui le souffle vital, le cœur battant du Freak de Montréal. Ses carnets noircis sont des témoins silencieux de sa solitude et de sa marginalité. La poésie était son moyen de défier la mort, c’était une forme d’oxygène », poursuit sa fille. (La Tribune)

Lucien est un frère pour moi. On s’est connu lors d’une entrevue à la radio étudiante du cegep de Longueuil en 1979. Un des premiers à lire mes poèmes.

Jean-Pierre Ferland

Le Petit Roi a réussi son tour de force. En 1971, il présentera l’album double Soleil. Adolescent, Jaune a joué beaucoup à la maison. En 1978, j’avais emmené ma mère à la Place des Arts voir son beau Jean-Pierre. Que de beaux souvenirs. En 1995, alors que j’étais étudiant à l’Uqam, l’album Écoute pas ça marque un grand retour. Il a 61 ans. Une chance qu’on s’a deviendra un des grands classiques de la musique québécoise. C’est mon hommage sur le site Lametropole.com.

Deep Purple à Montréal

Comme un vieux film, je vois ma vie qui défile comme un rêve. Serait-il possible que tout ce qu’il nous reste à découvrir soit dans le passé, aussi caché et imprévisible que l’est l’avenir? J’ai basculé dans un espace-temps. Ce trop-plein de nostalgie. Ian Gillan continue à se surpasser dans les notes aiguës. Il s’expose. Il chante comme un Dieu, particulièrement dans Highway Star.

Pas de bla bla inutile comme Kiss avec Paul Stanley. L’écran géant nous montrait des motifs psychédéliques. Même à bientôt 80 ans, Ian et Deep Purple sont bien meilleurs que bien des musiciens. On a même appris dans La Presse que Gillan devait enregistrer un album avec le chanteur
Pavarotti, peu de temps avant sa mort. (Critique au complet, voir Famillerock.com)

Claude Rajotte et son autobiographie

En lisant la biographie de Rajotte, j’y vois un homme heureux qui s’assume complètement. Une joie énorme. Un éternel enfant. Gay et rockeur. Est-ce possible d’être les deux? Il parle de son orientation sexuelle. J’ai envie de dire à Claude : j’aime Dieu, le métal et les garçons.

J’ai aimé qu’il souligne les groupes Pink Floyd, Yes, Emerson Lake & Palmer, King Crimson et Genesis. J’ai vu Genesis sans Gabriel. David Bowie a une grande importance dans sa vie. Il mentionne Space Oddity, Diamond Dogs et Station to Station. Bowie est un génie (p. 50).

Je me permets un commentaire personnel : j’ai eu la chance d’aller dans les studios de CKVL-FM (devenu CKOI). Certains animateurs étaient en amour avec moi. C’était un grand rêve pour moi de faire la radio en 1987 à CHAI FM à Chateauguay. Contrairement à Rajotte, le cégep a été une époque bénie pour moi. Merci la vie. Merci aux profs qui m’ont fait connaître la poésie. Lucien Francoeur est même venu à notre radio étudiante.

Je suis convaincu que pour Rajotte comme pour moi, la musique a un langage. Je pense à Jimi Hendrix qui cherchait un langage de paix (1). Extrait de mon article.

Steve Hill, Hanging On A String

L’album commence avec la phrase « Woke up in a house on fire »,  mais c’est aussi la phrase qui a inspiré tout le projet au départ. Steve venait de terminer une tournée dans l’ouest du Canada et dormait dans le sous-sol d’un ami lorsqu’il s’est réveillé entouré de fumée. Il a alors publié une photo de lui sur ses réseaux sociaux, avec ces mots :

Woke up in a house on fire… Son ami Brian Laudenslager, propriétaire de la compagnie de micros Lauten Audio, lui a répondu : « C’est une bonne phrase pour une chanson. Brian disait à Steve depuis des années qu’il fallait qu’il vienne enregistrer à Los Angeles. Quelques jours plus tard, Brian avait réservé le Studio 606 des Foo Fighters (oui, celui avec la console Neve classique qui se trouvait autrefois à Sound City) pour
enregistrer son prochain album. Darrell Thorpe, ingénieur récompensé 10 fois aux Grammy Awards, sera l’ingénieur de son de l’album. Steve
avait alors 90 jours pour écrire un album et apprendre à le jouer en direct. Il enregistre chaque instrument en même temps dans le studio! Merci René Maranda.

David Gilmour, Luck and Strange

L’aspect le plus significatif de la production de cet album est peut-être que Gilmour a collaboré avec le producteur Charlie Andrew, un musicien à part entière qui a également passé un certain temps à travailler à Abbey Road. Le talent du producteur est une combinaison délicate entre tirer le meilleur parti de l’artiste tout en offrant une nouvelle perspective sans pousser les choses trop loin en décalage avec la vision de l’artiste – et à mes oreilles, c’est ce qu’ils ont accompli.

Le décor est planté par l’instrumental d’ouverture Black Cat, après quoi nous entrons dans une machine à voyager dans le temps, dans une certaine mesure! La chanson titre tire une grande partie de ses idées musicales de l’un des Barn Jams de Gilmour, dans ce cas, un enregistré en 2007 avec Gilmour, avec Guy Pratt (basse), Steve DiStanislao (batterie) et Rick Wright aux claviers, juste après la tournée On An Island.

Cependant, il ne s’agit pas d’un retour en arrière, mais plutôt d’un ensemble d’idées musicales prises et ajoutées pour créer un nouveau morceau fantastique. L’ajout d’un nouveau refrain, d’un huit central et d’un montage intelligent signifient que Wright est présent sur des morceaux qui n’étaient même pas conçus à l’époque de la jam originale. C’est un très bon début.

The Piper’s Call présente quelques éléments plus éclectiques tels que le ukulélé, joué par Gilmour, le djembé, par Adam Betts et la batterie, par le légendaire Steve Gadd qui joue sur 5 titres de cet album. Le jeu et la production sont absolument de première qualité, comme on peut s’y attendre!

A Single Spark est un bon exemple de certaines des réflexions de style personnel de l’album, ruminant sur la vie et l’âge, mais pas à la manière d’un vieil homme égoïste et grincheux. La poésie de Polly Samson observe le chanteur se détendre avec sa vieille guitare, reconnaissant
et effrayé, avant qu’un solo de guitare bluesy doux ne mène à la fin. La chanson parvient à capturer une sensation organique naturelle dans le contexte d’un morceau qui a des couches de clavier, des boucles, une chorale et un orchestre! Atom Heart Mother, ce n’est pas… Dieu merci!!!

Bruce Springsteen à Vancouver

Il ratisse large, un peu comme Cyndi Lauper, on a eu droit à une foule variée et nombreuse. Je vous parlais dernièrement, d’une tendance qui est de commencer les spectacles avec un hit. Lui, il était plus traditionnel ce soir-là, des chansons plus récentes, de très bonnes chansons quand même pour la plupart, sauf la première et la cinquième, qui elles dataient des années 70. Il a joué ensuite un mélange de classiques et d’exclusivités suivis de deux rappels. Je dis exclusivités car malgré ce côté plus traditionnel, lors du début de ce spectacle, il ne fait presque jamais le même set.

Trente et une chansons pour un total de trois heures et vingt minutes (selon setlist.fm.) Alors, on a eu droit au plus long spectacle au pays. En revanche, il a suivi une autre tendance qui est de commencer le spectacle à l’heure avec seulement dix minutes de retard. Je me rappelle un temps où l’heure sur le billet était plus une suggestion qu’une certitude ! On a dû attendre à la sixième chanson pour entendre un hit, Hungry Heart. Il a aussi joué la chanson que je voulais absolument entendre, I’m on Fire. Je trouve que c’est une chanson idéale pour faire de la route à travers la forêt et les montagnes. Merci Éric Pelletier, ami et nouveau collaborateur.

Amis de radio, Eric Pelletier, Dali Girard et Ricardo Langlois

Iron Maiden

Incroyable soirée à plusieurs niveaux. Non, ce n’était pas le plus grand visuel de leur histoire et non ce n’était pas le meilleur show de Maiden que j’ai assisté, mais c’était quand même génial. Tout le groupe roulait à fond de train et les pièces furent jouées de façon absolument expertes. Ils ont brillamment réussi leur audacieux pari, soit de jouer 5 pièces de leur dernier album et de l’incorporer avec un album un peu oublié de leurs, Glory Days des années 80, tout en éliminant plusieurs de leurs classiques habituels, dont Hallowed Be Thy NameNumber of the
Beast et Run to the Hills. Chapeau!  Texte : Patrick Loiselle.

Deep Purple =1

La section rythmique est restée ce qu’elle est depuis des lustres : une forteresse sonique inébranlable que seule la mort d’un des deux musiciens pourrait fissurer. Qui de Roger Glover ou de Ian Paice partira le premier ? 

La voix très fatiguée de Ian Gillan est, quant à elle, devenue une marque de fabrique, à tel point qu’il est devenu difficile d’imaginer cette musique interprétée par un hurleur au sommet de ses capacités vocales.

Quant au nouveau six-cordiste, il n’est pas fait d’un bois révolutionnaire, mais il assure son boulot (en studio comme sur scène) et respecte son précieux héritage… Reste Donald Don Airey. J’ai déjà écrit dans ces pages combien j’admirais ce bonhomme, fan de Dave Brubeck, devenu avec le temps le gardien définitif du Temple des Claviers. Prodige éclairé, magicien inspiré, virtuose discret, il est devenu la clé de voûte de la cathédrale de son que Deep Purple produit depuis très longues années sous la houlette complice de Bob Ezrin. Alors que les claviers ont souvent été utilisés comme des enluminures, la musique intemporelle d’Airey est devenue, en solo comme en nappes, le ciment et la marque de fabrique de la maison Purple.

En particulier, la combinaison (initiée en son temps par Jon Lord) entre un orgue Hammond, un double cabinet Leslie et un ampli Marshall, fait des merveilles. Des merveilles surannées. Mais des merveilles.

La performance vaut d’être soulignée : il n’y a aucun filler encombrant tout au long de l’album qui brille également par un artwork extrêmement épuré.

Il y a certes trois simples évidents, Portable Door, Pictures Of You (à l’excellente coda) et Lazy Sod. Mais tous les autres titres sont parfaitement défendables. Avec le temps, la préférence ira probablement à Show Me, la plage introductive, au mélodieux et ironique Old-Fangled Thing (sublime dialogue entre la section rythmique et les claviers), puis aux délicieuses ballades If I Were You (avec son joli final choral) et I’ll Catch You (à la mélodie imparable).

Il ne faut certainement pas chercher chez Ian Gillan un auteur qui sera un jour publié dans la Pléiade. Ses textes, parfois ironiques, parfois nostalgiques, ont toujours évoqué des petites tranches de vie plutôt quelconques, sans emphase ni connotation philosophique particulière.

Note:

(1) Article site SensCritique

 

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Photo de bannière: Ronald McGregor – prise en 2017
INFOGRAPHE: MURIEL MASSÉ
WEBMESTRE: MARCO GIGUERE
RÉDAC’CHEF: MURIEL MASSÉ
ÉDITEUR: GÉO GIGUÈRE

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